Germain, du bleu de chauffe à la lumière
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 18/06/2017 à 07:00
Jeudi dernier dans la soirée, on apprenait via L'Equipe que l'AS Monaco et l'OM avaient trouvé un accord de principe pour le transfert de Valère Germain (27 ans) entre 8 et 10 millions d'euros. Une info que l'on n'attendait pas aussi rapidement car le joueur est en vacances, mais aussi et surtout parce que Monaco reste encore dans le flou concernant sa ligne d'attaque, compte tenu des spéculations sur l'avenir de Kylian Mbappé. Toujours est-il que la nouvelle a été très bien accueillie par les supporters olympiens, ravis de voir venir un enfant du pays, mais aussi un très bon joueur de ballon. Révélé lors de la remontée en Ligue 1 de l'ASM il y a quatre ans, le fils de Bruno a surtout explosé lors de son prêt à Nice en 2015-2016, où il formait un redoutable trio d'attaque avec Hatem Ben Arfa et Alassane Pléa (14 buts, 2 passes décisive). Une progression confirmée la saison dernière avec Monaco où il a fait mieux qu'exister au milieu des Falcao, Lemar et Mbappé.
En dix années passées sur le Rocher, Valère Germain n'a laissé que de bons souvenirs, que ce soit au centre de formation ou chez les pros. Pour le Phocéen, l'ancien préparateur physique des jeunes Monégasques Lionel Iaconno est dithyrambique à son sujet : "C'était un gamin parfait, avec un super état d'esprit. Un vrai bosseur avec toujours de bonnes attitudes, qui n'a jamais fait parler de lui en mal. Quand on fait ce métier, on rêve de gamins comme ça ! Il est sérieux, convivial et intelligent, et sait mettre ses qualités au service de l'équipe". Un avis partagé par tous ceux qui l'ont côtoyé, et qui transparait lors de ses interventions télévisées. Pour ne rien gâcher, son léger cheveu sur la langue hérité de son père le rend encore plus sympathique.
Sur le terrain, même chose. Généralement placé en attaquant de soutien, son travail pour ses coéquipiers saute aux yeux et donne l'impression d'un joueur à l'intelligence de jeu affirmée et au sens du dépassement physique irréprochable. Ce que l'on sait moins, c'est que la trajectoire footballistique de Valère n'est pas commune. En effet, avant de s'affirmer comme un attaquant de valeur, il a démarré son apprentissage à Monaco au poste de numéro six, avant de monter de plusieurs crans, comme l'explique Lionel Iaconno : "Avec les 16 ans de Laurent Banide, il jouait milieu défensif, mais on s'est aperçu qu'il s'essoufflait rapidement. Du coup, en CFA, on l'a essayé sur un côté, toujours au milieu. C'était lors d'un derby à Toulon, et il était cramé à la mi-temps. En fait, à cet âge-là, il manquait de fond au niveau des tests VMA (vitesse maximale aérobie) et avait du mal à répéter les efforts. Il avait souvent le capot ouvert, comme on dit. Mais il a beaucoup travaillé sur ça, et petit à petit, il s'est mis au niveau et même au-delà. Il a été replacé en attaquant de soutien, car il avait un bon jeu de tête et un beau coup d'oeil. On a été champion de France des réserves et il s'est épanoui à ce poste-là, à 19 ans. Avec son altruisme et ses capacités techniques au-dessus de la moyenne, il réunit beaucoup de qualités. C'est très facile pour un avant-centre de jouer à ses côtés, car il propose toujours la bonne solution, dans la passe comme dans l'appel".
Pour résumer, Germain n'était pas une superstar précoce à l'image d'un Mbappé, mais s'est fait sa réputation à la force du poignet, ce qui donne généralement des professionnels accomplis et performants sur la durée. A l'OM d'en profiter, car le fiston a encore beaucoup à donner !
> En vidéo, l'avis de Bruno Germain sur les contacts entre son fils et l'OM