Les avantages et les inconvénients de la vente de Zambo Anguissa
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 14/08/2018 à 17:01
Il y a plusieurs lectures du mercato marseillais, d'autant qu'il n'est pas terminé et que de nombreux coups de théâtre peuvent encore se produire d'ici quinze jours. Mais, globalement, les supporters ont eu deux phases en terme d'analyse. La première a été de déplorer le calme plat des premières semaines, dû pour beaucoup à la coupe du monde. Mais ce calme a duré encore après la compétition, et la seule arrivée de Duje Caleta-Car n'a pas calmé les attentes des fans. Et puis il y a eu le mois d'août, et la dernière semaine du mercato anglais, qui devait tout bouleverser. On comprenait alors le peu d'empressement des dirigeants français sur le marché, dans l'attente des devises en provenance de la Premier League.
Sauf que, à la surprise générale, la clôture du marché anglais jeudi dernier n'a pas provoqué le séisme attendu, loin de là, comme nous l'explique l'agent marseillais Yvan Le Mée : "Les Anglais n’ont pas eu l'activité espérée. Il y a eu beaucoup moins d’opérations que d’habitude avec cette deadline avancée". Du coup, de nombreux présidents de Ligue 1, persuadés de décrocher le jackpot dans la panique de cette dernière semaine sont restés le bec dans l'eau et se retrouvent avec leurs pépites présumées sur les bras. On peut, par exemple, prendre l'exemple du FC Nantes, qui devait vendre son avant-centre Emiliano Sala à Watford pour 20 M€ et qui n'a finalement rien vu venir. Résultat, au lieu d'avoir les mains libres lors des trois dernières semaines, les dirigeants nantais vont peut-être devoir lâcher du lest et laisser partir un Valentin Rongier, par exemple, à un prix abordable.
C'est là qu'on s'aperçoit que l'OM a finalement bien manoeuvré en réussissant à placer Zambo-Anguissa à Fulham pour 30 M€. "Il est clair que l'OM est le grand gagnant français de ce mercato, avec Toulouse qui a vendu Diop pour 25 M€ à West Ham, explique Le Mée. Je ne crois pas qu'ils avaient prévu de grosses dépenses, mais avec ces 30 millions, ils vont pouvoir bouger d'ici la fin". Grâce à cette manne que n'ont pas réussi à obtenir ses collègues, Jacques-Henri Eyraud se retrouve ainsi en position de force pour négocier les joueurs qu'il souhaite piquer à ses homologues français (ou étrangers), et on en revient à l'exemple Valentin Rongier qui plait beaucoup à Zubizarreta. Mais attention, car cette vente inespérée d'Anguissa peut aussi se retourner contre l'OM, prévient Lemée : "Quand vous allez voir un club trois jours après avoir pris 30 millions, on va vous demander 8 millions pour un joueur qui en vaut 5, c'est automatique". D'où l'importance de bien négocier sans se presser, mais après deux premiers tiers de mercato au petit trop, l'OM peut désormais accélérer avec suffisamment de carburant dans le moteur, et c'est une bonne nouvelle.