Pour la presse britannique, ça ne fait aucun doute, Charles Aranguiz va rejoindre la Premier League. Ni plus ni moins que les trois premiers du championnat, le Chelsea de Mourinho, l'Arsenal de Wenger et le Manchester City de son compatriote Manuel Pellegrini sont en effet sur les rangs pour le voir renforcer l'entrejeu. Une concurrence autre que le Bayer Leverkusen, également intéressé par le joueur, et qui devrait sonner le glas des espoirs phocéens, même si Marcelo Bielsa a une relation particulière avec un élément qu'il a lancé en sélection contre toute attente en 2009.
"Il a la rage, la grinta, c'est ce qu'on aime à Marseille. C'est un fan de Bielsa donc on peut espérer le voir venir chez nous. Mais ils ont gagné la Copa America, il va vouloir faire un bon financier. Est-ce que ça sera toujours dans les cordes de l'OM ?" résumait parfaitement Antonin Portal sur le plateau du Mercatalk. L'OM s'est renseigné sur le joueur et sa disponibilité. Aranguiz sort d'une saison pleine avec l'Internacional au Brésil, qualifié dans le dernier carré de la Copa Libertadores. Dans son entourage, on laisse filtrer qu'un départ en Europe pourrait le séduire, qu'il est fin prêt à 26 ans, et que retrouver Marcelo Bielsa est du genre à le rassurer. Mais il ne faut pas oublier les manoeuvres de l'agent d'Ever Banega l'été dernier. De retour à Valence, le conseiller du joueur avait laissé filtrer que rejoindre Bielsa à Marseille ne serait pas pour déplaire à l'international argentin. Il a finalement profité de cette exposition pour s'engager avec ... Séville. De son côté, Marcelo Bielsa n'avait jamais coché le nom de Banega depuis sa signature à l'OM. Est-ce que les proches de Charles Aranguiz tentent de refaire le même coup ? De profiter d'un éventuel contact avec l'OM, rendu crédible par la présence de Bielsa, pour négocier au mieux avec les écuries réellement intéressées par le joueur ? C'est possible. Un de ses représentants, César Bahling a joué la montre du mieux possible dans les colonnes du Mirror : "Charles préfère jouer en Premier League. Mais Marseille est un club prestigieux, on ne peut pas l'écarter comme ça de la course". Comprendre : "dépêchez-vous messieurs les dirigeants britanniques, sinon il ira à l'OM. La balle est dans votre camp". Pour les observateurs du marché brésilien, l'OM, en cédant un pourcentage de la plus-value à la revente, a tout à fait de quoi assurer le transfert du joueur et son salaire. Les négociations seront plus que serrées, mais elles ont une chance d'aboutir.
"J'y crois pour une raison : c'est un joueur qui n'a jamais goûté à l'Europe. Pourquoi ne pas passer par l'OM, avec un Bielsa qu'il connaît, pour s'acclimater ?" lançait Romain Haering sur le plateau du Mercatalk. Une réflexion loin d'être naïve. Car l'aspect financier ne fait pas tout. Aranguiz a par exemple sûrement l'exemple de Cuadrado en tête. Le Colombien est devenu une superstar sur son continent après le Mondial brésilien. Il est parti en janvier à Chelsea mais n'a jamais trouvé sa place chez les Blues malgré un transfert de plus de 30 millions d'euros. Aujourd'hui, les Blues le proposeraient comme monnaie d'échange à d'autres clubs en Série A. A l'OM, Aranguiz a l'opportunité d'être directement installé comme un élément clé d'un schéma qu'il connaît. "Ca peut être le dernier gros coup. Si on doit mettre 15 millions d'euros sur ce joueur et boucler notre mercato là-dessus, moi ça me va très bien" renchérit l'habituel présentateur du Talk Show. Plutôt donc que de prendre deux joueurs de Ligue 1 au milieu de terrain, l'OM pourrait tenter Aranguiz et donner sa chance, faire le nombre avec un poste de numéro 4 dans la hiérarchie (puisqu'il ne faut pas oublier Romao et Lemina), à un élément du centre de formation type Bill Tuiloma ou Laurent Abergel, reconverti à ce poste à l'AC Ajaccio. Reste à savoir si les dirigeants olympiens sont prêts à prendre le risque.