Arbitrage : l'OM doit-il entrer dans le jeu d'Aulas ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 13/02/2018 à 07:00
Hier lundi, suite à la défaite de Lyon à domicile face à Rennes (0-2) et à un penalty refusé à Fekir, L'Equipe souhaitait "bon courage à l'arbitre d'OM-OL", un choc qui n'aura lieu que dans un mois, mais qui s'annonce déjà mouvementé pour le corps arbitral. En effet, entre Lyon et les hommes en noir, la longue histoire d'amour est en train de virer au divorce, et le légendaire hashtag "Penalty pour Lyon" a fait long feu. Avant ce Lyon-Rennes, le club de Jean-Michel Aulas déplorait déjà deux penalties douteux lors de ses deux précédentes défaites à Bordeaux et à Monaco, alors inutile de dire que cette nouvelle polémique n'a pas fini de faire chauffer la cocotte minute du boss lyonnais qui avait pourtant promis de lâcher les baskets des arbitres. "Je ne suis pas certain que l’arbitre de ce soir était le mieux placé pour arbitrer ce match vu un certain nombre d’incidents à Caen (violent échange entre Marçal et M. Delerue), qui avaient été relayés par la presse, lâchait hier JMA sur Canal Plus après le match. Ils sont plutôt bons, nos arbitres. Quelques fois, ils font des erreurs et puis quelques fois, ils sont conditionnés pour ne pas voir des choses évidentes". Bim ! Un petit tacle glissé en douceur qui en annonce d'autres.
Mais, que vient faire l'OM dans cette histoire, nous direz-vous ? Pas grand-chose, sauf que depuis la sortie de Jacques-Henri Eyraud en décembre sur l'arbitrage des matches des Lyonnais, ces derniers n'obtiennent plus péno sur péno, et en encaissent à tour de bras. De quoi alimenter cette fois la fureur des supporters des Gones sur les réseaux sociaux, et permettre à Aulas d'évoquer un "conditionnement" des arbitres les empêchant de diriger son équipe sereinement. Sans l'admettre, le président lyonnais valide donc lui-même la théorie de l'arroseur arrosé et accuse, sans le nommer, Jacques-Henri Eyraud d'avoir inversé la tendance. Ce dernier évoquait avec finesse, d'ailleurs, le sujet dimanche sur le plateau de Téléfoot : "Jean-Michel, c’est un modèle. Inconsciemment, je dois vouloir lui ressembler. Concernant les penalties, j’étais là depuis un an et demi et je regardais les chiffres : 5 penalties pour l’OM, 19 pour Lyon. Je demande les critères de jeu offensif, de possession, de ballons touchés dans la surface… et on est devant ! Était-ce une façon de critiquer l’arbitrage ? Bien sûr que non. Il doit juste comprendre que certains peuvent lui tenir tête parfois. Ce n’est pas plus méchant que ça…". L'air de ne pas y toucher, JHE s'est tranquillement invité dans le gotha des présidents qui comptent, et on peut dire qu'il a bien fait. Mais, maintenant que le combat est lancé, on peut parier que le sujet va revenir sur le tapis à chaque coup de sifflet incertain, ce qui n'est pas une bonne nouvelle pour la préparation du choc et pour notre football en général. En effet, on peut compter sur le président lyonnais pour ne pas en rester là et continuer de mettre les arbitres sous pression, les conduisant de fait à ne pas arbitrer sereinement, ce qui pourrait, par exemple, pénaliser les "petites" équipes du championnat.
Reste à savoir s'il est bon pour l'OM d'entrer dans ce jeu-là avec Jean-Michel Aulas et la LFP, sachant que le patron lyonnais ne lâchera pas le morceau et fera tout pour avoir le dernier mot, comme il en a l'habitude. Un jeu bien trop dangereux à notre avis, d'autant que l'OM démontre semaine après semaine qu'il a largement les moyens sportifs de continuer son chemin sans s'aventurer dans ces débats d'où personne ne sortira grandi.