Hier mardi, Jean-Pierre Papin nous confiait que parmi les besoins les plus pressants pour l'OM, un meneur de jeu d'envergure s'imposait. Il faut dire qu'en dépit d'une belle montée en puissance depuis deux mois, Rémy Cabella s'apparente plus à un dynamiteur d'attaque, porté sur l'accélération et l'élimination, qu'à un vrai numéro dix pourvoyeur de ballons, maître du tempo de l'équipe. "Au milieu, il faudrait un vrai meneur de jeu. Si Abou Diaby pouvait revenir, ce serait un vrai plus", estimait JPP.
Effectivement, avec l'ancien gunner, l'OM dispose déjà de ce profil dans son effectif, mais il n' a toujours pas disputé une seule minute depuis son arrivée au printemps dernier. Comme prévu, diront ceux qui doutaient de la capacité d'Abou Diaby à redevenir un joueur de football, et ils étaient nombreux. D'autres estimaient au contraire que l'OM avait eu une idée lumineuse en tentant ce pari, et que le staff médical Olympien, aux compétences réputées, serait en mesure de remettre sur pied ce joueur jugé inapte par Arsenal, après des années d'essais infructueux.
Annoncé comme proche d'un retour au début de l'automne, Diaby est apparu à plusieurs reprises lors des entraînements collectifs, déclenchant des vagues d'optimisme chez les supporters, mais aussi dans le staff du club. Mais les espoirs étaient rapidement douchés, avec de nombreux allers-retours entre les terrains d'entraînement et la salle de soins. Depuis, Diaby s'attelle à renforcer son corps et sa condition physique, principalement lors d'entraînements particuliers, loin du groupe. Entre deux effets d'annonce, il a même été victime de pépins physiques, décalant encore et encore son retour, et mettant fin aux espoirs d'une apparition avant la fin de l'année. Du coup, aux yeux des supporters, la bonne idée de départ s'est peu à peu transformée en bide annoncé. Histoire de désamorcer le risque de fiasco médiatique, l'état-major du club a même laissé filtrer le salaire rikiki de l'ex-gunner, 10 000e mensuels tant qu'il ne joue pas, alors que d'autres sources évoquent le chiffre de 150 000. Où est la vérité ? Peu importe, après tout.
Ce qui compte, c'est de savoir si Diaby, sous contrat jusqu'en 2017, rejouera un jour, et selon la tendance, ce pourrait être pour bientôt. En fin de semaine dernière, Nicolas Nkoulou révélait qu'ils s'étaient entraînés ensemble la veille, et qu'il avait été impressionné par ses qualités. De son côté, Michel, habituellement très prudent sur le dossier, se mouillait un peu plus : "Il va mieux. Il n'y a rien de définitif. Il va faire un travail particulier durant les fêtes de Noël. Si tout se passe bien, au retour des fêtes, vous pourrez compter sur un joueur de plus" (vidéo). Un optimisme à relever, car jusqu'à présent l'Espagnol n'avait jamais voulu se risquer à évoquer une quelconque date. On peut également ajouter que Diaby aurait participé à une opposition la semaine dernière, s'y montrant à son avantage, ce qui n'était jamais arrivé jusqu'à présent.
Autant d'indications qui laissent présager de bonnes nouvelles pour le début d'année à venir, d'autant que le calendrier olympien s'avère particulièrement chargé. Après une année 2015 des plus moroses, avec une fin de saison dernière en chute libre et un début d'exercice calamiteux, 2016 pourrait être celle d'un renouveau que tout le monde attend. Avec un OM habilement renforcé au mercato, mais aussi et surtout un Abou Diaby au centre du jeu. Avouez que l'OM présenterait un tout autre visage, à même de nous donner envie de revenir au stade, et surtout de nous repositionner dans la course au podium. C'est tout le mal que l'on souhaite à l'OM, à Abou Diaby, et à nous aussi...