Mercato OM : pourquoi le Brexit pourrait être favorable à l'OM

Cela fait des années maintenant que l'on en parle. Mais le Brexit va prendre une forme très concrète le 1er janvier prochain. Pendant de longs mois, les dirigeants de clubs anglais ont bataillé pour obtenir un régime spécial en Premier League. L'été dernier, l'un d'eux, plutôt confiant, écartait la menace d'un revers de main : "Notre championnat, c'est un produit mondial, et même si on paie moins d'impôts qu'en France, cela profite aussi à l'Etat". Mais l'arrangement espéré n'est finalement jamais venu. Les travailleurs européens ne pourront plus circuler librement sur le sol britannique, et pour les footballeurs, cela va être un retour aux règles pratiquées dans les années 90. Un arrêt Bosman à l'envers ? 

Les transferts de Fofana, Diallo ou Gabriel n'auraient pas pu se faire

Pas exactement. Les clubs pourront avoir autant d'étrangers qu'ils le désirent dans leur effectif ou presque, vu qu'il existe toujours dans les règlements un nombre minimum de joueurs formés au club à avoir. Mais cela ne concernera que les internationaux. Pour obtenir un permis de travail, justifier donc que l'on fasse appel à un étranger, il faut en gros que le joueur en question ait disputé 75% des matchs internationaux de sa sélection A sur la dernière année écoulée. Le règlement est plus complexe, prend en compte un système de points selon l'âge du joueur, sa carrière déjà établie, le prestige du club où il évolue... autant de paramètres opaques pour permettre aux puissants de s'arranger comme ils le veulent. Mais tout le monde ne va pas passer entre les mailles du filet. Et pour les clubs français, qui ont pris l'habitude d'équilibrer leur budget en refourguant dans les derniers jours du mercato des joueurs surcotés en Angleterre, c'est peut-être une belle catastrophe. Si on regarde ce qu'il s'est passé lors du dernier mercato. Lyon aurait pu vendre Bertrard Traoré à Aston Villa pour 18 millions d'euros et Rennes aurait quand même pu encaisser ses 25 millions d'euros pour la cession d'Edouard Mendy à Chelsea. Mais les Bretons n'auraient pas pu refourguer Raphinha à Leeds, Lille n'aurait pas pu envoyer Gabriel à Arsenal, Brest se faire 15 millions avec Ibrahima Diallo transféré à Southampton... et que dire de Leicester qui a mis près de 40 millions sur Wesley Fofana, faisant bien les affaires de Saint-Etienne ! 

Le retour du "si on réussit à l'OM, on peut réussir partout"

Pourquoi penser que cette situation va être bénéfique à l'OM ? Parce que la concurrence en Ligue 1 va être exsangue financièrement ? Parce que Duje Caleta-Car coche les cases et qu'il pourra de fait être vendu plus cher car les défenseurs centraux sur le marché seront encore plus rares ? Jordan Amavi, que Pablo Longoria veut prolonger comme vous pouvez le revoir en vidéo, ne pourra pas faire jouer la concurrence avec des clubs anglais pour prolonger ? C'est encore mieux : les plans de carrière qui vont être repensés et le club phocéen a une belle carte à jouer là-dedans. La Premier League est aujourd'hui un eldorado qui fait rêver tout le monde. Un joueur de Ligue 1 se dit généralement qu'il faut y aller, peu importe le club. Une fois sur place, il sera toujours possible de se faire remarquer lors d'une confrontation avec une grande écurie, puisque les Anglais ne regardent que leur championnat. La tendance s'est accentuée ces dernières années avec de nombreux espoirs qui filent en D2 anglaise, en se disant qu'ils peuvent monter sur un malentendu ou au moins briller, à l'image de Saïd Benrahma l'an dernier. Ce ne sera désormais plus possible et faudra revenir à l'ancien schéma : d'abord prouver dans un grand club français avant de traverser la Manche. Et quel club français, de par son aura populaire et médiatique, peut envoyer un joueur en équipe de France s'il commence à flamber en Ligue 1 ? Petit indice, il joue en bleu et blanc... L'OM aura donc une voie en or pour reprendre ce schéma qui a fait sa gloire en allant chercher de jeunes talents et en leur donnant une toute autre dimension une fois sous les lumières du Vélodrome (comme Pirès, Gallas, Yobo, Drogba, Beye, Cana, Rémy, MBia, Azpilicueta, Payet, Batshuayi ou encore Zambo Anguissa, sans oublier Mathieu Flamini et Samir Nasri, formés au club et qui sont également partis en Angleterre après leur passage à l'OM). Reste qu'il faut pour cela rester attractif et donc continuer à squatter le podium. Pour être en Ligue des champions tout en réduisant les possibilités pour les autres d'y être. Il n'y a plus qu'à.