Mercato OM : des recrutements malins, mais quid des ventes ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 24/07/2020 à 01:00
L'OM a débuté son mercato dans le sens des arrivées, mais où en sont les départs ?
Recruter malin, le grand fantasme des scouts des réseaux sociaux, notamment en période de disette. C'est ce que l'on espérait depuis des semaines et on peut dire que l'OM s'est plutôt bien débrouillé à ce niveau-là. En allant chiper Pape Gueye à Watford et en dénichant l'espoir Leonardo Balerdi à Dortmund, André Villas-Boas a justifié son statut officieux de Head of Football de l'OM intérimaire avec ces deux jolis coups gratuits. D'autant plus jolis que l'OM a tapé en plein dans le mille de la phase II de son projet avec deux jeunes talents susceptibles de remplir les caisses du club à moyen terme, alors qu'il s'était plutôt spécialisé dans des opérations inverses en recrutant au prix fort des joueurs invendables par la suite. De quoi ravir les suiveurs inquiets que nous étions au vu du déficit abyssal du club et de l'absence de directeur sportif. Ceci dit, le trou de 100 M€ dans les caisses n'a pas disparu par enchantement, et si ce lot de bonnes nouvelles ajouté à la décision d'AVB de rester au club et à celle du Fair-play financier de nous lâcher les baskets a considérablement amélioré notre sommeil ces dernières semaines, la balance commerciale de l'OM va inévitablement nous repéter à la figure.
On n'a pas franchement l'impression de voir des joueurs en partance, à l'affut des appels de la Premier League, de la Liga ou de la Serie A
En effet, alors que l'OM coule des jours heureux en Allemagne, la vraie clé de cette intersaison reste encore les départs. Cette vague dont on parle depuis la fin de la saison dernière, non sans trembler, avec la perte des plus beaux bijoux de la famille tels que Morgan Sanson, Bouba Kamara ou encore Duje Caleta-Car. À les regarder s'éclater sur les vertes pelouses de Grassau, on n'a pas franchement l'impression de voir des joueurs en partance, à l'affut des appels de la Premier League, de la Liga ou de la Serie A. On a même le sentiment que cette épée de Damoclès n'est plus qu'un lointain et mauvais souvenir. Il faut dire que le temps où l'on voyait un OM sur la paille, privé de la Champions League et ouvert a une grande braderie a été balayé par plusieurs vents pas vraiment contraires. D'abord la crise sanitaire qui, par ricochet, a calmé les ardeurs de la DNCG et de l'ICFC, les deux gendarmes financiers de la LFP et de l'UEFA. L'OM a finalement passé ces deux obstacles sans trop de dégâts et a ensuite vu son actualité dévier vers les rumeurs de rachat. Tout d'abord celle du prince saoudien Bin-Talal, puis celle du duo Ajroudi-Boudjellal, toutes deux tombées à l'eau. De quoi faire oublier, au moins un temps, l'urgence de se remplumer, d'autant que les mercatos européens ont été reportés.
Si André Villas-Boas se débrouille parfaitement pour effectuer son marché, ce n'est pas à lui d'endosser le costume de VRP pour aller vendre ses joueurs
C'est finalement ce décalage du marché des transferts qui, s'il n'a pas fait disparaitre la menace, l'a déplacée d'autant. De plus, de l'aveu même d'André Villas-Boas, l'OM n'a reçu aucune offre pour le moment concernant ses joueurs. Y compris pour Maxime Lopez, que l'on voyait déjà dans l'avion pour Séville. Le jeune milieu olympien a récemment fait le point avec Jacques-Henri Eyraud, et il n'est pas question d'un déménagement dans l'urgence, même si l'on peut toujours dire que c'est dans les tuyaux. Un jeu où les deux parties se renvoient la balle et qui met en évidence l'absence du directeur sportif. En effet, si André Villas-Boas se débrouille parfaitement pour effectuer son marché, ce n'est pas à lui d'endosser le costume de VRP pour aller vendre ses joueurs. La clé est là aussi : l'OM ne peut pas faire l'économie d'un patron du sportif, surtout lorsqu'il doit faire entrer beaucoup d'argent dans les caisses. Reste la possibilité, involontaire, de ne rien toucher et de repartir avec le même effectif amélioré par une ou deux arrivées supplémentaires. Un scénario séduisant sur le plan sportif au vu des échéances qui arrivent et de l'osmose qui règne dans le groupe d'AVB. Mais, ce serait évidemment reculer pour mieux sauter, même si Frank McCourt a récemment remis une noisette de beurre dans les épinards avec 20 M€ au pot. De quoi rassurer ponctuellement la DNCG, mais pas de quoi voir l'avenir avec sérénité, loin de là. L'OM est donc condamné a dénicher rapidement le Head of Football capable d'éclaircir ses comptes en vendant au meilleur prix. La bonne nouvelle, c'est que le club et son entraîneur semblent désormais capables d'amortir le choc que représenterait la perte de deux ou trois de ses meilleurs éléments. Et ce n'est pas rien...