Accusé Gignac, levez-vous !

Il ne fait pas bon occuper le poste d'avant-centre à l'OM depuis trois semaines. Et encore moins depuis mercredi soir face à Arsenal. Dans la presse et sur les réseaux sociaux, André-Pierre Gignac se fait tailler costards sur costards suite à sa prestation face aux Anglais, de même qu'Elie Baup pour ne pas l'avoir sorti en cours de jeu contrairement à Payet ou Imbula qui, eux, sont gratifiés d'excellents commentaires.
Inutile de préciser que ceux concernant le natif de Fos-sur-Mer le sont nettement moins. Pire, ils confinent à l'acharnement. Sans relever les divers noms d'oiseaux, on retiendra surtout le principal reproche : où était Gignac lors des attaques tranchantes de Payet ou Valbuena ? Un peu partout sauf là où on l'attend, à savoir à la réception des ballons. Il serait d'ailleurs intéressant de coupler "Gignac" + "dézoner" sur un moteur de recherche. Bonne pêche assurée !

Ceci étant dit, il faut maintenant tenter de faire la part des choses et d'ôter à APG la panoplie de bouc émissaire qui va obligatoirement lui coller à la peau dans les jours à venir. C'est ce que Le Phocéen tente de faire à tête reposée avec l'aide de ses consultants. Pas de chance, Bernard Bosquier en fait partie, et entre lui et Gignac ce n'est pas forcément le grand amour. L'ancien capitaine de l'équipe de France a été l'un des premiers à soulever la tendance d'APG à déserter son placement d'avant-centre, et le match d'hier soir ne lui a pas fait changer d'avis : "Sur les côtés, il n'a pas la vivacité d'un Payet ou d'un Ayew pour déborder, et dans l'axe : il n'y est pas. On va dire que je me répète, mais c'est un problème ! En face, Giroud n'a pas été très bon, mais il reste en pointe et fixe les deux défenseurs centraux, alors que chez nous la plupart du temps, il n'y a personne. Ce n'est pas un vrai avant-centre, c'est tout !"

Évidemment, vu comme ça... Mais il en est tout de même pour prendre la défense d'APG, et vous ne serez pas surpris de lire que son cousin en fait partie. Mais le cousin en question a un peu touché le ballon dans ses jeunes années, et il connait le Vél' comme sa poche. Pancho Abardonado ne rate pas un match de Dédé, et les critiques permanentes sur le dézonage, le salaire, le Big Mac et tout le reste, il en a ras la crinière : "Dézoner, il le faisait déjà à Toulouse. Il aime bien s'excentrer à gauche pour rentrer sur son pied droit, on ne le découvre pas maintenant. Il est comme ça et on ne va pas le changer... À Marseille, quand tout va bien tu es le roi du pétrole, mais quand ça va moins bien... Toujours voir dans les journaux son salaire, son transfert, c'est lourd, quoi. Mais s'il gagnait moins, il aurait fait le même match. Même pour lui c'est difficile de voir son salaire étalé toutes les semaines. Toute l'Europe sait combien il gagne ! Qu'on en parle plus, et comme on dit 'on paye les musiciens à la fin du bal' !" (voir l'intégralité des entretiens sur Le Phocéen TV).

Malheureusement pour lui, "Dédé" fait face, de plus, à une double critique, dont une qu'il ne maîtrise absolument pas, car elle s'adresse à Baup, mais qu'il prend également dans la figure par ricochet : celle de rester sur le terrain contre vents et marées. Il faut reconnaitre que depuis son geste d'humeur suite à son remplacement face à Guingamp lors de la première journée, Elie Baup semble ne plus oser le sortir. Une image qui n'a pas échappé à ses détracteurs qui se demandent pourquoi le technicien n'offre pas plus de temps de jeu à Khalifa ou J. Ayew. Notre petit doigt nous dit que ce sera sûrement le cas dans ce marathon qui attend l'OM dès samedi à Bastia puis mardi au Vélodrome face à St-Etienne. On ne prendra pas les paris, mais on voit mal Elie Baup prêter encore un peu plus le flanc à la critique, déjà particulièrement affutée à son encontre sur les forums. Bien sûr, certains techniciens souhaitent "mourir avec leurs idées", mais ce serait tout de même dommage à ce stade de la saison.