Payet / West Ham : des raisons d'être inquiets ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 18/06/2015 à 07:00
Depuis une bonne semaine, les tabloïds anglais se font de plus en plus pressants sur la rumeur d'un départ de Dimitri Payet vers la Premier League. D'abord Everton, puis maintenant West Ham sont pressentis pour acquérir le joueur-clé de Marcelo Bielsa. Des chiffres sont même révélés, et pas de la menue monnaie. Ce mercredi, L'Equipe évoquait une offre supérieure à quinze millions d'euros pour le numéro dix marseillais.
Evidemment, l'OM n'est pas vendeur car on voit mal Bielsa accepter de se séparer de son meneur de jeu, mais cette somme pousse forcément les dirigeants olympiens à réfléchir, eux qui ont un large déficit à combler, et donc un gros transfert à encaisser avant la fin du mois. On peut se rassurer en se disant que le fameux transfert à régler rapidement devrait être celui de Giannelli Imbula et, surtout, que Payet n'a jamais émis de désir de départ. Des rumeurs sur une éventuelle prolongation d'un an sont même dans l'air, mais on sait aussi que lorsqu'un club anglais a décidé de s'attaquer à un joueur de Ligue 1, il a généralement les moyens d'emporter la mise. C'est ce que semblent vouloir les Londoniens de West Ham, avec leur nouvel entraîneur et des ambitions à revendre, comme nous l'explique Damien Comolli, ancien directeur sportif de Tottenham et Liverpool : "L'arrivée du coach Slaven Bilic a changé leurs priorités de recrutement et il veut renforcer le milieu de terrain. Payet a toujours été suivi en Angleterre, y compris par moi lorsque j'étais à Tottenham. Le fait qu'il ait fait une grande saison et qu'il soit établi désormais en équipe de France renforce sa cote là-bas. De plus, le manque de régularité et de stats qu'il avait lorsqu'il jouait sur un côté a disparu, maintenant qu'il joue en dix. Bilic va jouer en 4-2-3-1 et je pense que, s'il le veut, c'est pour évoluer derrière l'attaquant, comme Özil à Arsenal, Eriksen aux Spurs ou Silva à City".
Reste qu'une telle somme peut paraître surprenante pour un club qui ne figure pas dans le Big Five, mais on sait que l'argent n'est plus vraiment un problème pour la Premier League et ses droits TV surgonflés. Il y a aussi le standing du club, douzième du dernier classement. Mais, pour Damien Comolli, ces arguments ne tiennent pas : "Même si je ne pensais pas que West Ham mettrait autant d'argent dès cette année, il faut savoir que c'est un club très ambitieux. Avant de prendre Bilic, ils ont fait une offre absolument faramineuse à Rafa Benitez, mais il était déjà en discussion avec le Real. Comme tous les clubs de Londres, ils ont de l'argent. Ils remplissent leur stade et ils vendent beaucoup de maillots. De plus, ils vont entrer à la fin de la saison dans le nouveaux stade Olympique et ils vont passer de 35 000 spectateurs de moyenne à plus de 50 000. Ils veulent y entrer avec une nouvelle dynamique et une équipe très compétitive. Pour eux, les trois prochaines années vont être cruciales".
On ne saurait reprocher à West Ham d'avoir du goût en ciblant un joueur comme Payet, mais il va être intéressant d'observer l'OM et Vincent Labrune, en position délicate vis à vis des supporters dans sa politique d'économie, dans ce bras de fer avec ces Anglais affamés. Bien sûr, l'avis de Dimitri Payet va aussi compter, lui qui joue gros avec l'Euro à la fin de la saison, et c'est peut-être ce qui nous rassure le plus.