Joker offensif : il y a 15 ans… Georges Weah !
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 11/10/2015 à 07:00
Alors qu'un quart du championnat a déjà été joué, l'OM est seizième au classement. Il faut remonter la pente alors que le levier le plus souvent utilisé par les dirigeants en pareille situation, le fameux électrochoc du changement d'entraîneur, a déjà été activé par les dirigeants phocéens. Michel a remplacé Marcelo Bielsa à la troisième journée après un intérim de Franck Passi. Lors du dernier match, l'entraîneur marseillais a aussi changé de schéma tactique. Mais le match amical contre Nîmes à la Commanderie laisse à penser que ça ne sera peut-être pas suffisant. Dès lors, pourquoi ne pas céder à la tentation de prendre un joker offensif ? Lors d'une interview accordée à RMC, Michel a glissé que c'était la seule chose qu'il avait demandée à son arrivée. Un attaquant pour épauler Batshuayi donc. Et c'est presque la seule chose qu'il n'a pas eue. L'OM a pourtant un précédent sur lequel s'appuyer.
En 2000, Abel Braga avait demandé un attaquant capable de jouer en pivot. Son choix s'était porté sur son compatriote Severino Lucas. Mais alors qu'un accord était ficelé aux alentours de 70 millions de francs pour la moitié de ses droits, Rennes propose de racheter l'intégralité de son contrat pour 140 millions de francs dans les dernières heures du mercato. Le technicien brésilien se voit donc dans l'obligation de relancer Cyrille Pouget avec la blessure de Florian Maurice. Au bout de dix journées, le club est englué dans la seconde partie du classement. Le président délégué, Yves Marchand, organise une conférence de presse pour assurer que 30 millions de francs ont été débloqués pour dénicher l'oiseau rare devant. La piste prioritaire mène au chilien de l'Inter Milan Ivan Zamorano. Mais après sept petits matchs à Manchester City, Georges Weah s'embrouille avec son coach et décide de rompre son contrat. Sur le marché, il signe à l'OM dans les 48 heures. "C'était un vrai renfort, sur le terrain et en dehors" se souvient Jean-Christophe Marquet, qui était revenu à l'OM cette saison-là. C'était personnellement une fierté de côtoyer ce genre de joueurs parce qu'il représentait énormément. A son niveau, même si c'était les derniers temps, il a su faire la différence et surtout avoir toujours un petit mot dans le vestiaire. C'était un leader dans l'effectif". Comme tous les grands attaquants, le Ballon d'Or 1995 marque pour son premier match, à Strasbourg, où les Olympiens vont chercher un point. Mais il ne parvient pas à transformer seul cette équipe. "Sur le moment c'était un coup de boost, mais c'est vrai que les résultats n'étaient pas si bien que ça. Mais, à l'avoir dans notre équipe, on a compris pourquoi il avait réussi de partout" se souvient le latéral droit. C'est que Weah fera quand même un gros match sous le maillot blanc, extrêmement important à ce moment-là de la saison. Alors que Javier Clemente a pris place sur le banc, l'équipe est toujours dans le fond du classement. Juste avant Noël, pour la réception d'un Monaco également mal en point, il score deux fois, permettant au Vélodrome de se remettre de l'ouverture du score de Marco Simone. Il conclura la soirée par une phrase restée dans les annales : "Quand je mets les chaussures rouges, c'est que c'est important". Force est de constater qu'il ne les mettra plus tellement dans la seconde partie de saison. Il annoncera son départ sur la chaîne du club dès la fin de l'hiver, déçu qu'on ne lui propose pas de prolonger, avant de se rétracter quelques semaines plus tard. C'est que Bernard Tapie annonce son retour au club et l'attaquant libérien veut absolument être de l'aventure. Il ne sera finalement pas retenu, terminant la saison avec un total de 5 buts en Ligue 1.
On est donc loin de la révolution. De l'exemple frappant qui va pousser la direction du club à casser la tirelire. Pourtant, selon Marquet, à la tête désormais du Club des Masters à Marseille, il faudrait réitérer l'expérience : "Déjà offensivement, on en a besoin. Si c'est un attaquant de renom, il pourra aider sur le terrain et mettra son expérience au profit de l'effectif. S'il a une expérience internationale, c'est mieux. Mais il faudrait qu'il comprenne qu'on a besoin de lui de suite, qu'il soit donc immédiatement opérationnel". Dans la même situation que Weah, il y a actuellement Emmanuel Adebayor, qui a résilié son contrat avec Tottenham. Pourquoi ne pas lui proposer de se relancer avec le même brio que Lassana Diarra ? "C'est tout à fait le profil qu'il nous faut s'enthousiasme l'ancien minot. Un apport offensif supplémentaire, ça serait bien".