Kamara : une signature, un soulagement et des questions
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 31/05/2017 à 07:00
"Ca y est, j'ai enfin signé mon contrat à l'Olympique de Marseille, j'en suis très fier, je vous retrouve fin juin pour la reprise et allez l'OM. En attendant, je vais aller passer mon Bac". Il n'y a pas à dire, il y avait tout dans le format vidéo envoyé par les médias officiels du club pour annoncer la signature du premier contrat pro de Boubacar Kamara à l'OM : la reconnaissance de l'attente qu'a suscité cet évènement, un rendez-vous pour fixer l'utilisateur dans le temps et une dose d'humour avec une punchline imparable. Tout est bien qui finit bien donc, Boubacar Kamara va signer pro à l'Olympique de Marseille. Comme les précédentes pépites de la formation françaises (Kylian MBappé, Ousmane Dembélé ou encore Adrien Rabiot il y a quelques années), tout ne s'est pas passé sans heurt. La partie de poker menteur a été longue des deux côtés. Mais comme pour les cas cités précédemment, ses premiers exploits avec le maillot de l'OM au sein de l'équipe professionnelle effaceront tout : qui se souvient aujourd'hui que Rabiot avait quitté le bus de l'équipe du PSG qui allait au stade pour disputer une finale de coupe de France après avoir piqué en crise, ou que le petit Dembelé avait pris un avion pour l'Autriche avant de signer à Rennes ?
Pour autant, une signature ne change pas tout. Quelques interrogations restent même s'il sera à la reprise avec le groupe de Rudi Garcia, et pas seulement le numéro qu'il y aura sur son paquetage. Car lundi soir encore, Boubacar Kamara ne s'imaginait pas signer à l'OM. Si c'était bien sûr son option prioritaire, il ne pensait pas que tout pourrait se résoudre aussi rapidement, en une nuit donc puisqu'il est arrivé en fin de matinée à la Commanderie ce mardi avec ses parents et un agent pour signer son fameux premier contrat pro. Un agent et pas "son" agent, précision importante. Celui qui le conseille depuis des mois n'avait pas de licence en France et il était hors de question pour l'Olympique de Marseille de transiger avec la ligne de rupture et de clarté promise en ce qui concerne les transferts. Pratique courante, un nouveau conseiller, agréé par la FFF, est venu parapher le contrat. Plus une affaire de principe que d'argent puisque Kamara étant encore mineur, il n'y a pas de commission à la clé. Alors que Martial Kodija, le premier agent d'Ousmane Dembélé, a été entendu par la justice pour le transfert de son ancien protégé de Rennes à Dortmund et que Oualid Tanazefti, le premier agent de Paul Pogba, a longtemps influé sur le transfert du milieu français puisqu'il est prioritaire de ses droits à l'image, espérons que l'extra-sportif ne viendra pas polluer le début de carrière de Kamara. Les négociations de contrat vont rapidement revenir dans les discussions puisqu'il n'a signé que trois ans et non cinq, comme on pouvait s'y attendre. Chaque chose en son temps.
D'ici là, il faudra que le joueur se fasse une place à l'OM. Et bonne nouvelle, Rudi Garcia semble tout à fait disposé à lui en faire une. L'entraîneur marseillais, qui prédisait une issue positive dès vendredi dernier comme vous pouvez le voir dans la vidéo, n'a pas voulu faire signer pro le joueur juste pour ne pas se risquer à le voir flamber ailleurs : "Si on a Bouba, c'est aussi pour lui laisser du temps de jeu, qu'il ne soit pas le 5e défenseur dans la hiérarchie. C'est un défenseur central de formation, mais il est possible qu'il soit polyvalent". Très solide dans l'axe, Kamara a joué latéral droit en coupe de la Ligue à Sochaux. En jeunes avec l'OM, il a également évolué axe droit dans une défense à trois avec une belle aisance au moment d'occuper l'espace. Pour autant, comme MBappé l'an dernier à Monaco, il va falloir aller chercher son statut car la concurrence promet d'être féroce avec le recrutement de l'intersaison. Dans "belle promesse", il y a tout de même "promesse" et si Manchester City, Southampton et Augsbourg étaient à l'affût pour le recruter, Chelsea, Dortmund ou Arsenal n'ont par exemple pas donné suite. Si toute la ville est déjà prête à s'enflammer pour son "bourgeon", comme l'a affectueusement présenté Jacques-Henri Eyraud, il ne faut pas placer une attente démesurée en lui, il y a encore des étapes à franchir. Comme le Baccalauréat...