Mercato : les prochaines tendances du marché olympien

Demain lundi sera évidemment le premier jour de l'année 2018, mais aussi - et c'est ce qui nous intéresse - l'ouverture officielle du mercato d'hiver. Un marché souvent contesté, rarement miraculeux, mais qui nous passionne et permet parfois aux clubs de corriger quelques bêtises commises l'été précédent.

Pour l'OM, les dirigeants ont d'ores et déjà prévenu qu'il n'y aurait pas de mouvements spectaculaires, mais éventuellement un ou deux coups en cas de départs et, surtout, de bonnes opportunités. Alors, comment s'annonce ce mois de janvier à Marseille, mais aussi ailleurs ? Nous avons posé la question à l'agent marseillais Yvan Lemée. Interview :

Comment se présente le mercato d'hiver cette saison ?

Yvan Lemée : "Le marché français devrait être assez calme, car je ne vois pas les gros clubs comme Paris, Monaco, Lyon ou l'OM mettre beaucoup d'argent sur le marché de la Ligue 1. Il y aura sûrement du travail sur les jeunes prometteurs et les bonnes affaires, comme avec Léo Dubois de Nantes, mais je ne vois pas les gros bouger cet hiver, hormis les clubs en difficulté"

Lesquels ?

Y.L : "Pour la première fois, on a trois clubs "majeurs" en difficulté, avec Bordeaux, Lille et St-Etienne. Les Girondins vont certainement mettre des moyens, car ils ont à terme la vente de Malcom qui va leur rapporter beaucoup d'argent. Ils ne peuvent pas se permettre de descendre encore plus bas vis-à-vis de leurs supporters, alors ils vont bouger. Lille et St-Etienne aussi, même si les Lillois sont dans une situation financière délicate. Après, il y a des clubs comme Angers qui vont tout faire pour se maintenir, mais il n'y aura rien de spectaculaire. Comme d'habitude, le marché sera rythmé par les Anglais, les Espagnols et les Italiens"

Et l'OM dans tout ça ?

Y.L : "Pour avoir parlé avec Zubizarreta la semaine dernière, je ne pense pas qu'il s'apprête à un recrutement important. Ce sera plus un mercato d'opportunité que de correction, car il n'y a pas grand-chose à corriger. La défense tient la route, l'attaque est ce qu'elle est, mais avec les dépenses de l'été dernier dans ce secteur, je ne les vois pas remettre au pot pour un grand attaquant. Enfin, il y a le milieu qui, à mon sens, mérite un joueur de qualité supplémentaire. Je pense que si ça bouge, ce sera là"

Il y a des opportunités dans ce secteur ?

Y.L : "Au mois de janvier, c'est toujours compliqué. Et puis, je n'ai pas l'impression qu'il y aura un budget important pour ce mercato"

L'effort a été fait l'été dernier ?

Y.L : "Oui, notamment devant. À ce sujet, je regrette que l'OM n'ait pas concrétisé le dossier Carlos Bacca qui a finalement été prêté à Villareal et qui tourne bien là-bas. Ils ont opté pour Mitroglou, c'est dommage. Je regrette aussi le manque de prise de risque sur le dossier Mariano, qui a finalement atterri à Lyon pour 8M€. Il marque but sur but et va sûrement intégrer la sélection espagnole. Bien sûr, c'était un pari, mais il valait la peine car sa valeur va grimper énormément"

Pour en revenir au marché, il y a celui du Brésil dont le championnat est terminé...

Y.L : "Oui, c'est essentiellement en janvier que les bonnes opérations se font au Brésil, car c'est là qu'on trouve des joueurs en fin de contrat. Mais, je pense que les clubs comme l'OM regardent plus vers les Brésiliens évoluant déjà en Europe plutôt que de prendre des risques sur un jeune qui n'est pas encore sorti de ce championnat. Ils se placent plus sur des joueurs approchant la trentaine déjà connus et reconnus"

Une option qui paye, finalement, au vu des résultats ?

Y.L : "Oui, mais il serait bien de faire aussi un peu de valorisation. Pour jouer régulièrement la Champions League, il faut aussi être capable de vendre avec des plus-values à la fin de la saison afin de remettre de l'argent sur le marché. Je pense au modèle du Napoli qui est, pour moi, remarquable. On ne va pas faire la liste des Lavezzi, Cavani, Higuain... mais c'est avec ces plus-values régulières qu'ils arrivent à se maintenir en tête d'affiche chaque année et à créer du spectacle. C'est la voie à suivre pour monter en gamme chaque saison"

Enfin, le marché d'hiver concerne généralement des prêts...

Y.L : "Tout à fait. Si ça bouge, ce sera sûrement des prêts secs ou avec option d'achat, ce qui est plus intelligent. Pour en revenir au milieu de terrain, cela peut être la solution avec un remplaçant dans un gros club qui a envie de se montrer. On pense à Sturaro de la Juventus. On se dirige plutôt vers ce type d'opération".