La volonté du joueur, la clé du mercato de l'OM
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 15/04/2020 à 01:00
Focus sur le mercato à venir de l'Olympique de Marseille et comment certaines situations pourraient se débloquer.
Ce n'est un secret pour personne, même avec une probable qualification en Ligue des champions pour la saison prochaine, l'OM ne pourra pas se permettre de faire des folies sur le marché des transferts. Il faudra recruter malin. Soit l'exact opposé de ce que le propriétaire du club pouvait dire il y a trois ans, quand Frank McCourt projetait de mettre entre 30 et 40 millions sur un attaquant. Mais remarque, c'était déjà le cas l'été dernier, et l'OM s'en est plutôt pas mal tiré, avec Alvaro, Benedetto et Rongier malgré les départs notables de Luiz Gustavo, Ocampos, Balotelli, Rami, Njié et Rolando. Une nouvelle approche du marché des transferts, également avec des salaires plus raisonnables. Récemment, un agent nous confiait : "Rongier, ça se voit qu'il avait envie de signer à l'OM, il a accepté des conditions que d'autres auraient discutées pendant des semaines faisant jouer la concurrence". La détermination du milieu de terrain a aussi joué avec Nantes et son président Waldemar Kita, avec qui les négociations ont été âpres pour l'échelonnement du paiement. Sans le texto énervé de Rongier à son ancien président lui demandant d'honorer sa promesse, Rongier serait peut-être aujourd'hui encore le capitaine de Christian Gourcuff en Loire-Atlantique.
Niang et les ambitions de Rennes
C'est ce genre de détails qui vont faire la différence. Et c'est aussi ce qui pourrait permettre à l'OM d'aller chercher un Mbaye Niang. Sur le coup, lorsque son nom est sorti, l'attaquant de Rennes n'a pas fait rêver les foules. Aussi parce que son prix annoncé était de 30 millions d'euros et que même les plus poétiques des supporters phocéens ne voient pas la direction signer un si gros chèque. Ou alors tant qu'à utiliser tant d'argent, autant ne pas le faire comme ça. Il y a quelques jours, MBaye Niang en a remis une couche avec l'OM. Une attitude pas anodine, pour un fin connaisseur du dossier : "Il l'a déclaré dès le départ, et ce n'était pas juste pour lui rendre hommage : Niang vit mal le départ d'Olivier Létang, c'est avec lui qu'il avait signé à Rennes et il sait que son départ ce n'est pas juste une incompatibilité d'humeur avec l'entraîneur. D'autant plus avec la crise, une nouvelle politique va être mise en place et cela lui correspond un peu moins". Ce n'est donc pas tant une histoire salariale que de qualités des joueurs qui seront amenés à évoluer avec lui. L'attaquant sénégalais sent que le club breton va partir sur un nouveau cycle, où l'on donne sa confiance à des jeunes prometteurs pour les faire progresser sur deux, trois ans. Comme Ismaïla Sarr en son temps. Mais former, cela ne permet pas forcément de jouer les premiers rôles en Ligue 1 et Niang l'a bien compris.
Un avantage certain pour l'OM. Mais...
Donc si l'ancien joueur du Milan AC fait le forcing pour rejoindre l'OM, cela peut faire singulièrement baisser le prix de la transaction. Et Rennes est bien placé pour le savoir. "Lors des premières discussions qu'on avait eu avec eux et Vincent Labrune pour Romain Alessandrini, il était question d'un transfert à 12 millions d'euros. Finalement, il a signé un an plus tard pour 4 millions" se rappelle Yvan Le Mée, présent sur le plateau du Talk Show pour un débat sur le sujet que vous pouvez retrouver en vidéo. S'il a également été blessé avec le Stade Rennais, Romain Alessandrini était en 2013 un joueur explosif aux portes de l'équipe de France. Mais son forcing, même avorté, pour rejoindre l'OM à l'intersaison l'a rendu difficilement vendable dans d'autres clubs. Reste que l'OM devra faire attention à ne pas trop miser sur cette stratégie pour deux raisons : la première c'est qu'il sera difficile de prôner sur l'écoute du souhait du footballeur dans un sens et d'essayer de caser Sanson par exemple au plus offrant en Angleterre. Ces dernières semaines, le milieu a d'ailleurs rappelé qu'il souhaitait être le maître de sa carrière. Il faut aussi faire attention aux joueurs adeptes de se genre de pratique, car ils peuvent refaire le coup pour quitter le club si cela ne tourne pas en leur faveur. En même temps, c'est le destin que l'on promettait à Florian Thauvin quand il voulait quitter Lille pour l'OM. Un journaliste d'un site multisport lui promettait même, dans une lettre ouverte, un avenir à Galatasaray avec ce genre d'attitude. Et il a prouvé qu'une fois à Marseille...