Titulaire et satisfaisant avec les Bleus, le milieu pourrait surfer sur cette dynamique pour enfin exploser à l’OM la saison prochaine. Comme le Belge à l'époque.
Il a fait angoisser tout le monde dès la dixième seconde de jeu. Sur une passe mal négociée, Alou Diarra a failli rejoindre Blaise Matuidi et Yann M’Vila dans le camp des douteux (lire ici). Mais finalement, ses détracteurs doivent se faire une raison. La suite du France-Estonie le prouve, le milieu marseillais sera bien la sentinelle des Bleus pendant l’Euro. Une compétition au cours de laquelle la France pourrait faire plus que bonne figure, comme cela avait été évoqué sur le plateau du Talk Show (voir la vidéo). Une sacrée bonne nouvelle pour l’OM donc, car le joueur pourrait en revenir changé. Pas comme Ribéry et ses envies de faire le 20 Heures, plutôt comme Daniel Van Buyten, métamorphosé après une huitième de finale de coupe du monde en 2002, où il s’en était tiré avec la mention au marquage de Ronaldo.
Car si l’ancien bordelais revient à l’OM avec un Euro où il a marqué les esprits, il y a fort à parier que sa situation en club va évoluer. Déjà, psychologiquement, il va se débloquer. Prendre une autre place dans le groupe, conscient qu’il ne joue plus sa réputation sur le moindre ballon qu’il a à négocier. C’est ce qui s’était passé pour Van Buyten. Lamine Sakho, qui a fréquenté de près le grand Dany avant et après son séjour en Corée et au Japon est formel : "La première saison, il était timide, réservé. La seconde, il s’est ouvert, il rigolait avec tout le monde. Ce sont des signes qui ne trompent pas". L’attaquant poursuit en expliquant qu’en réalité, cela va dans les deux sens. "À l’entraînement, on a très vite vu qu’il avait des qualités exceptionnelles. Mais la première année, tu as quoiqu’il arrive l’étiquette de nouveau, tu dois t’intégrer. Par la suite, les regards sur lui ont changé. Et tu ne peux pas faire sans la confiance de tes coéquipiers." Le fils de catcheur n’était ainsi plus le joueur qui monte à mauvais escient. L’équipe s’est adaptée et le Vélodrome s’est habitué à voir son stoppeur finir ses matchs avant-centre. En équipe de France, Alou Diarra est en train de prouver que ça vaut le coup de jouer en 4-3-3 avec lui en sentinelle. Bien placé, hargneux dans les duels, il a permis aux cinq éléments devant lui de rester haut. De suite plus facile pour finir les actions. "C’est un super joueur en équipe de France. Un vrai joueur d’équipe, qui sait rester à sa place, s’enflamme Sakho. Quand il est bien entouré, il n’y a pas de soucis. C’est sûr, il ne va pas gagner un match tout seul."
L’intéressé est sur la même ligne de défense. Pour lui, le maître mot de sa première saison marseillaise n’est pas déception, mais l'incompréhension. "Ça n'a pas été une saison idéale, je dirais une saison mitigée, mais quand le collectif faillit, les individualités faillissent" s’est-il expliqué dans un entretien à L’Équipe TV où il a aussi concédé qu’il avait un statut bien différent en équipe de France. Je ne suis pas un patron mais je dirais que je suis quelqu'un qui est respecté. J'ai de l'expérience, quand je parle à certains joueurs, ils m'écoutent. Je sais écouter aussi, je vais vers tout le monde". S’il fait un gros Euro, tout le monde aura envie de faire de même dans le vestiaire marseillais. Tout le monde aura envie de comprendre le jeu du longiligne milieu, fait de duels et de ballons récupérés. Et malgré son poste ingrat, Diarra pourra devenir une figure de proue du nouvel OM.