Alvaro Negredo n'est pas un immense joueur. L'attaquant n'est pas un cador avec sa sélection nationale, où il n'a pris part qu'à la campagne victorieuse de l'Euro 2012, celle que Vicente Del Bosque a abordée sans véritable attaquant, avec Cesc Fabregas en faux numéro 9. Mais depuis quelques jours, Negredo, c'est le nom qui revient le plus dans les discussions marseillaises. Comme pouvait l'être John Dahl Tomasson il y a dix ans. Le coup de l'attaquant qui ne réussit pas dans un grand club, mais dont les supporters marseillais sont persuadés qu'il va exploser avec la tunique olympienne. Pour allumer la mèche, il y avait la radio espagnole Cadena Cope dimanche soir. Qui expliquait que le club de Valence pourrait se séparer de son attaquant au mercato alors que celui n'a plus beaucoup de temps de jeu, barré par Alcacer et Santi Mina. Une poignée de clubs seraient intéressés, dont l'OM. Dès le lendemain, le soufflé retombe. RMC explique la genèse de la rumeur : l'agent de Michel, qui a assisté à Braga-OM en compagnie de Labrune, a parlé du joueur, également dans le giron Doyen Sport, au président olympien pendant la rencontre. Qui a de suite balayé l'opportunité en raison de l'aspect économique. Negredo, c'est un salaire mensuel hors de portée de la grille de salaire de la Commanderie. Et Valence, qui l'a acheté près de 30 millions d'euros cet été, ne risque pas de le céder si facilement.
Mais la logique sportive, ou même économique, n'est plus la même pour certains clubs et certains éléments depuis quelques années. Alvaro Negredo est dans ce cas, et sa carrière parle pour lui. Comme tous les attaquants espagnols ou presque de sa génération, il est passé par le Real Madrid étant jeune. Mais il s'est affirmé à Séville. Où il s'est notamment arraché pour des succès de prestige contre la Maison Blanche. En 2013, il rejoint Manuel Pellegrini à Manchester City pour plus de 20 millions d'euros. Avec le technicien chilien, il n'est pas un titulaire indiscutable puisque les Citizens évoluent parfois à une pointe et qu'il faut déjà faire avec Agüero et Dzeko. Mais il marque tout de même 23 buts toutes compétitions confondues et termine la saison avec un titre de champion et une coupe de la Ligue. La saison suivante, alors que City ne recrute pourtant personne en attaque et que Guidetti a déjà été envoyé en prêt au Celtic, il est cédé le dernier jour du mercato à Valence, en prêt, avec option obligatoire d'achat à 30 millions d'euros. Sa première saison n'est pas un succès mais il s'engage défintivement cet été au sein du club Ché. Qu'il envoie en Ligue des champions à la faveur d'un but très important à Monaco. Quelques jours plus tard, Manchester City fait plus que réinvestir l'argent du transfert de Negredo à... Valence. Le club anglais fait signer le central argentin Otamendi pour 44 millions d'euros ! Entre Valence, dont l'effectif est en mouvement permanent avec Benfica, et City, qui a fait signer Mangala et Fernando en provenance de Porto pour des sommes folles, la galaxie des nouveaux investisseurs du football type Jorge Mendes tourne à plein régime. Dès lors, l'OM, désormais "partenaire" de Doyen Sport, pourrait espérer bénéficier du système au mercato, après l'avoir plutôt subi avec la signature de Rolando.
En pactisant avec le groupe "qui aime simplifier les relations dans le football", Vincent Labrune avait sûrement l'exemple de Monaco en tête. L'ASM a laissé Jorge Mendes faire un peu ce qu'il voulait au club, avec l'intronisation de ses hommes un peu partout dans l'organigramme, mais le conseiller de Cristiano Ronaldo avait en contrepartie fait venir sur le Rocher Falcao, qui faisait alors partie du top5 mondial et qui s'engageait avec une équipe qui retrouvait la Ligue 1. Dans les derniers jours du mercato, Labrune et Doyen Sport ont tenté de faire signer Leandro Damiao. Qui n'offre pas autant de garanties. Il est peut-être temps pour le président de l'OM de s'imposer et de faire comprendre que ce genre de partenariat est envisageable à condition qu'il serve aussi les intérêts de l'OM. Toujours selon RMC, le président olympien souhaite recruter un attaquant pour l'associer à Batshuayi. Michel, qui a imagé récemment en parlant plat et dessert d'un autre, appréciera. Mais l'Espagnol ne se plaindra pas si son compatriote Negredo, qu'il a connu à Madrid et à Séville, débarque avec un montage financier qui permet de le voir débarquer pour quelques mois en France, comme le Real avait prêté en son temps Morientes à Monaco et Cassano à la Sampdoria. Sinon, il y a d'autres attaquants sur le marché cet hiver, comme Luciano Vietto et Ciro Immobile, respectivement à l'Atletico Madrid et à Séville mais qui jouent peu, l'espoir de Manchester City Kelechi Iheanacho, Simone Zaza de la Juve, dont il était déjà question à la fin du mois d'août, ou Papiss Cissé, qui a envie de partir de Newcastle. Il y a aussi Wissam Ben Yedder à Toulouse. Mais pour "faciliter ce transfert", il n'y a peut-être pas besoin d'appeler Doyen Sport à la rescousse.