À peine le mercato hivernal terminé, les dirigeants olympiens doivent désormais se tourner vers la saison prochaine, où l'on devrait voir décoller véritablement le fameux "Champion's Project". C'est d'ailleurs ce qu'expliquait Jacques-Henri Eyraud dimanche dans Stade 2 : "Cette saison est une saison de reconstruction. On va bâtir les fondations. On a beaucoup à prouver. Le vrai rendez-vous c’est la saison prochaine". En effet, après avoir été l'un des acteurs majeurs du dernier mercato, avec notamment les arrivées de Payet et Evra, l'OM devrait mettre le paquet l'été prochain, avec une enveloppe estimée à 100M€. De quoi s'offrir de grands noms aux postes clés que sont le gardien et l'avant-centre, mais aussi fignoler le reste de l'équipe en retouchant tous les autres secteurs, et surtout en blindant les satisfactions de la présente saison. On pense évidemment au contrat de Maxime Lopez, mais aussi à certains prêts qui méritent une confirmation. Si le cas Gomis demande encore réflexion, un nom vient tout de suite à l'esprit dans cette catégorie : celui de William Vainqueur.
Prêté cette saison par la Roma sans option d'achat, l'ancien Nantais (28 ans, 15 matches de L1 cette saison) n'a pas tardé à se mettre dans le bain, et en l'absence de Diarra, il est devenu une pièce maîtresse de la colonne vertébrale olympienne, comme l'explique Pierre Ménès : "Un joueur extrêmement séduisant au milieu de terrain qui est en train de prendre une vraie dimension et qui, je l’espère, sera une priorité de recrutement définitif l’été prochain". Cet avis, l'ensemble des observateurs olympiens le partage, et pas que, puisque L'Equipe révélait récemment que des clubs comme Southampton et Villareal avaient tenté de convaincre la Roma de casser le prêt existant pour le récupérer.
Une reconnaissance pour ce joueur au parcours chaotique, qui a dû attendre son passage au Standard de Liège (2011-2014) pour se révéler, comme nous l'explique Didier Schyns, spécialiste du club liégeois pour Sud-Presse : "Sur le plan financier, il a été une affaire en or pour le Standard. Ils l'avaient récupéré pour presque rien à Nantes et ils l'ont cédé à Moscou pour sept millions d'euros. Même chose sur le plan sportif car il a été très bon, certainement la référence du championnat belge à son poste. En Belgique, on appelle ça un "pare-choc" sur le terrain, avec l'élégance en plus. C'est ce qui se faisait de mieux ici". Une impression qu'il est en train de confirmer en Ligue 1, même si la concurrence à ce poste est tout autre, avec des poids lourds comme Bakayoko, Fabinho, Seri, ou encore le duo Verratti-Motta. C'est d'ailleurs dans cette capacité à réunir toutes les qualités du poste de numéro six que l'ancien milieu olympien Eric Roy se pose encore quelques questions : "C'est un bon joueur de foot, c'est certain. Il a une technique sûre et il joue propre. Après, il faut se poser la question de sa dimension athlétique et de son volume de jeu. Par rapport à des références comme Diarra ou Motta, il faut voir s'il est capable de faire le jeu et de récupérer des ballons en même temps. Il a les qualités pour jouer à ce poste-là et il peut organiser le jeu, mais j'attends encore de voir s'il peut donner plus. Il est impeccable dans le jeu avec ballon, mais il y a aussi le jeu sans ballon, et là, je ne sais pas encore s'il a besoin d'un autre défensif à ses côtés, ou s'il peut assumer le poste de sentinelle tout seul. C'est d'ailleurs la problématique de Rudi qui aime jouer avec deux relayeurs techniques. Il faut voir si Vainqueur peut faire le boulot de récupération tout seul, mais c'est clairement un très bon joueur".
Sous contrat avec l'AS Roma jusqu'en juin 2018, William Vainqueur, actuellement coté à 5,5M€ par Transfermarkt, fera certainement l'objet de négociations serrées l'été prochain. À Garcia et Zubizarreta de définir si le jeu en vaut la chandelle.