Certains y verront un énième appel du pied : "Je suis marseillais, l'OM reste un club que j'ai apprécié dans mon enfance, on verra. Je pense que le projet de l'OM, s'ils le font intelligemment, ça peut être intéressant". D'autres s'attarderont plus sur la deuxième partie de sa déclaration. "Il me reste un an de contrat, je sais qu'il y a des discussions en ce moment concernant ma prolongation". En un passage sur RMC et deux réponses à des questions sur l'OM, Valère Germain s'est remis tout seul dans les rumeurs concernant le prochain mercato de l'OM. Mais pas pour tout le monde donc. C'est vrai, il y a toujours une place pour se dire que le joueur profite du contexte (son père ayant eu son heure de gloire aux débuts des années 90 à Marseille, le Vélodrome le connaît depuis ses premières années) pour renégocier au mieux son contrat avec Monaco. Mais il y a aussi de quoi se dire que le club marseillais a une vraie chance dans ce dossier.
Cela va faire désormais six ans que l'attaquant a fait ses débuts avec son club formateur. Il y a de quoi se dire qu'il a fait surtout le tour de la question. Surtout qu'un contexte existe. Valère Germain a parfois été blessé, mais il n'a jamais déçu lorsqu'il a été aligné. Pourtant, que ce soit en Ligue 2 ou en Ligue des champions, l'attaquant a toujours dû faire avec des entraîneurs qui lui mettaient des concurrents dans les pattes. Ranieri lui préfère par exemple un temps Emmanuel Rivière. Jardim fait lui jouer Dimitar Berbatov, puis Anthony Martial. Du coup, l'an dernier, l'attaquant part en prêt à Nice. 14 buts, 6 passes décisives plus tard, il est de retour sur le Rocher. C'est bon, cette fois c'est sûr, il aura sa place. Jardim l'associe en attaque à Falcao. C'est prometteur. Germain s'installe et marque. Déjà 15 buts et 5 passes décisives. Mais alors qu'il pensait avoir tout fait pour enfin devenir le prince de Louis II, il doit faire avec un impondérable, l'éclosion de Kylian MBappé. Comme Monaco est encore sur tous les fronts, Valère Germain ne retourne pas se morfondre sur le banc. Mardi soir, il a encore marqué un but sublime en coupe de France. Mais il pourrait claquer un hat-trick à chaque match que ça ne changerait presque rien : désormais, tout le monde n'en a plus que pour le prodige MBappé, à qui il ne va pas falloir faire trop d'ombre si l'on veut le voir rester une saison de plus sur la côte. Germain pourrait en avoir sa claque et signer dans un club où il sera apprécié à sa juste valeur. L'OM en l'occurence, un club qui lui permettra enfin de réaliser un de ses objectifs de carrière : jouer dans le club de son père.
Pour l'Olympique de Marseille, c'est peut-être bien une belle aubaine qui tombe du ciel. Un dossier qui n'est pas sans rappeler celui de Dimitri Payet lors du dernier mercato. C'est d'abord un souhait de supporters, c'est ensuite un nom dont on n'ose à peine rêver tant on se dit que le transfert est impossible. Puis il se passe quelque chose, l'ouverture se crée, et derrière la direction phocéenne fait le nécessaire car elle a affaire à un élément qui veut intégrer le projet. Au départ, imaginer Monaco accepter de vendre Germain à un concurrent peut sembler fou. Mais le joueur est en fin de contrat en juin 2018 avec l'ASM. Il pourrait donc même partir pour un tarif raisonnable. Cela peut être un peu plus cher parce qu'il est attaquant mais ça pourrait bien être calqué sur les bases du transfert de Sanson, lui aussi prometteur mais pas encore international A. De quoi donner envie aux dirigeants marseillais de placer Germain comme dossier prioritaire ?
Ce n'est pas encore le cas mais une chose est sûre, cela ne ferait pas l'unanimité malgré tout. Car Valère Germain fait peut-être moins rêver que des attaquants étrangers faisables pour 30, 40 millions, le budget alloué à ce poste. Et puisque l'on parle de poste, ce qui pourrait vraiment gêner, c'est le profil du joueur. Germain est un super joueur mais il ne semble, sur le papier, pas compatible avec le 4-3-3 de Garcia. Sauf que ça, c'est sur le papier. Parce que dans son fameux dispositif, Garcia n'aligne pas en pointe que des attaquants de surface type Dzeko, qui peut tout réceptionner dans la boîte. Loin de là. A Lille, il avait reconverti un ailier, Moussa Sow, à ce poste. A Rome, il a souvent aligné Francesco Totti à cette position. Et même cette saison à l'OM, il a quand même proposé ce rôle à Rémy Cabella. Valère Germain, qui pue le football, n'aura aucun mal à s'adapter. Il suffit de se rappeler les cinq buts (!) qu'il a déjà marqués contre l'OM. Il y en a, comme avec Nice au Vél, où il fait la différence tout seul. Il y en a, comme à Louis II en novembre dernier, où il fait preuve d'un épatant opportunisme. Avec Payet, Thauvin, Maxime Lopez et Sanson, il parle le même football et peut former un épatant quinté, où l'on se distribue en bonne intelligence les buts et les passes décisives. Rapide et technique, finisseur et altruiste, Germain a tout. Pour exploser dans cette équipe et pour enflammer durablement le Vélodrome. Alors Zubi, Jacques-Henri, le message est clair : s'il y a une chance de le faire venir, il faut la jouer à fond !
Retrouvez en vidéo, une interview de Valère Germain d'il y a deux ans où il détaille sa passion pour l'OM.