Mercato OM : Villas-Boas doit-il régénérer son onze-type à tout prix ?

Lors de son arrivée à l'OM à l'été 2009, Didier Deschamps avait été clair sur ses intentions en terme de recrutement. Alors que l'équipe d'Eric Gerets venait de réaliser une belle saison avec une deuxième place, le nouveau coach olympien avait prévenu d'entrée qu'il ne comptait pas s'appuyer sur les lauriers du onze-type précédent et qu'il comptait bien apporter du sang neuf : "De par mon expérience de joueur et d'entraîneur, je sais que même après une bonne saison, il est important de renouveler 30% de l'effectif, disait-il lors de sa première conférence de presse. Il faut du sang frais et des joueurs qui soient motivés par l'OM". Un souvenir vieux de plus de 10 ans, mais qui résonne curieusement aujourd'hui, alors que cette intersaison olympienne est en plein dans ce cas de figure. Pour le moment, l'OM n'a recruté que des "remplaçants" potentiels avec Gueye, Balerdi et Nagatomo, mais on sait que le mercato n'est pas terminé. On peut ainsi se demander si André Villas-Boas doit suivre l'exemple de son glorieux aîné.

Durand : "Aujourd'hui, le danger serait effectivement d'avoir un relâchement car ils ont atteint les objectifs de la saison dernière, mais il faut regarder les échéances"

Pour le moment, on n'en prend pas le chemin, sachant la confiance que Villas-Boas accorde à ses cadres et, plus généralement, au 13 ou 14 joueurs qui ont emmené l'équipe à la deuxième place. On pense aussi à l'absence de fonds, ou presque, pour réaliser des coups sur des titulaires incontestables. En revanche, au vu des objectifs affichés par Villas-Boas avec l'OM, avec un nouveau podium en Ligue 1 et un parcours honorable en Champions League, on se dit que le coach olympien pourrait être intéressé par la théorie de Deschamps, même si celle-ci n'est pas forcément obligatoire à l'OM cet été, comme l'explique au Phocéen l'ancien responsable de la cellule de recrutement marseillaise Jean-Philipe Durand : "Pour moi, il n'y a pas de règle par rapport à ça. Il faut prendre le contexte d'une saison à l'autre ainsi que les objectifs individuels. Ce sont même ces derniers qui influent sur la régénération d'un groupe. La saison dernière, par exemple, je savais que les joueurs seraient revanchards par rapport à la précédente et donneraient leur maximum. C'était la garantie pour AVB d'avoir des joueurs réceptifs. Aujourd'hui, le danger serait effectivement d'avoir un relâchement car ils ont atteint les objectifs de la saison dernière, mais il faut regarder les échéances. Ce sont les cadres qui mènent la danse et entraînent les autres, et on s'aperçoit que les Thauvin, Payet, Mandanda et autres jouent gros, notamment avec la perspective de l'Euro. Il y a aussi une Champions League à jouer, alors que le club n'y est plus depuis des années. Il y a donc une intensité dans l'exigence qui va les obliger à se surpasser, c'est pour ça que je ne vois pas l'obligation de changer une partie de l'équipe".

Le renouvellement peut venir des remplaçants, en particulier Gueye et Balerdi

Mais, on peut raisonner aussi par rapport à la minceur de l'effectif. En clair, à l'heure où l'on parle, la majorité des titulaires est assurée de l'être encore cette saison, ce qui pourrait laisser craindre un manque de challenge. On peut aussi se pencher sur le recrutement, jusque-là composé d'éléments qui n'ont pas (encore) vocation à pousser les titulaires dehors. Pour Jean-Philippe Durand, c'est par eux que viendra le renouvellement : "Le plus de motivation va venir des leaders de l'équipe une nouvelle fois. Mais, je pense qu'il est intéressant d'intégrer dans l'effectif des joueurs qui ne sont peut-être pas prêts à s'imposer, mais qui auront forcément du temps de jeu. Ils auront la possibilité de se mettre en valeur et auront forcément envie d'aller piquer les joueurs en place, je pense à un Gueye ou un Balerdi. C'est l'intérêt de constituer un effectif avec ces joueurs qui sont très proches du niveau des titulaires. Pour moi, l'équipe peut se régénérer naturellement par ce biais-là, puisque, de toute façon, l'OM n'a pas les moyens d'aller chercher des titulaires indiscutables, contrairement à ce qu'avait pu faire Didier (Deschamps) en 2009". Évidemment, le mercato n'est pas terminé, et on sait par exemple que Villas-Boas compte bien attraper un attaquant de bon niveau pour s'offrir une alternative à Pipa Benedetto. Pour le reste, appliquer la théorie de Deschamps sera effectivement très compliqué à réaliser...