Amavi : la gestion parfaite du docteur AVB

Jordan Amavi, "héros" du Parc des Princes après la gifle reçue face au PSG, il fallait oser, et André Villas-Boas l'a fait. Il faut reconnaitre qu'au milieu de la parodie de Classique servie par les Olympiens, la deuxième mi-temps du latéral gauche fantôme depuis des mois tranchait avec celle de ses coéquipiers. Même chose lors du deuxième acte de la chute, avec encore une bonne performance de l'ancien Niçois à Monaco en Coupe de la Ligue. En fait, on pourrait se dire qu'Amavi a profité du bug de ses camarades pour se montrer enfin à son avantage, et qu'il n'y a guère de mérite à être borgne au milieu des aveugles, mais ce n'est pas si simple que cela.

Embarqué dans une inexplicable chute libre depuis dix-huit mois, Jordan Amavi en est arrivé à un point où l'on se demandait si on n'avait pas rêvé. Si cet espoir au poste de latéral gauche l'avait vraiment été, et si Didier Deschamps avait vraiment toutes ses facultés lorsqu'il l'avait appelé chez les Bleus en octobre 2017. À la manière d'un Marvin Martin en son temps, le natif de Toulon s'est lentement mais sûrement liquéfié sans que l'on sache pourquoi, au point de ne plus pouvoir pénétrer sur la pelouse du Vel' sans recevoir sa traditionnelle bordée de sifflets. Finalement, seule l'incapacité des recruteurs olympiens à lui dénicher un remplaçant l'a sauvé d'une fin au placard, comme tant d'autres déceptions olympiennes avant lui.

Mais, c'était sans compter sur le bon docteur Villas-Boas. Ce dernier a atteint les sommets européens sans jamais avoir été footballeur. Le voilà aujourd'hui capable de réanimer un mourant sans diplôme de secourisme. Chapeau ! Conscient du vide béant à ce poste et de l'impossibilité de le combler lors du dernier mercato, le Portugais s'est rendu à l'évidence. Jordan Amavi a fait partie des meilleurs espoirs européens à gauche il n'y a pas si longtemps, et il y avait certainement quelque chose à faire pour le remettre sur pied. Il a su trouver les mots justes et surtout la bonne gestion pour lui redonner de la confiance. Un petit tour au frais sur le banc au plus noir de la tempête, puis un retour progressif aux affaires avec une performance très aboutie samedi face à Lille. Le pari n'est certes pas encore gagné, mais Amavi est sorti de la cave et c'est déjà énorme. De là à affirmer que l'OM tient enfin son latéral gauche serait un peu prématuré, mais l'hypothèse n'est plus du tout farfelue...