Si le poste n'a pas filtré, les dirigeants phocéens avaient prévu de faire un coup dès le début de ce mercato. A chaque réunion, le même paramètre était pris en compte : le match de mi-janvier contre l'AS Monaco. Finalement, il faudra faire sans. Les aléas des négociations qui prennent plus de temps que prévu. Si rien n'a officiellement été annoncé, ce qui permet de ne pas plonger l'état-major olympien dans l'embarras, le sujet crisperait presque les décideurs, comme Rudi Garcia, qui aurait aimé que les choses se passent différemment.
A force d'entendre parler de l'OM Champions Project matin, midi et soir, il est vrai qu'on réalise parfois mal que ça ne parle pas à certains. Comme par exemple à Jordan Amavi qui préfère rester en deuxième division anglaise à Aston Villa. La position du joueur interpelle car le club de Birmingham ne semble pas parti pour retrouver la Premier League la saison prochaine. Ceci dit, les contacts ne sont pas rompus. Ce jeudi, l'agent du joueur a rencontré dans un luxueux hôtel marseillais Andoni Zubizarreta. Double-jeu de la part du joueur pour négocier les meilleurs conditions salariales possibles ? Stratégie du conseiller qui veut créer une relation solide avec la nouvelle direction pour placer d'autres de ses poulains à l'avenir en faisant miroiter une quelconque influence pour changer l'humeur de l'ancien Niçois ? En tout cas, plus le temps passe, plus l'envie de se mettre à genoux pour le faire signer est faible. Après le match à Bastia, Rudi Garcia assurait qu'il n'était pas contre le fait de signer deux joueurs à gauche. Le discours n'est plus le même aujourd'hui : "En janvier c'est compliqué, il faut trouver des joueurs qui soient capables de s'intégrer dans le projet sur plusieurs années. Si ce n'est pas le cas on peut même envisager pourquoi pas un joueur qui dépanne pendant cinq mois mais normalement ce n'est pas l'objectif. Mais on ne fait pas les choses qu'on veut sur ce mercato".
C'est à croire qu'il n'y a que Jordan Amavi comme piste plausible à ce poste pour rentrer rapidement dans le projet marseillais. Sinon, Garcia serait prêt à se tourner vers une solution à court terme. Comme par exemple un prêt de Mathieu Debuchy. Le joueur d'Arsenal, tricard avec Arsène Wenger, évolue normalement à droite, mais lui comme Sakai pourrait assurer un intérim de l'autre côté au besoin. Vu la situation, Rudi Garcia n'enterre plus aussi facilement la possibilité Henri Bedimo : "C'est le seul joueur spécifique latéral gauche, mais il n'est pas encore disponible. La bonne nouvelle c'est qu'il n'est pas parti à la CAN. La bonne nouvelle pour nous, pas pour lui parce que je pense qu'il tenait à cette compétition. Par contre, il n'est pas prêt c'est pour ça que son sélectionneur ne l'a pas retenu. Il va falloir qu'on le remette à niveau. Mais la présence d'Henri ne suffira pas. Sinon on va encore bricoler quand il ne sera pas là".
Reste l'hypothèse du scénario catastrophe, celui d'un mercato vierge d'arrivée à ce poste. Le terme catastrophe est sûrement très fort. Car si Morgan Sanson et Dimitri Payet rejoignent les rangs phocéens, personne ne pleurera le fait que ces dépenses auront empêché le recrutement d'un latéral gauche. Mais les avis changeront peut-être dimanche soir à minuit, une fois que Karim Rekik aura passé 90 minutes face à l'attaque de Monaco, et plus particulièrement Bernardo Silva dans son couloir. Heureusement, le Hollandais ne devrait pas être diminué. Et il a la confiance de son entraîneur : "Il sera disponible. Il a repris, il va bien, en plus il se comporte bien en compétition, on a pu le voir à Toulouse. Même si ce n'est pas son poste de prédilection". Et au cas où, c'est Doria qui bosse les spécificités de ce poste à l'entraînement. Son entrée en début de prolongation à Toulouse à la place de l'ancien joueur du PSV n'était donc peut-être pas si anodine...
Retrouvez dans la vidéo le dernier débat du Talk Show sur ce poste d'arrière gauche avec les doutes sur la cote d'Amavi et la suggestion Ferland Mendy (Le Havre).