Malgré des derniers matchs décevants, où il n'a pas fait preuve du plus grand des réalismes, Michy Batshuayi reste une valeur sûre de l'OM. Un joueur qui reste dans le coeur des supporters, qui ne vont jamais jusqu'à le siffler. Même si le joueur donne l'impression qu'il peut nettement mieux faire, il reste le meilleur buteur du championnat et il parvient, même en ces temps difficiles, à garder cette spontanéité qui fait sa force. Là où cela pourrait passer pour du calcul avec un autre joueur, le Belge est attendrissant lorsqu'il passe une annonce pour retrouver un supporter qui lui avait demandé son maillot via une pancarte dans un stade. De même, alors que ses tensions avec Barrada sont relayés, l'attaquant désamorce la polémique en un seul tweet. Une pose avec son coéquipier marocain et un commentaire amusant qui intègre aussi l'autocritique. Là encore, ce n'est pas de la communication, c'est du Michy, ce joueur singulier que le Vélodrome a adopté. De quoi se frotter en pensant aux jours où il sera en mesure d'exploiter son formidable potentiel.
C'est ce que fait déjà Vincent Labrune, qui évoquait il y a quelques jours le futur de son poulain dans le journal belge "La Dernière Heure" : "C'est un des joueurs les plus voulus du marché. Il y a eu beaucoup d'offres pour lui cet été, mais il n'a pas voulu partir. Il fait ses preuves sur le terrain. Et si des clubs le veulent ils devront y mettre le prix. Environ 50 millions d'euros !" Le président de l'OM n'y va pas de main morte. Personne n'est dupe. Mais difficile en même temps de lui reprocher quoi que ce soit. C'est avec ces annonces qui n'ont plus trop de rapports avec la réalité que certains dirigeants ont réussi à vendre des joueurs de Ligue 1 une petite fortune en Premier League. Ce serait dommage pour Labrune de renoncer à quelques millions d'euros au nom de la cohérence de son discours. Et puis, quand on voit que Lyon a réussi à vendre pour près de 18 millions d'euros Clinton N'Jie à Tottenham, Batshuayi n'est finalement pas si loin de la barre des 50 millions. Après tout, l'OM a réussi à vendre pour environ la moitié un Giannelli Imbula qui n'avait lui non plus pas encore explosé.
Oui, sauf que cette vente a été "facilité" par Doyen Sports. Si ça ne sera peut-être pas le cas de Batshuayi, la tendance est identique : l'exemple de Monaco avec toutes ses ventes en atteste, ce n'est pas parce qu'on vend pour 50 millions qu'on investit désormais la même somme sur le marché des transferts pour dénicher les futurs Batshuayi. Alors, puisque les montants de transferts ne veulent plus rien dire, faut-il vraiment souhaiter le départ de l'attaquant olympien pour une forte somme ? Avec un brin de provocation, ne faut-il pas finalement lui souhaiter un destin à la Gignac ou à la Ayew ? Tant qu'à ce que l'argent serve uniquement à renflouer l'actionnaire, pourquoi ne pas souhaiter en priorité qu'il reste le plus longtemps au club ? Déjà que jouer les premiers rôles semble illusoire, s'il n'est pas non plus permis de s'identifier à des joueurs qui commencent à écrire leur histoire au club...