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Newcastle vraiment perdant dans l'affaire ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 19/08/2015 à 12:21

Newcastle vraiment perdant dans l'affaire ?Newcastle vraiment perdant dans l'affaire ?

C'est un transfert dans les tuyaux depuis dimanche soir. L'OM serait sur le point de céder Florian Thauvin à Newcastle pour 17 millions d'euros, plus 3 de bonus et le prêt de Rémy Cabella. Lorsque l'information est tombée, dimanche soir, le premier réflexe pour la plupart des supporters olympiens a été de se frotter les yeux. 17 millions pour Thauvin, le joueur le plus contreversé de la saison dernière, aux deux premiers matchs bien ternes ? Avec en plus le prêt de Rémy Cabella, un joueur que l'OM voulait recruter il y a deux saisons ? Après la vente d'Imbula à Porto pour 20 millions d'euros, Vincent Labrune serait-il en passe de réussir son deuxième gros coup sur le marché ? 

Il faut bien connaître les motivations premières du deal. Avec les récentes emplettes d'Aston Villa, qui a fait sauter les récents records de vente de Lorient, Nantes et Nice en surpayant Jordan Ayew, Veretout et Amavi, les clubs de Premier League sont présentés comme des aubaines pour les présidents de Ligue 1 qui ont besoin de se renflouer. Vincent Labrune aurait donc réussi à convaincre les dirigeants de Newcastle de mettre 17 millions d'euros sur Thauvin, devenant ainsi le premier président de l'histoire de l'OM à réaliser une plus-value sur un élément acheté plus de 10 millions d'euros, tout en n'affaiblissant pas sportivement l'équipe puisque l'ancien joueur de Bastia semblait à côté de ses pompes à Reims alors qu'il sera remplacé par Cabella, né pour jouer à ce poste de meneur de jeu. 

Mais la réalité n'est pas si simple. "Bien sûr qu'il y a quelque chose, explique Faouzi Djebou-Benabib sur le plateau du Mercatalk. Tu vends Thauvin, mais tu dois te coltiner Cabella. Parce qu'il va y avoir une option d'achat obligatoire à 9 ou 10 millions d'euros ainsi qu'un salaire entre 200 000 et 250 000 euros mensuels". Selon nos informations, le montage de ce chassé-croisé est une idée du board de Newcastle, pas de celui de l'OM. Les dirigeants anglais veulent, sous l'impulsion du nouvel entraîneur, Steve McClaren, se débarrasser de Cabella, peu importe les moyens. Ils ont ainsi sondé quelques semaines plus tôt Bordeaux pour leur proposer d'acheter Diego Rolan 15 millions d'euros. Mais le deal ne pouvait se faire sans le même prêt de Cabella avec option obligatoire. Bordeaux a refusé. L'OM a donc saisi la balle au bond pour envoyer Thauvin en Angleterre. Mais il ne faut pas oublier de retrancher au montant du transfert annoncé les neuf millions d'euros de l'achat de Cabella, qui ne sera prêté que la première année, ainsi que le différentiel salarial entre les deux joueurs, de l'ordre de deux millions d'euros annuels avec les charges patronales. Pas sûr donc au final que l'OM fasse une plus-value avec un élément acheté environ 13 millions d'euros en septembre 2013.

Ceci dit, ce n'est pas parce que l'OM accepte ce que Bordeaux refuse que le deal est forcément mauvais. Bordeaux possédait déjà dans ses rangs un meneur de jeu en la personne de Khazri alors que de l'aveu de Bielsa dans son avant-dernière conférence de presse, Dimitri Payet n'a lui pas été remplacé. Et si les Anglais veulent expulser par tous les moyens Cabella de leur effectif, cela ne veut pas dire pour autant que l'ancien Montpelliérain est devenu un joueur avarié. Il n'a tout simplement rien à faire dans un effectif qui va revenir à un jeu fait de kick'n'rush sous la houlette de l'ancien sélectionneur de la sélection aux trois lions. Rémy Cabella, que Didier Deschamps a emmené au Brésil il y a un an en lieu et place de Thauvin ou encore Payet, peut se relancer à Marseille, dans un rôle de numéro 10 comme Michel les affectionne, alors que son année à Newcastle n'a pas été un échec total. Si ce supporter de l'OM a mis du temps à s'adapter, il a réussi à se montrer contre Chelsea ou Arsenal. Il y a donc de fortes chances que ce coup soit un vrai succès. Mais il sera peut-être plus à mettre à l'actif du manque de tact des Britanniques qu'au génie des décideurs phocéens.