Valbuena, et s'il valait mieux attendre ?

Au même titre qu'Arsenal, le FC Séville fait partie de ces clubs qui ne prennent jamais la peine de démentir les rumeurs. En décembre 2009, Christophe Hutteau, le conseiller historique de Mathieu Valbuena, s'en était donc servi pour faire passer le message que son poulain, qui n'était même plus sur le banc avec Didier Deschamps, était sur le marché. Quatre saisons et demie plus tard, le joueur de l'OM aimerait que cet intérêt sévillan ne soit plus du flanc. Annoncé proche du club espagnol, Valbuena s'est vu il y a déjà quelques semaines en Liga, ce championnat qui le faisait rêver petit. Mais le vainqueur de la Ligue Europa a préféré faire signer... Krychowiak, un joueur de Reims, avant lui. Parmi les meilleurs joueurs français au Mondial, Valbuena doit aujourd'hui faire avec les offres du Dynamo Moscou et des Queens Park Rangers. Pas vraiment le gotha européen.

L'offre russe n'est pourtant pas un affront, comme nous l'expliquait récemment l'agent Yvan Le Mée : "Il est évident qu'aujourd'hui, avec la Coupe du Monde 2018 qui se profile, les Russes mettent beaucoup beaucoup de moyens pour augmenter le niveau de leurs équipes. C'est d'ailleurs plus dur aujourd'hui d'y placer des joueurs, car ils ont resserré les quotas d'étranger pour laisser place aux joueurs russes pour l'équipe nationale. Mais cela leur permet de monter en qualité, la preuve avec le récent transfert d'Ezequiel Garay (du Benfica au Zenit St-Petersbourg), mais aussi le fait qu'ils se positionnent sur un joueur comme Valbuena qui n'est pas destiné à priori au marché russe. Cela va faire monter la valeur des joueurs qui vont partir là-bas. Ils vont faire du haut de gamme, alors que jusque-là, ils prenaient plutôt des joueurs moyens, à quelques exceptions près." Mais Valbuena a refusé le challenge. Piste éteinte ? Dans le monde des transferts, tant que le club moscovite n'a pas fait signer un joueur à son poste, la possibilité de voir le milieu offensif y signer existe, jusqu'au 1er septembre. Il en va de même pour un éventuel transfert à QPR. Harry Redknapp essaie de convaincre Valbuena qu'il faut passer par lui pour voir sa carrière prendre le même chemin que ses camarades Debuchy, Cabaye et Rémy en équipe de France, passé par Newcastle pour rejoindre de plus grosses cylindrées.

Pour Valbuena comme pour l'OM, il est en fait plutôt urgent d'attendre. Car si ces propositions n'ont pas de quoi combler le joueur, elles sont de bons plan B. Si le joueur souhaite vraiment mettre un terme à son aventure phocéenne, il ne sera pas forcé de s'exiler dans un des Pays du Golfe. D'ici là, le FC Séville sera peut-être revenu à la charge. Si le club s'est d'abord positionné sur Krychowiak, c'est bien parce que la concurrence était vive pour l'international polonais, attendu pour remplacer Stéphane MBia. Le club andalou doit engager un deuxième milieu de terrain, plus offensif, pour pallier les départs d'Ivan Rakitic et Marko Marin. Mathieu Valbuena correspond donc plus au profil qu'un Benjamin Stambouli, également évoqué.

Et cela pourrait faire également les affaires du club phocéen. Car il reste encore cinq semaines de mercato. Si les contacts s'intensifient que lors de la dernière, la donne financière de l'OM aura peut-être changé. Les frères Ayew ou encore Dimitri Payet auront peut-être rejoint une autre formation d'ici là. Les besoins de trésorerie ne seront alors plus les mêmes et le club pourra exiger une indemnité de transfert plus conforme au statut d'un des cadres des Bleus. Après tout, même si Valbuena a un bon de sortie, le club n'a pas l'obligation de vendre un élément qui est encore lié au club pour plusieurs saisons. Et s'il devait finalement rester, on peut lui faire confiance pour se faire une place dans le fameux 5-2-3 de Bielsa. C'était déjà le cas en 2009 avec Didier Deschamps...

> Retrouvez dans la vidéo ci-dessous l'interview d'Yvan Le Mée sur l'éventuel transfert de Valbuena en Russie.