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Dossier Lihadji : un mal pour un bien ?

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 12/01/2020 à 15:00

Dossier Lihadji : un mal pour un bien ?Dossier Lihadji : un mal pour un bien ?

L'échec des négociations entre l'OM et Isaac Lihadji n'est pas forcément une catastrophe pour la formation olympienne.

En milieu de semaine, on apprenait que les négociations entre l'OM et l'entourage d'Isaac Lihadji étaient rompues. "Lassés par les atermoiements du joueur et de son entourage", comme l'expliquait RMC, Andoni Zubizarreta et les décideurs olympiens ont fini par retirer leur offre de premier contrat pro au jeune ailier de 17 ans, après l'avoir pourtant revue à la hausse à plusieurs reprise. Résultat, même si l'histoire n'est pas définitivement close, le demi-finaliste de la dernière coupe du monde U17 est désormais libre de s'engager où il le désire la saison prochaine, et dire que les prétendants ne manquent pas est un euphémisme. En effet, outre le Borussia Dortmund et Lille, déjà sur le pont avec des offres concrètes, la Juventus Turin est aussi sur Lihadji. Inutile de dire que ces trois formations, et toutes les autres déjà citées, ont les moyens d'offrir au garçon ce qu'il demande, et que la tendance reste plus que jamais à un départ de la pépite marseillaise.

Les exemples Eric Cantona et Zinédine Zidane

La question aujourd'hui est de savoir quel impact aurait sur le club un tel camouflet. La première réponse qui vient à l'esprit est évidemment négative, avec l'éternel refrain d'une ville incapable de conserver ses plus grands talents. Le débat n'est pas nouveau. Dans les années 80, un certain Eric Cantona, joyau du SO Caillols (comme Jean Tigana avant lui), optait pour l'incontournable AJ Auxerre du père Guy Roux. Quelques années plus tard, un surdoué de Septèmes-les-Vallons choisissait l'AS Cannes, il s'appelait Zinédine Zidane. Une liste de talents exilés que l'on pourrait dérouler sur plusieurs pages et qui prouve à quel point l'OM n'a jamais su attirer les talents qui éclosaient à quelques kilomètres du Boulevard Michelet. La continuation de ces échecs à répétition avec Isaac Lihadji laisse évidemment un goût amer.

Le contre-exemple du PSG et de ses pépites en Europe

Mais, on peut voir l'histoire autrement en s'appuyant sur l'exemple d'un certain... PSG. En effet, depuis dix ans, le club de la capitale dispose dans son centre de formation d'immenses espoirs. Une minorité réussit à se faire une place dans l'équipe, à l'image d'Adrien Rabiot en son temps, ou Presnel Kimpembé aujourd'hui. Mais, des dizaines d'autres brillent aujourd'hui dans l'Europe entière, à l'image de Kingsley Coman (Bayern), Dan-Axel Zagadou (Dortmund), Mike Maignan, Jonathan Ikoné, Bakary Soumaré (Lille), Matteo Guendouzi (Arsenal), Odsonne Edouard (Celtic), Christopher Nkunku (Leipzig), Moussa Dembélé (Lyon), et on pourrait en citer des dizaines d'autres. Des joueurs valorisés aujourd'hui à plusieurs dizaines de millions d'euros. Pour autant, ces pépites qui ne percent pas dans leur club formateur n'empêchent pas le PSG de continuer de recruter les meilleurs jeunes Français, car leur réussite prouve aux parents que le centre parisien fonctionne à merveille. L'éventuelle réussite d'un Lihadji ailleurs qu'au Vélodrome, après celles de Lopez et Kamara (qui, eux, sont restés), donnerait au contraire le signal que l'OM sait désormais former de très bons jeunes et se montre capable de leur proposer un vrai plan de carrière. Alors, même si le dossier capote, les efforts de l'OM dans la formation ne seraient pas remis en cause. On se console comme on peut...