Le Marseillais, impatient de jouer avec le soutien du public marseillais, a tout pour en devenir la nouvelle idole.
En fin de saison, les supporters de l'OM n'avaient qu'une envie : voir un grand coup de balai remuer l'effectif olympien. Si le mercato est loin d'avoir fermé ses portes, le groupe n'a pas vraiment changé. Pourtant, le sourire est revenu sur les visages des fans phocéens. Un homme modifie singulièrement la donne : Marcelo Bielsa, évidemment, dont les "Muy bien Thauvin" ou encore "Dje Dje Caramba" ont été assimilés et reformulés par quasiment tout Marseille. Mais il y a aussi Romain Alessandrini. Il est pourtant loin du standard de la recrue sud-américaine qui faisait fantasmer en virages fin mai. Marseillais pur sang, contacté il y a déjà un an, il aurait même pu avoir l'étiquette de "l'ancien projet sportif" collé sur le front. Au contraire, il est un des favoris au petit jeu de celui qui va avoir le plus de maillot floqués à son nom*.
Car Alessandrini appartient à la race de ces joueurs qui justifient le prix d'une place pour le stade avec des gestes qu'on ne trouve pas ailleurs. Il est également capable de fournir un tacle rageur au pressing comme le Vélodrome en raffole. Personne n'a oublié son égalisation avec les Bretons en janvier 2013, où il avait été récompensé à force de ne rien lâcher. Alessandrini, c'est aussi un visage, un personnage auquel le public marseillais n'a aucun mal à s'identifier. "Il ne peut pas renier qu'il est Marseillais, avec tous les traits de caractères que cela comporte" rigole-t-on dans son entourage. Chambreur, extraverti, il y a de fortes chances de voir "l'enfant des Chartreux" communiquer de manière authentique tout au long de l'année, loin de la langue de bois de rigueur. Son goût pour les fringues risque également d'amuser la galerie. "C'est à son image, tente de relativiser son agent. On n'en croise pas des comme ça dans tous les vestiaires. Mais c'est bien. Ce n'est pas le gendre idéal, mais ça ne va pas trop loin non plus".
De toute façon, ces considérations sont secondaires. Ce qui compte, c'est que le milieu offensif régale sur le rectangle vert. L'intéressé connaît les règles du jeu. Il se plonge totalement dans le travail, car, en cas de couac, tout se retournera contre lui. Il lui tarde d'attaquer la saison, de jouer avec un public à fond derrière lui, ce qui lui a trop manqué la saison dernière à Rennes. C'est d'ailleurs son match en mars au Vélodrome qui a tout changé. Ce jour-là, les Bretons viennent s'imposer à Marseille. Le public, médusé, siffle son équipe mais acclame Alessandrini à sa sortie. "Il n'était pas dupe, il savait très bien que ces applaudissements, c'était aussi et surtout pour chambrer les joueurs de l'OM. Mais ça lui a fait beaucoup de bien explique son conseiller, qui va mesurer quelques semaines après l'impact qu'a eu ce moment. Des clubs anglais et allemands m'avaient approché. Au moment de faire le point avec Romain, je lui expose toute les possibilités. Il m'a regardé sans vraiment m'écouter, attendant que je finisse pour me dire : "Et l'OM, on en est où ?" Pour lui, ce n'est pas un club tremplin pour aller ensuite à l'étranger". Reste à transformer ces bonnes intentions en buts et passes décisives. Le titre de "chouchou" du Vélodrome ne sera alors plus très loin.
> Retrouvez dans la vidéo ci-dessus les plus beaux buts de Romain Alessandrini.
* les numéros de maillot n'ayant pas encore été attribués officiellement, les flocages ne sont pas disponibles. Selon certaines indiscrétions, il pourrait y avoir du changement pour Florian Thauvin notamment. Mais rien ne sera dévoilé tant que les titulaires des numéros tant convoités n'aurant pas concrétisé leur envie de départ.