Alessandrini : un retour pas si anodin ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 07/11/2016 à 11:01
Une année sur le flanc à cause d'une blessure rarissime à la voûte plantaire, entrecoupée de réapparitions le plus souvent arrosées de sifflets. Pas de quoi pavoiser, surtout lorsque l'on a la chance de jouer pour le club de son coeur, et de sa ville. C'est pourtant le quotidien de Romain Alessandrini, collectionneur officiel de blessures depuis le début de sa carrière, ou presque. D'abord à Gueugnon, en 2009, avec les croisés du genou gauche, puis à Rennes, en 2013, au genou droit, alors qu'il est appelé en équipe de France. L'année suivante, place à la cheville, et enfin, l'an dernier, cette fichue voûte plantaire qui s'enflamme pour un rien.
Vendredi dernier, à Montpellier, celui que l'on surnomme ironiquement "le numéro onze" effectuait son énième retour à la compétition comme titulaire, après avoir goûté quelques minutes à Clermont puis face à Bordeaux. Une titularisation surprise, même si le contexte s'y prêtait avec cette cascade de forfaits dans le secteur offensif de Rudi Garcia. Il faut dire que le principal concurrent sur le côté gauche s'appelait Bouna Sarr, autant dire que l'enfant des Chartreux se voyait offrir un boulevard pour cette soirée montpelliéraine. Sale soirée, en fait, avec ce début de match cauchemardesque des Olympiens, incapables de ressortir un ballon proprement et d'aligner trois passes d'affilée. Des défenseurs en panique, des milieux anesthésiés, et des attaquants sous-alimentés. En gros : le match à éviter absolument pour un attaquant en recherche de sensations, avec quatre ballons touchés en première mi-temps pour un Alessandrini coincé dans son couloir gauche, entre un Deplagne en feu et un Bedimo asphyxié. Il faut dire que le peu de jeu produit par les Olympiens se situait complètement à l'opposé, sous l'impulsion de Maxime Lopez, alors que l'influence de Rémy Cabella flirtait avec le néant. De quoi ajouter une ligne au palmarès des matches fantômes d'Alessandrini à l'OM.
Pourtant, le gaucher a tout de même réussi à tirer son épingle du jeu, ou en tout cas à limiter les dégâts. D'abord parce que, à l'exception de Thauvin et Lopez, les Olympiens ont sombré dans les grandes largeurs, et que Cabella et Njie ont été plus que transparents. Du coup, le Marseillais n'a pas fait les frais des remplacements opérés par Garcia. Mais aussi, et surtout, il a su saisir la seule véritable opportunité du match avec ce ballon à exploiter sur le côté gauche. Résultat : un centre parfaitement ajusté au deuxième poteau pour le but de Thauvin. Une passe décisive dans une pareille bouillie, c'est tout de même beaucoup mieux que rien, même s'il expliquait à l'issue du match que l'ensemble de l'équipe n'avait pas été à la hauteur (vidéo). Pour le reste, on a évidemment vu un Alessandrini volontaire, mais réellement handicapé sur le plan athlétique, au point de terminer la plupart de ses duels le nez dans le gazon. En attendant, il se voit offrir, au moins jusqu'au mercato, l'opportunité de disputer une place de titulaire avec Njie sur ce côté gauche, où Sarr n'a que très peu de chances de leur faire ombrage. L'occasion de montrer que sa patte gauche peut servir à Garcia, et surtout de tenter d'inverser la tendance auprès des supporters marseillais. C'est toujours ça de gagné.