L'OM rate-t-il quelque chose avec Mollo ?

L'OM n'a toujours pas trouvé l'oiseau rare pour le poste de milieu offensif gauche. Les pistes existent, elles sont même nombreuses. Mais Vincent Labrune a été clair : après trois arrivées, le club entend prendre le temps de voir comment évolue le groupe avant éventuellement d'y insuffler à nouveau du sang neuf. Sur ce côté, André Ayew pourrait par exemple refaire une saison avec des statistiques tout à fait honorables (12 buts, 3 passes décisives) et Foued Kadir pourrait prendre de la confiance et du temps de jeu. Les pistes menant à Florian Thauvin et Romain Alessandrini ont beau être compliquées, elles ne sont pas abandonnées par le staff olympien. Dans le cadre énoncé en début de mercato, il y a un autre joueur, bien plus accessible. Yohan Mollo est en effet lui aussi jeune, français, rompu aux joutes de la Ligue 1, dynamiteur avec un potentiel d'international. Oui, mais voilà, le joueur serait loin de faire l'unanimité chez les décideurs phocéens.

Au début du mois, le natif de Martigues avait pourtant sagement déposé son CV dans une réponse lors d'une interview donnée à L’Équipe : "Je suis constamment dans le top 3 des joueurs de Ligue 1 pour la distribution des centres qui atteignent leur objectif. Je figure depuis plusieurs années dans le top 10 des passeurs décisifs. La saison dernière, j'ai intégré le top 3 derrière Payet et Valbuena, avec 2200 minutes de jeu environ contre 3200 pour eux. Rajoutez mes sept buts en Ligue 1 et vous verrez que j'ai un bon ratio !" Vu sous cet angle, Mollo avait tout de la bonne affaire, d'autant plus que son prix baisse chaque jour un peu plus. Nancy en voulait 6 millions d'euros au début du mercato. Les dirigeants lorrains seraient aujourd'hui prêts à le lâcher pour 4 millions et quelques petits bonus. En août, le prix pourrait même encore descendre à 3 millions. Pour ce qui est de ses émoluments, Mollo perçoit 120 000 euros à Nancy. "Si l'OM lui propose un contrat, il ne va pas faire la diva pour son salaire" assure un proche.

Conscient des avantages de cette piste, l'état-major marseillais ne se précipite pas pour autant : c'est que le joueur a fait parler de lui à Monaco et à Nancy. En prêt à Saint-Étienne ces six derniers mois, il se murmure que Christophe Galtier en avait marre de crier depuis son banc de touche pour le voir défendre. Son clan tient tout de même à préciser : "Il faut savoir qu'au bout d'un certain nombre de matchs joués avec les Verts, il devait toucher une prime. C'est pour ça que sur la fin, il ne rentrait en jeu qu'après la 75e minute, pour que ça ne soit pas comptabilisé..." Pas du genre à plaire à un joueur qui n'avait pas hésité à déclarer en direct à la télévision qu'il était content de provoquer la défaite de son ancien club, Monaco, parce qu'on ne lui avait pas laissé sa chance ... ou qui avait demandé à José Anigo des garanties de temps de jeu à 15 ans alors qu'il était surclassé dans les équipes de jeunes de l'OM ! Aujourd'hui, le directeur sportif ne garde pas une rancune tenace de cet épisode. Mais il ne veut pas non plus faire le forcing auprès de son président.

Du coup, il ne devrait pas porter la tunique blanche cette saison. Au grand dam de son cousin, André-Pierre Gignac, qui se voyait déjà prendre le jeune feu follet sous son aile pour lui permettre de confirmer enfin tous les espoirs placés en lui. Au lieu de ça, Mollo pourrait accepter une offre de la part de l'Olympiakos où le nouveau directeur sportif, l'ancien Phocéen Pierre Issa, n'est autre que son ancien agent. Il a également des touches en Premier League : Fulham, Crystal Palace et Tottenham, qui ne lui offrirait cependant qu'un rôle de complément. Autant dire que si l'OM change d'avis, il y a de grandes chances pour que cela ne soit pas trop tard.