L'Espagnol s'est définitivement imposé au cœur de la défense olympienne.
En biologie, les zoologistes désignent par l'expression "mâle alpha" l'individu dominant dans un groupe d'animaux. Pour la nourriture comme pour les galipettes, il se taille naturellement la part du roi sans que les autres y trouvent à redire. Même chose question baston, où il règne sans partage. On ne discute pas sa domination ni sa place. Ce patron, la défense de l'OM l'a peut-être trouvé, sûrement même, avec Alvaro Gonzalez. Pourquoi ? Tout bêtement parce que l'OM est bon quand il est là, et nul quand il n'y est pas. En sa présence, l'équipe n'a jamais perdu (4 victoires, 1 nuls), et son mois d'absence pour une fracture du péroné correspond aux pires matches de ce premier tiers de saison (Dijon, Amiens, Paris...). CQFD.
Il démontre rencontre après rencontre ce qu'est un vrai défenseur
Le pari était pourtant loin d'être gagné. Lors de son arrivée contre toute attente à la mi-juillet, les premières infos remontées par les spécialistes de la Liga étaient loin d'être encourageantes. Alvaro était considéré comme un besogneux, certes présent dans le combat, mais limité techniquement. Villareal n'en voulait plus, et Zubizarreta a négocié un prêt avec une option d'achat estimée à 4 M€. On trouvait ça presque cher à l'époque, on s'en frotte les mains aujourd'hui. Il faut dire qu'à 29 ans, l'Espagnol compte plus de 300 matches en Liga. Pas mal pour un joueur de deuxième catégorie, d'autant qu'en 6 matches de Ligue 1, il est désormais en haut de l'affiche. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il démontre rencontre après rencontre ce qu'est un vrai défenseur. Un statut que n'a pas encore atteint Bouba Kamara en dépit d'un niveau technique largement supérieur, ni même un Duje Caleta-Car dont on attend encore qu'il nous livre la totalité de son potentiel.
Alvaro était là face à Lille et l'équipe s'est transformée
Un vrai défenseur pense d'abord à défendre, avant de succomber à cette nouvelle mode de vouloir relancer proprement à tout prix. Sa seule obsession est de prendre le dessus sur son attaquant, et d'être le premier sur le ballon, quels que soient les moyens employés. C'est le cas d'Alvaro qui, de plus, transmet de manière contagieuse son envie de gagner. Cette mentalité qui ne s'achète pas à la pharmacie, comme l'expliquait récemment Villas-Boas (à voir en vidéo), Alvaro en a à revendre, et il l'a distribuée à ses coéquipiers samedi face à Lille. Sans atteindre des sommets techniques, l'OM a fait preuve d'une intensité dans le combat qui nous a presque étonnés après les récentes bouillies parisiennes et monégasques. Ce changement radical en trois jours ne s'est pas opéré par l'opération du Saint-Esprit. Alvaro était là face à Lille et l'équipe s'est transformée. Le mâle alpha de l'OM, c'est bien lui.