OM : ce que l'on attend de Pablo Longoria
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 27/07/2020 à 01:00
Edito suite à la nomination du nouveau directeur général délégué en charge du football à l'OM.
La nomination de Pablo Longoria à l'OM a provoqué un effet différent que celle d'Hugues Ouvrard il y a quelques semaines. Personne n'est allé déterrer les tweets ou les propos de l'Espagnol, aucune polémique à soulever de ce côté-là. En même temps, lorsqu'il avait répondu brièvement au Phocéen le mois dernier, l'ancien dirigeant de Valence avait dit tout le bien qu'il pensait du club marseillais, de son histoire. Alors la nomination du nouveau directeur général délégué en charge du football est plus l'occasion pour certains de lui trouver des sosies dans des séries. En même temps, Longoria, à 33 ans, a tout à fait l'âge de jouer dans Narcos ou autre production Netflix. Avec André Villas-Boas, 42 ans, ils forment sûrement un des attelages les plus jeunes en Europe à ces postes. Et ce n'est pas pour déplaire.
Un profil de Monchi ou de Campos en devenir
Déjà parce que, du coup, c'est en parfaite cohérence avec ce qu'avait annoncé Jacques-Henri Eyraud, le 23 juin dernier, qui voulait pour ce job un "spécialiste du monde du football doté d'un profil d’un nouveau genre". De par son parcours, Longoria ne peut être ce directeur sportif "à l'ancienne". A Marseille, il va devoir prouver sa capacité à dénicher de jeunes talents en devenir et à faire pour cela confiance aux statistiques, un des nouveaux cheval de bataille du président de l'OM. Minimiser les risques, en emmagasinant plein de données, cela semble pleinement rentrer dans les capacités d'un polyglotte qui a déjà travaillé dans des clubs anglais, espagnols et italiens. Ca évitera d'acheter un joueur dans un championnat où personne ne sort pour deux fois moins, en même temps, faut-il vraiment des statistiques pour ça ? Et puis surtout, Longoria semble pleinement s'inscrire dans ce que l'on souhaitait de tous nos voeux au moment où l'OM s'était mis en quête de trouver quelqu'un à ce poste : plutôt que de baver sur le Monchi à Séville ou un Campos à Lille, autant se le fabriquer nous-mêmes. Autant donner sa chance au Monchi, au Campos de demain. Pour faire un parallèle avec un joueur, autant recruter un Osimhen quand il se fait remarquer en Belgique, plutôt que quand il flambe au LOSC. Avec Longoria, on est parfaitement dans le profil.
Réussir là où Zubizarreta a échoué
Mais, pour prolonger l'image avec le joueur de foot, ce n'est pas sans risque. A l'instar d'un jeune talent qui ne connait pas encore les spécificités du championnat de France, Pablo Longoria va devoir s'adapter à la Ligue 1 alors qu'on ne lui laissera pas forcément une année pour prendre ses marques. Il sera par exemple attendu sur le volet des ventes, là où son prédécesseur, même si on nous expliquera que ce n'est pas le même poste, a échoué. Tiens, puisqu'on parle de Zubizarreta, il est peut-être question d'en tirer certaines leçons pour son compatriote. Car l'ancien gardien était arrivé en 2016 avec une image. Athletic Bilbao, Barcelone... autant dire que lorsqu'il assura qu'il recrutait en Ligue 1 parce que les clubs de Liga procédait ainsi, ce n'était pas forcément passé. Son recrutement d'Alvaro à Villareal était judicieux mais limite tardif, pour sa septième fenêtre de transfert. Longoria ne sera pas spécifiquement attendu sur la Liga. Bien que personne ne va cracher sur un talent recruté à Eibar, Grenade ou Osasuna pour une bouchée de pain. Mais il paraît qu'il a un oeil sur la Suisse, le Danemark ou encore l'Autriche. C'est le moment de le prouver en allant, par exemple, chercher enfin une doublure à Jordan Amavi. Bref, au boulot, il y en a.
Romain Canuti