Nabilla ne le dirait pas autrement. Avec 4 buts marqués depuis février, l'attaque de l'OM tourne au ralenti. Baup tente de trouver des solutions.
Dans les couloirs de Gerland dimanche soir, Élie Baup ruminait une légère déception en mâchant ces quelques mots : "Des buts, il manque des buts..." Le 0-0 entre Olympiques est pourtant le premier de la saison marseillaise en championnat. Mais alors qu'en janvier, c'était la défense qui faisait des siennes (9 buts encaissés en 5 matchs), depuis février c'est l'attaque qui dysfonctionne (seulement 4 buts marqués en 7 matchs). Comme face à Nancy (0-1) et Paris deux fois (2-0), l'OM est resté muet. Inquiétant, surtout quand on constate que lors des deux dernières victoires au Vélodrome, il a fallu attendre les dernières minutes pour voir les Olympiens trouver enfin le chemin des filets (OM-Valenciennes 1-0 et OM-Troyes 2-1).
"C'est difficile de gagner dans les premières minutes, ironise presque Baup. L'idée de marquer plus tôt et réussir nos entames de match en marquant, ça fait partie de notre ambition. Il faut arriver à traduire en but les situations et les occasions qu'on a en ce moment, mais l'essentiel c'est à la fin qu'il faut gagner."
Tandis que les exercices répétés à l'entraînement pour travailler les corners défensifs portent leurs fruits (on l'a vu dimanche à Gerland où Mandanda et ses collègues ont été solides pour repousser les nombreux coups de pieds de coin lyonnais), Baup semble vouloir faire de même avec ses attaquants avec des séances de plus en plus fournies devant le but. C'était d'ailleurs le cas cette semaine.
"Il faut que nos attaquants améliorent leur note d'efficacité, confirme le coach olympien. On met donc en permanence des choses en place à l'entraînement pour retrouver des choses simples comme cadrer les frappes. Il faut déjà arriver à cadrer, c'est un objectif majeur." Quand on répond à Baup que c'est quand même la moindre des choses pour un attaquant, il précise : "Dans ma carrière, j'ai connu de très grands attaquants qui ont fini meilleurs buteurs de notre championnat, leur obsession c'était de cadrer, ça fait 20 ans que j'entends ça. Ils s'imposaient des séances supplémentaires avec comme seul objectif de cadrer." Les attaquants de l'OM aujourd'hui font-ils de même ? "Oui beaucoup de joueurs sont restés pour frapper au but aujourd'hui (mercredi) et hier aussi c'était pareil. De toute façon, je ne vois pas comment on peut améliorer les choses sans les travailler à l'entrainement. On joue comme on s'entraîne." L'examen de contrôle débute vendredi à 20h30 au Vélodrome.
Quelle marge de manoeuvre pour Baup en attaque ? Car pour le côté droit, l'OM semble enfin avec Sougou avoir trouvé un véritable spécialiste du poste. Après dix minutes décisives contre Troyes et 45 minutes de bonne facture à Lyon, le Sénégalais semble avoir le potentiel pour réaliser un match plein contre Ajaccio. Le trio d'attaque pourra quoiqu'il arrive compter sur Mathieu Valbuena en soutien. Le jeu offensif de l'OM repose même des fois trop sur "petit vélo", créant une sorte de dépendance. "Vous parlez comme si on était 15e, mais depuis Evian, je trouve qu'on est sur une bonne série, rappelle Baup. On est dans notre objectif de résultat avec l'idée en même temps d'améliorer tout ce qui concerne le jeu et c'est vrai que la finition, on la travaille beaucoup." Car si l'OM va miser sur la solidité de sa défense pour les matchs à l'extérieur (Nice, Lille, Lorient, St Etienne), il va compter sur l'efficacité de son attaque pour les matchs à domicile (Ajaccio, Bordeaux, Brest, Bastia, Toulouse et Reims). |