Proche de s'engager avec l'OM, Facundo Roncaglia (28 ans) fait déjà rugir de plaisir les supporters olympiens friands de tout ce qui vient d'Argentine, et en particulier depuis l'arrivée d'un certain Bielsa à l'OM. Il faut dire que les défenseurs "made in Pampa" déçoivent rarement et présentent généralement une qualité commune et quasi-génétique : la grinta. Lorsque l'on ne sait pas trop quoi écrire, on dit à leur propos qu'ils sont "rugueux", et on a beau retourner le problème dans tous les sens, on l'écrira une nouvelle fois. Oui, Roncaglia est "rugueux", ses treize cartons reçus la saison dernière avec le Genoa en attestent (11 jaunes, 2 rouges).
Pas forcément très grand pour un défenseur central (1m77), il donne plutôt dans la densité avec 80 kilos sur la balance. Un trait commun avec la légende de la boxe argentine Carlos Monzon, à qui il ressemble comme deux gouttes de maté. On surnommait ce dernier "El Macho" (il a d'ailleurs été fidèle à son surnom jusqu'à l'extrême en défenestrant sa compagne), pour Facundo ce sera "El Torito", peut-être pour sa propension à voir rouge. RMC révélait à ce propos que peu après son arrivée à la Fiorentina en 2012, un fan club du nom de "Facundo Roncaglia Fight Club" s'était créé, en hommage aux figures artistiques du Gaucho de Boca Juniors, où il a été formé. Il faut dire que ses origines napolitaines s'ajoutent au dossier, au cas où le petit Facundo aurait manqué de sang chaud.
Voilà pour le côté excitant, place maintenant au côté sportif, car cela compte aussi. Sur ce plan, il y a tout de même de sérieuses garanties. Tout d'abord son statut d'international Albiceleste, ce qui n'est pas rien. Pas un titulaire indiscutable, mais il faisait partie du groupe de Tata Martino lors de la dernière Copa America et a disputé le premier match face au Paraguay (2-2). Placé dans le couloir droit, il remplaçait Pablo Zabaleta, blessé. Autre garantie, Bielsa le connait parfaitement et il sait que le garçon se montre naturellement à l'aise dans l'axe droit d'une défense à trois, poste qu'il occupait au Genoa. Ainsi, il pourrait compléter une charnière sympathique avec Karim Rekik et Nicolas Nkoulou, si ce dernier ne se fait pas la malle et que Bielsa poursuit dans ce dispositif face aux équipes à deux pointes.
Histoire de ne pas trop s'enflammer, terminons avec le compte rendu d'un technicien espagnol qui a pu le superviser l'an dernier avec le Genoa : "Je l'ai vu plusieurs fois car je devais observer Iago Falque qui jouait là-bas (aujourd'hui transféré à la Roma). Il n'a pas vraiment un physique de défenseur central, mais il est plutôt bien dans le jeu aérien. En revanche, techniquement avec le ballon dans les pieds, c'est très correct mais sans plus. Mais, là-bas, ils jouent à trois derrière et il est plutôt bien dans ce système car il ne prend pas trop les relances. Niveau vitesse, c'est très correct aussi et il a une assez bonne vivacité pour se retourner. Lors des matches que j'ai vus, il a parfois été limite dans l'engagement, il s'est même fait expulser. Dans l'ensemble, j'ai plutôt un bon souvenir, avec juste un petit bémol dans la relance où il s'est trompé quelques fois d'après mes notes. Il me fait penser à ces argentins comme Ezequiel Munoz (Palerme), Matias Silvestre (Samp)... Ils jouent tous en Italie, font le boulot sans être exceptionnels mais sans jamais être mauvais".
En tous cas, si Roncaglia arrive, c'est qu'il aura été observé et désiré par Bielsa. Ici, le tampon "El loco Approved" nous suffit.