Stade Vélodrome, dimanche 5 avril. Un tifo géant programmé, une ambiance de feu annoncée. C'est le Classique, celui qu'on attend des mois durant. Le match de la fête, de la communion, celui où une réputation peut se faire ou se défaire, celui qu'il ne faut pas manquer. Surtout pas. 'Une victoire dans ce match, et cela sauve la saison'. Une expression qui n'a plus vraiment cours aujourd'hui, mais que l'on a entendue si souvent à une époque où le club olympien flirtait dans le ventre mou du championnat, voire plus bas.
Une époque révolue. Heureusement. L'OM a réappris à gagner, à soulever des montagnes et des trophées, malgré quelques couacs. Attention, ce match n'est pas devenu banal, au contraire, il reste toujours un moment important dans la saison, celui que l'on coche à la publication du calendrier, dans le but d'asseoir une suprématie Nord/Sud ou de prendre un ascendant psychologique sur l'adversaire. Mais, désormais, il fait surtout partie d'un tout. Celui qui est censé mener l'équipe vers le haut du panier, vers le Graal, le titre en somme. Et quand il est possible, et ce sera le cas dimanche, de repousser derrière soi le rival, la motivation doit être décuplée. Elle le sera, pour sûr. Bielsa, l'Argentin, connait bien ces chaudes ambiances. Il les aime, lui, le sentimental.
Soyons francs, ce match a trop souvent été survendu, sur la base d'une rivalité montée de toutes pièces à la fin des années 80, pour donner de l'intérêt au championnat. Et il n'y a pas que les diffuseurs qui nous ont fait prendre des vessies pour des lanternes, les vingt-deux acteurs ont parfois livré des prestations indignes et souvent brutales. Tant pis. Une victoire, même arrachée sur un coup de dé, est toujours belle face à Paris. Heinze, Cana, Ayew, Niang, Taiwo, Van Buyten, Abardonado, autant de guerriers qui ont marqué ces matchs de leurs empreintes. Ceux du cru s'appellent Dja Djédjé, Mendy, Lemina, Payet, Gignac et consorts, dirigés par le général Ayew, adapte du Classique depuis son plus jeune âge. Et cette fois, ce sera un sommet. L'Olympe. Que certains tenteront de conquérir pour la dernière fois, avant d'aller voir ailleurs, si le classique local est meilleur.
Alors, dimanche, on a presque envie de dire 'peu importe la manière', mais si à une victoire contre Paris, couplée à une reprise du pouvoir au classement, vous avez envie d'ajouter l'option 'grand match', n'hésitez pas. Mais si ce n'est pas le cas, on ne vous en tiendra pas rigueur, car après tout, seule la victoire est belle. "On les a écrasés 1-0" voilà un refrain connu qu'on aimerait bien entendre lundi matin ! Vamos !