Jérémy Morel a fini la saison en prenant un gros ascendant sur Benjamin Mendy. Mais c'est lui dont le club aimerait se séparer. Et ce n'est pas une injustice.
Le 22 février dernier, à la 70e minute d'OM-Lorient, Jérémy Morel négocie mal un ballon sur son côté gauche, voyant le cuir filer hors des limites du terrain. Le score étant toujours de 0-0 alors que l'équipe phocéenne a besoin des trois points pour espérer encore finir sur le podium, le public gronde. Dans la foulée de ce raté, José Anigo le rappelle sur le banc et la bronca s'intensifie. Cruel pour l'arrière gauche qui ne méritait pas un tel traitement. A la fin de la rencontre, alors que Gignac a permis à l'OM de gagner, tous les joueurs s'attardent devant les micros pour soutenir l'arrière gauche. Même l'entraîneur déplore cette injustice. Derrière, Morel finit bien sa saison, prenant une part active dans la série de huit matchs sans défaite de l'équipe pour cloturer l'exerice. Sa meilleure période depuis qu'il est à l'OM, et de loin. Il s'est même murmuré que Bielsa a été séduit par son match à Montpellier. Il a en tout cas pris un net ascendant sur son concurrent direct, Benjamin Mendy.
De quoi voir les dirigeants marseillais lui faire enfin confiance, après deux saisons et demie moyennes sous le maillot blanc ? Absolument pas. C'est Benjamin Mendy qui est déclaré instransférable alors qu'il est lui proposé un peu partout en Ligue 1. Une nouvelle injustice ? Un staff qui se base sur des critères extra-sportifs ? Pas forcément. Mendy a beau avoir été recruté pour plus de trois millions d'euros au Havre avant d'enchaîner les prestations décevantes, il n'en reste pas moins un gros espoir de l'OM à même pas 20 ans, notamment grâce à une belle qualité de centre. Comme cela a pu être développé sur le Gril, que vous pouvez retrouver en vidéo ci-dessous, le meilleur moyen de faire progresser l'ancien international U19, outre Bielsa, c'est peut-être de lui mettre un peu plus de concurrence dans les pattes. Et comme l'OM n'a pas vraiment les moyens de garder trois arrières gauches dans l'effectif, exit Morel.
Le moment ou jamais de le vendre. D'ailleurs, la première recrue phocéenne pourrait bien être à ce poste. Mais il s'agit plus d'une opportunité de marché. Arthur Masuaku a beau avoir été un des meilleurs joueurs de Valenciennes cette saison et arriver pour un très beau tarif au vu de la situation financière critique du club nordiste, il n'en reste pas moins un joueur qui n'a qu'un an de plus que Benjamin Mendy... et trois matchs supplémentaires en Ligue 1. Peut-être que les dirigeants de l'OM ont dans l'idée de faire avec les deux jeunes éléments ce que Lyon a fait il y a quelques années avec Clerc et Réveillère. Peut-être que la piste menant au joueur de Valenciennes n'est qu'un écran de fumée pour mieux signer en douce une pépite dénichée par Bielsa au fin fond de l'Amérique du Sud. Toujours est-il que ça ne change rien à la situation de Morel, en fin de contrat en juin prochain, qui ne pourra faire abstraction de tout ce qu'il a vécu à Marseille au moindre coup de moins bien. Autant profiter de ces derniers bons matchs pour convaincre un club de Ligue 1 de le relancer définitivement. Et faire la place pour une référence à ce poste à l'OM.