Mercato OM : qui est responsable de la situation de Kamara ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 05/01/2022 à 08:10
Comme de nombreux Olympiens avant lui, Bouba Kamara va probablement attendre la fin de son contrat et partir gratuitement en fin de saison. Un échec de la part des dirigeants ? Il y a débat...
Newcastle, Manchester United, AS Roma, Juventus ? C'est aujourd'hui la question que l'on se pose, bien plus qu'une éventuelle prolongation de Bouba Kamara à l'OM. Triste constat que cette réalité : depuis plusieurs années, les meilleurs joueurs du club olympien ont pris pour habitude d'aller au bout de leur contrat pour filer libre, alors qu'ils auraient pu rapporter de jolies sommes à une institution qui en a fait ce qu'ils sont. Manque de reconnaissance, appât du gain ou mauvaise gestion des dirigeants de l'OM ? Des questions légitimes, même s'il semble évident que cette nouvelle génération de joueurs - et leurs conseillers - a décidé de la jouer perso.
Des clubs comme Benfica, Porto, Dortmund, l'Ajax, Lyon, ou encore Séville fonctionnent sur ce modèle de plus-values
En gros et a fortiori dans le foot professionnel français, les transferts sont depuis toujours le pilier de la santé financière des clubs. On peut évidemment ajouter les droits TV, mais la vente de joueurs représente ce qui fait la différence pour exister au plus haut niveau sur la durée. C'est vrai, par exemple, pour un club comme Lyon, qui s'est bâti sur les plus-values réalisées sur ses transferts ou ses joueurs issus de la formation. C'est aussi vrai à l'étranger, où des clubs comme Benfica, Porto, Dortmund, l'Ajax ou encore Séville fonctionnent sur ce modèle. Une sorte de prime au travail bien fait qui devrait être la norme dans un monde idéal.
Bernès : "Le joueur pense que le club le veut absolument, mais il le veut surtout parce qu'il est gratuit"
Le club mise gros sur un joueur, que ce soit en transfert, en salaire ou en le formant et il récupère logiquement le prix de ses efforts avec une plus-value sur son transfert. Sauf qu'aujourd'hui, à l'image aussi d'un Mbappé avec Paris, le joueur ne veut même plus laisser une miette à son club. Une nouvelle mode désespérante pour les agents "à l'ancienne" comme le Marseillais Jean-Pierre Bernès, mais aussi dangereuse pour le joueur : "Pour moi, ce n'est pas beau, ce n'est pas ma vision du métier, explique l'agent historique au Phocéen. Déjà pour le club, car il faut avoir un minimum de reconnaissance vis-à-vis d'une institution qui a parfois misé gros sur vous et vous donne beaucoup. Et même pour le joueur lui-même, qui croit qu'il est gagnant, mais ce n'est vrai dans la plupart des cas. Je m'explique : le joueur est libre et il pense qu'il est très demandé. Mais il ne sait pas s'il y a vraiment un intérêt sportif, car les clubs ne prennent aucun risque en les engageant. Le joueur pense que le club le veut absolument, mais il le veut surtout parce qu'il est gratuit. Au final, il y a de grandes chances pour qu'il ne soit pas désiré par l'entraîneur, et qu'il ne joue pas. C'est donc un très mauvais calcul".
Un autre agent : "Tout le monde doit être gagnant sur un transfert et pas que le club. Le joueur et l'agent doivent aussi être intéressés sur une future vente"
Un Bernès qui déplore le refus (provisoire ?) de Bouba et ses conseillers de prolonger : "Pour Kamara, je trouve que c'est pire parce qu'il a été formé au club, c'est un manque de reconnaissance. De plus, ce pactole que les joueurs pensent toucher en partant libre, ils peuvent le toucher différemment en se comportant correctement avec leur club". C'est d'ailleurs ce qu'avait fait Bernès avec Samir Nasri en 2008 en le faisant prolonger à l'OM juste avant son transfert à Arsenal. Mais ce n'est évidemment pas l'avis de tous ses confrères, notamment les plus jeunes, à l'image de cet agent proche de l'OM pour qui le gâteau doit être partagé : "Ce n'est pas une mode, mais une tendance qui doit être prise en compte par les clubs bien plus en amont. Il faut que tout le monde soit gagnant sur un transfert et pas que le club. Le joueur et l'agent doivent aussi y trouver leur compte en étant intéressés sur une future vente. Si les dirigeants de l'OM ont vraiment fait le boulot et que le joueur ne veut rien entendre et partir librement, pourquoi le font-ils jouer ? Encore une fois, il faut que tout le monde s'y retrouve et que les clubs arrêtent de croire qu'ils doivent être les seuls à toucher sur un transfert". En gros, le joueur et l'agent devraient être payés sur chaque opération générée. Vaste débat...