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Gignac, Ayew, Payet… et ça continue ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 25/06/2015 à 07:00

Gignac, Ayew, Payet… et ça continue ?Gignac, Ayew, Payet… et ça continue ?

Avec Marcelo Bielsa, l'OM a battu un record du nombre de buts marqués en championnat vieux de 40 ans. Une nouvelle qui a réconcilié les supporters marseillais avec le jeu de leur équipe, après de longues années de frustration. Mais, comme s'il fallait obligatoirement vérifier si c'était dû uniquement au schéma tactique peu commun de l'Argentin, l'OM devra cette saison retenter le coup sans ses deux meilleurs buteurs, partis en fin de contrat, et sans son meilleur passeur. Dimitri Payet devrait en effet être vendu à West Ham contre un chèque de 15 millions d'euros. Une nouvelle qui a fait voir rouge à de nombreux supporters olympiens, excédés par cet exode massif et pas calmé par l'opération de communication visant à dire que de nombreux joueurs vont signer en contrepartie. Le départ de Payet est pour beaucoup la démonstration de l'incapacité de Vincent Labrune a être efficace sur le marché des transferts. Mais avait-il vraiment le choix ? 

Pourquoi l'OM a accepté...

Avec la non-qualification en Ligue des champions, le président de l'OM se savait dans l'impasse. Il lui fallait vendre pour 20 millions d'euros pour équilibrer les comptes tout en digérant les départs en fin de contrat d'Ayew et Gignac comme si c'était des pastilles Vichy. Il pensait y arriver avec Giannelli Imbula. Mais à Valence et l'Inter Milan, on a préféré miser sur Rodrigo Caïo et Geoffrey Kondogbia. La date fatidique du 30 juin approchant, il n'y avait peut-être plus qu'à se retourner vers Margarita Louis-Dreyfus en lui demandant de signer un dernier, promis, dernier chèque. C'est qu'Aulas était déjà à l'affût, avec une offre à sept millions d'euros pour la dernière année de contrat d'Nkoulou valable jusqu'à la fin du mois. Et puis il y a eu le cas Payet. Enfin un joueur ardemment courtisé, une vente possible à plus de dix millions d'euros, ce qui n'était plus arrivé depuis Loïc Rémy en janvier 2013. L'opportunité de faire une plus-value de 6 millions d'euros avec un élément qui a peut-être fait la saison de sa vie, et de boucher le trou dans le budget en une vente, le manque de 5 millions se masquant avec l'économie d'un des plus gros salaires de l'effectif. West Ham était en tout cas à fond, comme nous le confiait un proche du président des Hammers : "Le club veut un milieu offensif et Payet est le premier choix. C'était le meilleur joueur pour les supporters dans le championnat la saison dernière, il a des statistiques incroyables et le nouveau manager, Bilic, le veut, tout comme le président. Il le veut dans le même rôle qu'à Marseille". Fort de cet intérêt, les conseillers de Payet ont tenté de mettre un ultimatum au président de l'OM. Même ce mercredi, alors que le voyage du joueur à Londres était annoncé, ils assuraient qu'il était possible encore pour l'OM de renchérir avec une offre de prolongation. Ne serait-ce que pour soigner sa cote de popularité, Labrune aurait pu accepter. De quoi devenir l'idole du peuple marseillais, celui qui retient le chef d'orchestre. Mais avec un salaire cinq étoiles à l'OM dans le football d'aujourd'hui, Payet avait de grandes chances aussi d'imiter Ayew et Gignac : partir libre à la fin de son bail. 

... mais pourquoi il fallait résister, malgré tout !

Mais c'est justement parce qu'Ayew et Gignac ont déjà quitté le navire que Payet ne devait pas partir. Le départ d'Imbula, jeune promesse qui ne faisait pas l'unanimité dans le vestiaire, pouvait se comprendre pour satisfaire la DNCG. Pas celui du meneur de jeu de l'équipe, un élément qui pouvait devenir un cadre, un joueur qui a noué une relation spéciale avec son entraîneur, Marcelo Bielsa. D'ailleurs, si son départ remet en cause la seconde saison de l'Argentin au club, Labrune n'aura le feu vert que de la DNCG. La campagne d'abonnement risque de s'arrêter tout net et le mécontentement devrait le pousser à partir. Christophe Bouchet, qui a vendu Drogba en juillet pour être débarqué en octobre, peut en témoigner. Forcément, le président de l'OM trouvera ces attaques injustes. On répète à longueur de journée que l'OM ne sait pas vendre, mais à écouter la vox populi, il faut garder absolument les bons éléments et vendre très cher les mauvais. Facile à dire. C'est vrai, après tout, en 2001, il y avait sûrement des fans de la Juventus qui ont pesté contre leur direction pour la vente de Zidane. Mais on parlait alors d'un record mondial. Là, Payet, le meilleur passeur du championnat, buteur avec l'équipe de France lors des matchs amicaux, pour 15 millions d'euros à un pensionnaire du championnat le plus riche du monde ? N'y avait-il pas la place de faire mieux ? De bluffer, de faire croire qu'un départ était inconcevable pour en tirer le meilleur prix - et au passage gagner du temps pour trouver le remplaçant parfait ? D'être habile négociateur en somme. Les dirigeants de la Juve avaient déjà Nedved dans un coin de la tête au moment de signer avec le Real Madrid... 

Et maintenant ?

A la tête de l'OM, les dirigeants bianconeri auraient d'ailleurs peut-être géré la situation différement : conscient de la saison de Payet et de sa demande de revalorisation délicate à venir, ils auraient anticipé. Mis le grappin par exemple sur un Sofiane Boufal, que son agent avait proposé à l'OM en décembre alors qu'il ne jouait qu'en Ligue 2, à Angers, pour le prêter dans la foulée avant de lui donner les clés du camion. Epoustouflant à Lille pour la seconde partie de saison, le meneur de jeu est aujourd'hui hors de portée des finances olympiennes. Même avec le chèque de West Ham. L'OM a donc trois solutions. S'en remettre à Marcelo Bielsa, qui pourrait peut-être convaincre le meneur chilien Jorge Valdivia, en fin de contrat à Palmeiras, de venir tenter à nouveau sa chance en Europe. De tenter un coup audacieux à ce poste, comme par exemple celui de relancer Yoann Gourcuff, en fin de contrat. Cela peut sembler fou aujourd'hui, mais les dirigeants de la Juve, pour reprendre leur exemple, sont bien allés il y a quelques années donner leur confiance à un inconnu nommé Pogba, alors réserviste à Manchester. Reste sinon la solution interne. Donner le poste axial à Florian Thauvin et/ou Abdelaziz Barrada pour recruter deux joueurs comme Ocampos et Beauvue, histoire de doubler les postes sur les ailes mais aussi pour avoir une alternative à Batshuayi devant. Des scénarios qui ne pourront pas faire oublier la saison de Payet à l'OM mais qui seraient presque un moindre mal. Car avec ce mercato de l'OM, on en viendrait presque à se demander quand est-ce que le massacre va s'arrêter. 

> la partie du Mercatalk du 15/06 sur la succession de Payet en vidéo.