Bordeaux. Son Parc Lescure, ou stade Chaban-Delmas, selon les époques. Un lieu maudit pour les Olympiens. Une série noire pour l'OM dont on parle depuis trop longtemps. Celle qui fait cauchemarder les supporters depuis 1977. Beaucoup de fans marseillais n'étaient pas nés, d'autres se souviennent de Berdoll et Zvunka qui terrassaient l'équipe girondine. Une autre ère. Presque un autre temps. Celui où le football n'était pas encore ce sport surmédiatisé. Désormais, tout ce qui tourne autour des clubs est épié, commenté, voire même sanctionné.
La situation de l'époque n'était aucunement comparable à celle de 2015. Ce premier octobre 1977, l'OM ne pointait qu'à la huitième place du classement et Bordeaux était quinzième. Pas une affiche du championnat en somme. Bez, Tapie, Tigana, Deschamps et consorts n"étaient pas là pour enflammer les débats, avant, pendant et après les matchs. Ça ne viendra que plus tard, avant les Classiques OM-Paris d'ailleurs. Ce qui fait dire à quelques irréductibles, que le vrai 'classique' de L1, c'est bien OM-Bordeaux, pas un autre. C'est générationnel, là aussi. Les deux équipes terminèrent cette saison 77/78 aux 10e et 12e rangs, avec un avantage de deux points pour les Girondins.
Que c'est loin donc. D'ailleurs, aucun des vingt-deux acteurs qui débuteront la partie dimanche n'était de ce monde au moment du dernier succès phocéen en terre girondine. Willy Sagnol n'avait que sept mois et Marcelo Bielsa fêtait tout juste ses vingt-deux printemps en Argentine. Une éternité vous dit-on. Et chaque saison, le même refrain revient. Quand cette satanée série se terminera-t-elle ? Bientôt, espère-t-on à chaque fois. Jamais, cauchemarde-t-on après coup. Pourtant, des occasions, ils en ont eu nos Olympiens (voir ici). Mais rien n'y a fait. Là, en ce 12 avril 2015, le symbole serait fort, car ce sera le dernier Bordeaux-OM dans cette enceinte. Le FCGB déménagera en effet dans son nouvel écrin à l'occasion de la 38e journée et la réception de Montpellier.
Tant de coachs ont échoué dans cette quête. Deschamps, Gerets, Gili, Goethals, Courbis et consorts n'ont pu imiter Ivan Markovic. Et on a presque envie de dire que s'il y en a un qui peut y arriver, c'est Marcelo Bielsa. Alors, pour la quille, ce sera victoire ou rien, car l'OM a aussi une course à mener pour le podium. Si, dimanche, les Olympiens pouvaient joindre l'utile à l'agréable, avec les trois points et la fin de la malédiction, ce serait vraiment bien. En tout cas, on y croit, cette année encore. Vamos !
> En vidéo, les intervenants du Talk parlent de ce match.