A Naples, Elie Baup a fait une infidélité à son schéma de base, le 4-2-3-1, en démarrant avec trois milieux de terrain. Un choix d'avenir ?
À Naples, Élie Baup a fait une infidélité à son immuable 4-2-3-1 en optant pour une formule avec milieu de terrain renforcé. Un choix d'avenir ? Possible. Un choix incontournable en tout cas, tant cette formule était réclamée depuis des semaines par tous les suiveurs de l'OM, sidérés par les errements défensifs de l'équipe et les largeurs offertes aux adversaires. Un changement qui, de plus, semble avoir, en partie, redonné quelques couleurs à un jeu olympien en recherche permanente d'identité depuis le début de saison.
Après 12 matches de championnat et 4 de LDC, il était en tout cas urgent de tenter quelque chose, même si Élie Baup explique qu'il avait déjà intégré cette donnée, à petites touches : "Le changement collectif, il faut le voir de manière globale. C'est une option que j'ai prise dès le début du match et que parfois je prends à la mi-temps ou en cours de match. C'est quelque chose que j'envisage depuis le début de saison. Il y a deux systèmes de jeu qui correspondent à notre groupe. En fonction des situations, je peux opter pour l'un ou pour l'autre."
Et c'est bien ce qu'a remarqué notre consultant du Talk, Bernard Rodriguez. Pour lui, Baup n'a rien révolutionné, il s'est simplement adapté au schéma de Benitez : "Je suis convaincu qu'Elie Baup a bâti ce système pour contrer Naples et son 4-2-3-1. C'est l'idéal pour contrer ce schéma, avec Romao pour marquer le meneur adverse et Ayew et Cheyrou pour gêner les deux défensifs."
Et on a bien vu qu'au-delà des lacunes de nos latéraux, ces derniers ont parfois été abandonnés par ceux du milieu sensés leur filer un coup de main, ce qui n'a pas non plus échappé à Rodriguez : "Si avec ça on a quand même des problèmes défensifs comme on a vu à Naples, c'est qu'il y en a qui ne font pas le job... Donc sur le plan de l'occupation du terrain, c'est très intéressant, mais faut-il encore faire le boulot."
D'où l'importance dans le choix des joueurs chargés d'animer le milieu de terrain. Là aussi, le chantier est ouvert pour Baup, car hormis André Ayew, personne ne s'est encore véritablement imposé dans ce secteur : "C'est un équilibre qui parfois profite aux uns, moins aux autres, explique Baup. Comme on a besoin de tout le monde, il y a des joueurs qui sont plus à l'aise dans un système, d'autres dans un autre... Je dois faire des choix. On a vu que ce 4-3-3 à Naples était aussi très efficace, avec du harcèlement à l'intérieur du jeu, une bonne possession, de la fluidité dans les passes dans la partie adverse."
Et aussi de la fluidité dans les espaces accordés aux Mertens, Inler et autres serait-on tentés de rajouter. Mais ne boudons pas notre (relatif) plaisir d'avoir enfin pu noter quelques vraies séquences de jeu dignes de ce nom, en attendant qu'Imbula et Lémina s'affirment enfin et s'installent dans le sillage d'un A. Ayew leader naturel. Ce 4-3-3 leur tend les bras, à eux de s'en emparer. En attendant une vraie concurrence chez les latéraux, mais c'est un autre débat...