Nagatomo : l'histoire diverse et variée des latéraux d'expérience à l'OM
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 01/09/2020 à 15:00
Avec l'arrivée du Japonais de 33 ans, ce n'est pas la première fois que l'OM mise sur l'expérience à ce poste. Avec des réussites diverses...
Avec l'arrivée surprise de Yuto Nagatomo à l'OM, André Villas-Boas s'est doté d'un latéral gauche d'expérience. C'est le moins que l'on puisse dire, puisque la quasi-totalité des commentaires des supporters olympiens sur les réseaux sociaux relevait avant toute chose l'âge de la nouvelle recrue, qui fêtera ses 34 printemps le 12 septembre prochain. Un âge qui n'a pas effrayé le coach olympien, au contraire : "On a choisi cette option avec un vétéran, expliquait-il en conférence de presse. On cherchait un joueur d'expérience, qui pouvait aider le vestiaire sur l'aspect du leadership. Il a fait douze matchs de Ligue des Champions en deux saisons et demie à Galatasaray. Il était capitaine du Japon. On n'a pas besoin de plus le présenter". Ceux qui espéraient une jeune recrue inattendue de la part de Pablo Longoria resteront sur leur faim, mais avec zéro euro de budget pour ce poste, le directeur sportif a choisi de miser sur un élément directement opérationnel et ce n'est finalement pas plus mal. Ceci dit, ce n'est pas la première fois que l'OM mise sur l'expérience à ce poste de latéral gauche, et reconnaissons que ça n'a pas toujours été une réussite.
Des coups plus ou moins bien sentis, de Paolo De Ceglie à Gaby Heinze...
Sans remonter à la préhistoire, on s'aperçoit que l'OM a tenté ce genre de coup à plusieurs reprises. Les deux exemples les plus récents datent de 2016 et 2017. Là encore, les dirigeants olympiens ont misé sur l'expérience, mais aussi les économies, avec deux joueurs libres : Henri Bedimo (32 ans) et Patrice Evra (35 ans). En provenance de Lyon et la Juve, ces deux recrues de choix étaient très attendues. Le premier était l'un des meilleurs spécialistes du championnat depuis plusieurs saisons, et le second représentait une référence mondiale à ce poste. Le résultat a été plus que catastrophique et on connait la suite, avec une procédure de licenciement pour le Camerounais et une rupture de contrat pour le Français suite à une bagarre avec un supporter. Mais, l'OM avait eu le nez encore moins creux deux ans plus tôt, en 2015, avec l'Italien Paolo De Ceglie. International passé par la Juve, on pouvait imaginer que la Ligue 1 ne serait qu'une formalité pour lui. C'était oublier que la Vieille Dame n'avait fait que le prêter les années précédentes pour autant d'échecs. Il ne fera que confirmer sa déchéance lors de son prêt à l'OM. Enfin, pour rester dans la dernière décennie, on se souvient du choix de Didier Deschamps de durcir sa ligne défensive en faisant appel à Cyril Rool, 34 ans à l'époque, et inoubliable détenteur du record de cartons rouges en Ligue 1. On ne peut pas vraiment parler d'échec dans le sens où l'ancien Niçois ne joua que très peu, se contentant d'un rôle aux entraînements et dans le vestiaire, mais on ne peut pas parler de réussite non plus. En revanche, Deschamps tapera dans le mille la même saison avec le recrutement de Gaby Heinze (31 ans), l'un des principaux artisans du titre de 2010, que ce soit dans l'axe ou à gauche.
On peut expliquer ces échecs par de mauvaises inspirations de la part des recruteurs, mais aussi par l'incapacité chronique du centre de formation olympien à former des latéraux
Plus loin de nous, on se souviendra de l'échec marquant de Bixente Lizarazu (34 ans) en 2004. Saluée au départ comme une idée de génie, l'expérience s'avèrera totalement ratée sur le plan sportif et des relations avec le club en général. On peut aussi citer l'Argentin Juan Krupoviesa (2007, 29 ans), présenté comme le supplément d'âme qui manquait à l'OM, mais qui manquait surtout de qualités footballistiques, ou encore Jérôme Bonnissel (32 ans) la saison précédente avec à peu près la même réussite. Tout cela pour dire que le recrutement des arrières-gauche à l'OM s'est souvent tourné vers l'expérience et n'a que rarement convaincu. On peut expliquer ces échecs d'abord par de mauvaises inspirations de la part des responsables de l'époque, mais aussi par l'incapacité chronique du centre de formation olympien à former des latéraux de manière générale. L'arrivée de Nagatomo vient encore confirmer cette fatalité, à la différence près que le Japonais ne coûte rien en transfert et qu'il n'est là qu'en tant que doublure d'Amavi pour la saison, ce qui réduit considérablement les attentes. De plus, il s'agit d'un véritable choix de la part du duo Villas-Boas / Longoria qui a certainement étudié son sujet. Et ce n'est pas tout à fait pareil...