Mercato : ce que veulent les anciens pour l'OM

Alors que l'on entre dans la deuxième quinzaine de juin, l'OM n'a toujours pas bougé sur le plan du recrutement. Pas vraiment étonnant, quand on sait que les difficultés financières du club obligent les dirigeants à vendre avant de se positionner sur d'éventuelles recrues. Mais, sur le plan des ventes, rien ne bouge non plus. C'est ce qui inquiète la majorité des suiveurs du club, même si la reprise du championnat est encore loin. Parmi tous ceux qui scrutent au quotidien l'actualité de l'OM, il y a vous, il y a nous, mais il y a aussi les anciennes gloires qui ont fait l'histoire du club. L'occasion pour Le Phocéen de les interroger sur cette intersaison qui a du mal à démarrer.

Amoros : "si on repart avec la même équipe, ce sera compliqué"

Avant d'évoquer le recrutement, il y a tout d'abord un changement majeur avec l'arrivée d'André Villas-Boas à la place de Rudi Garcia. Une bonne nouvelle pour l'ancien défenseur Manu Amoros, même si celui qui était considéré comme le meilleur latéral du monde regarde aussi l'effectif avec lequel le coach portugais va travailler : "C'est un entraîneur reconnu et il peut réussir à Marseille, car il a réussi de bonnes choses dans de grands clubs. En revanche, n'importe quel coach a besoin de bons joueurs pour faire une bonne saison, et dans la situation actuelle, il y a pas mal de choses à changer. Soyons clairs : si on repart avec la même équipe, ce sera compliqué". Même inquiétude du côté de Bernard Pardo. L'ancien milieu aboyeur de l'OM peste encore contre la gestion de la saison dernière : "Au-delà de l'arrivée de Villas-Boas, que j'apprécie, je suis encore sous le coup l'épisode de la prolongation de Rudi Garcia la saison dernière. C'est un événement qui est à l'origine des difficultés que l'on rencontre aujourd'hui. Il n'est pas le seul responsable, mais il y avait quelque chose de cassé et on a vu le comportement des joueurs tout au long de la saison. Aujourd'hui, il faut tout recommencer, et le chantier est vaste. Villas-Boas a un très beau CV avec de bons résultats, mais il avait des effectifs. Est-ce que ce sera le cas la saison prochaine ? Je ne sais pas".

Pardo : "Le problème, c'est que les joueurs dont l'OM aimerait se débarrasser seront là à la reprise"

Côté mercato, nos anciens sont aussi à l'affût, mais savent bien que l'exercice va s'avérer compliqué pour Jacques-Henri Eyraud et Andoni Zubizarreta, compte tenu des contrats qui pèsent sur les finances du club. "Avec la situation financière dont on nous parle, il va falloir vendre nos meilleurs joueurs comme Sanson, Lopez, Thauvin, voire Kamara ou Caleta-Car, craint Manu Amoros. En revanche, les Rami, Payet, Strootman ne voudront pas lâcher les contrats qu'ils ont à l'OM. Bien sûr, il reste encore du temps, mais la reprise de l'entraînement va vite arriver, et on sait combien il est important pour un coach d'avoir tous ses joueurs pour la préparation". Comme son ancien coéquipier, Bernard Pardo voudrait voir le mouvement s'accélérer : "Le problème, c'est que les joueurs dont l'OM aimerait se débarrasser seront là à la reprise. Ce sont des joueurs que l'OM a payés très cher et dont la valeur s'est effondrée. Est-ce qu'ils feront les efforts pour retrouver leur meilleur niveau ? C'est la question. Personnellement, j'aimerais voir une véritable ossature se mettre en place et enfin une vraie stratégie de jeu. J'entends certains cadres reconnaitre qu'ils n'ont pas été bons, mais c'est un peu tard, non ? Il fallait réagir sur le moment".

Amoros veut recruter en Espagne, et Pardo en France

Enfin, côté préférences, les deux anciens internationaux ne sont pas tout à fait sur la même longueur d'onde. Manu Amoros souhaite un rajeunissement de l'effectif, mais aussi que les recruteurs olympiens lorgnent un peu plus du côté de la Liga : "C'est la direction qu'il faut prendre. Les clubs qui savent recruter ne se trompent pas et misent sur de jeunes joueurs entre 20 et 24 ans. Ce qui me rassure aujourd'hui, c'est qu'Andoni Zubizarreta va prendre en main le recrutement, ce qui n'était pas le cas les saisons précédentes. Il a des réseaux en Espagne et il faut en profiter". Bernard Pardo, lui, se contentera de joueurs à l'état d'esprit affirmé, et selon lui, il y a largement de quoi faire en France : "J'aimerais voir arriver des joueurs au caractère irréprochable. Pas forcément des grands noms, mais des hommes avec des valeurs. On s'est trop fait bouger la saison dernière, ce n'est pas normal pour un club comme l'OM. Dans la mesure où on ne peut pas se positionner sur les grands championnats, il faut recruter en Ligue 1, où il y a de très bons joueurs qui prouvent leur valeur tous les weekends". De quoi donner quelques idées aux recruteurs olympiens, même si on a bien compris que, pour le moment, l'urgence se situait plutôt du côté des départs que des arrivées...