Mercato OM : le plan de Longoria pour janvier, c'est possible !

A la base, de l'aveu même des auteurs de l'interview, ce devait être une prise de position de Pablo Longoria sur les évènements de Lyon-OM, quelques heures avant la décision de la commission de discipline sur le sujet. Mais le président de l'OM a été enclin à se confier à L'Equipe également sur le mercato à venir. Parce que c'est son domaine, parce qu'il peut se permettre d'envoyer des messages, parce que cela permet d'encore plus occuper l'espace en cette période où la lutte d'influence à son importance. Une bonne chose donc, sauf si les promesses ne sont finalement pas tenues et se transforment en déception chez les supporters. Sauf que, à bien y regarder, les annonces présidentielles sont bien ancrées dans la réalité. Ce qui n'empêche pas pour autant d'avoir l'espoir de faire quelques coups. Décryptage. 

Vendre deux joueurs pour en recruter trois ?

"D'ici janvier, je dois trouver des ressources économiques pour améliorer l'effectif, avec les actifs que j'ai dans l'équipe. Cela peut passer par la vente de joueurs et utiliser l'argent de façon intelligente. La vente d'un joueur peut permettre de renforcer une équipe, au final, de gommer ses handicaps. On a une stratégie très claire, un effectif de 21 joueurs polyvalents. On cherche plutôt des profils différents depuis quelques mois sur ce mercato d'hiver. En cas de sortie de différents joueurs, on veut avoir des possibilités de rechange". En évoquant les 21 joueurs de l'effectif, soit 19 joueurs de champ, Pablo Longoria donne raison à Jorge Sampaoli, qui se plaignait de la profondeur de banc. L'objectif initial du président, c'était de disposer de 20 joueurs de champ sans compter les jeunes. L'un d'eux, Cheikh Bamba Dieng, a saisi sa chance au point d'être désormais comptabilisé avec les pros. Il manque toujours un élément qui pourrait faire du bien, par exemple pour réellement doubler le poste de Cengiz Ünder et replacer Pol Lirola dans un rôle défensif. Pour autant, Pablo Longoria ne fait pas de fausse promesse, il explique bien qu'il faudra vendre avant d'acheter. Est-ce possible de faire les deux, tout en gardant, ça va de soi, une équipe qui lutte jusqu'au bout pour le podium ? Oui, c'est même déjà arrivé. 

Quand Labrune, Anigo et Baup étaient dans la même situation

Il y a neuf ans pour être précis, avec Vincent Labrune, José Anigo et Elie Baup. Comme cette saison, à l'époque, la fin du mercato d'été ne s'était pas passée comme prévu pour le président. Les consignes de Margarita Louis-Dreyfus étaient claires, comme celles aujourd'hui de Frank McCourt, il fallait réduire la voilure, faire rentrer de l'argent dans les caisses avec de beaux transferts et diminuer la masse salariale. Mais la plupart du vestiaire a décidé de rester. Labrune a donc reporté l'opération aux mois d'hiver, attendant de voir l'évolution de l'effectif et les envies de son technicien. Avec un très bon départ en championnat, l'OM se retrouve dans le coup pour finir sur le podium. Alors Labrune active son réseau. Débloque même certains contacts sur son téléphone, dont il ne voulait plus entendre parler. Pour finalement se séparer de deux gros salaires, deux contrats signés sur le petit nuage du titre de champion de France de 2010. Loïc Rémy filera en Premier League pour plus de 10 millions d'euros, alors que Charles Kaboré s'envolera en Russie contre 2 millions d'euros (le milieu de terrain était de retour récemment à l'Orange Vélodrome, vous pouvez retrouver son interview en vidéo). Deux départs qui n'handicapent pas plus que ça Elie Baup : Rémy n'est plus titulaire en attaque, des solutions existent pour remplacer Kaboré, notamment Joey Barton. Surtout, Labrune et Anigo réinvestissent la moitié de la somme obtenue dans quatre renforts avec des salaires bien plus modestes. Un bon ouvrier de Ligue 1 (Alaixys Romao à Lorient), une autre valeur sûre du championnat en fin de contrat (Foued Kadir à Valenciennes) et deux paris. Un qui s'est distingué en Ligue des champions (Modou Sogou avec Cluj) et un espoir en Ligue 2 (Brice Samba au Havre). Effectivement, après coup, on peut toujours se dire que cela n'a pas été quatre réussites, loin de là. Mais les dirigeants ont eu le mérite de tenter ces coups, et l'OM a effectivement fini sur le podium à la fin de l'exercice. Preuve que c'est possible. Labrune à l'époque s'était appuyé sur les bons intermédiaires pour faire monter la concurrence entre clubs anglais pour Loïc Rémy. A Longoria de jouer avec certains membres de l'effectif.