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Gallardo à l'OM, pourquoi ça pourrait le faire

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 14/06/2023 à 01:00

Gallardo à l'OM, pourquoi ça pourrait le faireGallardo à l'OM, pourquoi ça pourrait le faire

Alors que la rumeur Gallardo à l'OM prend de l'ampleur, la question de son adéquation avec le club olympien se pose. Le Phocéen a interrogé Cancha Argentina, une page spécialiste du football argentin, pour en savoir plus.

Quelles sont les exigences et les méthodes de Marcelo Gallardo en termes de staff ?

CA : "C'est quelqu'un qui aime beaucoup contrôler les choses. Il veut la mainmise sur tout ce qui touche au sportif, au psychologique, au nutritionnel. C'est pour ça qu'il veut ramener un gros staff. Ce n'est pas qu'une question de bien-être physique avec des kinés, des masseurs... Mais c'est aussi une question de bien-être psychologique. La méthode Gallardo se rapproche de celle de Bielsa et celle de Sabella. C'est quelqu'un qui aime profondément ses joueurs, qui est comme un père pour eux. Il veut que son joueur soit prêt non seulement physiquement mais aussi mentalement".

Est-ce que Gallardo est un coach exigeant au niveau du recrutement ? Veut-il la mainmise sur cet aspect ?

CA : "Oui, c'est quelqu'un qui est très exigeant et qui a des demandes très précises. Gallardo ce n'est pas qu'une tactique. Il a beaucoup d'adaptabilité, mais il demande des profils très précis. Il veut une grosse utilisation de la largeur et de la verticalité. Il demande beaucoup d'espace pour ses latéraux et ses ailiers. Ce qui requiert des profils spécifiques. Donc il aura un degré d'exigence très élevé".

Il demande plus des profils de joueurs ou il exige des noms en particulier ?

CA : "L'un découle de l'autre. À la base, il cible des profils. Mais une fois qu'il a trouvé le joueur idéal, il ne le lâche pas. Tant qu'on ne lui dit pas que c'est irréalisable, car c'est 80 millions d'euros, il n'en démordra pas".

Est-ce que Gallardo est plus un coach dogmatique, qui ne change jamais de tactique, ou un coach pragmatique, qui s'adapte en fonction de la situation ?

CA : "Gallardo, c'est quelqu'un qui s'adapte. À River, on a pu le voir en 3-5-2, en 3-4-1-2 ou en 4-1-3-2. Il s'adapte à l'adversaire mais c'est plus une question de profil qu'une question de tactique. Le but du joueur dans le système de Gallardo, c'est d'être proactif. Il doit courir, il doit presser directement après la perte de la balle. C'est énormément d'efforts. Les latéraux sont à un poste très intéressant dans son système mais il est aussi capable d'utiliser des pistons. Il est plus dans l'adaptabilité que dans la rigidité".

Marseille, comme River Plate, est un club où la pression est très forte. Comment Gallardo résiste-t-il à cette pression ?

CA : "Il a été joueur avant d'être entraîneur. Il a évolué dans le River des années 90, en Ligue 1, en sélection argentine... Donc il connaît la pression. Quand on parle de River, on parle d'un club supporté par 35% de la population argentine. C'est un club, à l'image de Marseille, qui traverse les frontières régionales. Donc encore une fois, il connaît la pression. De plus, il a gagné une Libertadores en 2018 face à Boca Juniors, l'ennemi de toujours, sur deux matchs. Le seul bémol, c'est qu'il a toujours coaché en Amérique du Sud, dans des clubs où il était déjà très apprécié. C'est une légende à River Plate. Donc là, il va arriver dans un championnat que certes il connaît un peu, mais dans une nouvelle équipe avec des nouvelles méthodes. Avec un public qui n'a pas oublié ce qu'il s'est passé avec Galtier. C'est peut-être le lièvre à soulever".

Comment Gallardo aborde les rencontres à enjeux, les matchs couperets ? Cela a fait défaut à l'OM ces dernières années...

CA : "Il est plutôt protagoniste dans ses finales, quand un titre est en jeu. Il s'appuie sur des tauliers du vestiaire pour cela. Des joueurs comme Enzo Perez, Jonathan Maidana, Javier Pinola transmettaient ce que le coach souhaitait notamment auprès des plus jeunes. C'est pour cela qu'on a vu l'émergence de joueurs comme Julian Alvarez, Ezequiel Palacios ou Enzo Fernandez qui sont sortis du River Camp (le centre de formation de River). Ce sont des joueurs qui ont toute suite eu cette culture de la gagne. Quand ils sont arrivés en A, tous les tauliers ainsi que Gallardo sont venus et ont expliqué l'exigence de River Plate. Un club qui doit tout remporter".

Est-ce qu'on peut décrire Gallardo comme un entraîneur qui fait pratiquer un jeu offensif à son équipe ?

CA : "S'il y a bien quelque chose que l'on ne peut pas dire, c'est que Gallardo est un entraîneur défensif. Je ne dis pas qu'il ne l'a pas fait de temps en temps, mais c'était lors d'évènements très situationnels. Si tu dois garder un score en Libertadores pour passer, s'il suffit d'un point pour être champion, oui cela a pu arriver. Mais globalement, Gallardo est un entraîneur très offensif. Selon moi, il peut plaire au public marseillais car il inculque cette notion du pressing à la perte, de jeu haut... Il ne se satisfait pas forcément d'une victoire un ou deux à zéro. C'est quelqu'un de très bielsiste dans l'âme. Bielsa l'a beaucoup influencé notamment car il l'a côtoyé. Il correspond à cette philosophie du tout pour l'attaque".

À quel point Gallardo veut-il entraîner en Europe ? Est-ce qu'il faut réunir toutes ses exigences pour le dégoter ou une négociation est possible ?

CA : "C'est quelque chose qui lui tient à cœur. Pour les Sud-Américains, l'Europe c'est le Graal, l'aboutissement ultime d'une carrière pour des raisons sportives et économiques. Pour Gallardo c'est uniquement sportif. Il y a de l'ego, la volonté de se mesurer au gratin du football mondial. Je pense que l'OM peut offrir beaucoup de choses à Gallardo, peut-être pas tout. Mais, selon moi si Gallardo a des garanties solides sur des axes qu'il juge essentiels, il y a moyen qu'il vienne. Il n'enverra pas bouler Longoria si on lui dit qu'il n'aura qu'un nutritionniste au lieu de deux. Mais, si on lui dit qu'il ne peut pas avoir la mainmise sur toute la partie formation et développement, je pense que cela peut être un frein".

Nathan Adrassé