"Ce que fait l'OM à Gignac, c'est normal"

André-Pierre Gignac a mis 18 buts avec l'OM la saison dernière (dont 13 en Ligue 1). Un exercice complet, qui laissait présager une année de confirmation encore plus grande, enfin à la hauteur de l'investissement effectué en août 2010 sur l'attaquant international. Petit plus, Gignac, fou du club depuis son enfance, allait donner le supplément d'âme au club phocéen qui fait cruellement défaut à Paris et Monaco, que Cavani et Falcao ne savaient pas situer sur une carte avant de devoir y signer. 

Mais depuis un mois, Gignac glisse discrètement du statut d'indispensable à indésirable. Sans même jouer un match officiel. C'est que son salaire cinq étoiles est toujours là. Alors quand une opportunité comme celle de Bafétimbi Gomis se présente sur le marché (lire ici), supporters et dirigeants se disent que ça serait bien de faire de la place. Une situation qui pourrait agacer le numéro 9 phocéen. Après tout, ça ne fait jamais plaisir d'apprendre que l'entraîneur et le directeur sportif de ton équipe ont appelé un autre avant-centre pour le convaincre de signer. Mais du côté d'APG, tout n'est que sérénité. "Dans la façon de gérer un club de football, il y a des moments où tu es obligé d'anticiper l'avenir. Il reste deux ans de contrat à André-Pierre, donc certainement que le club se pose la question de comment anticiper les deux années à venir. Est-ce que c'est par le biais d'une prolongation ? C'est normal qu'on confronte nos points de vue, c'est quelque chose qui va arriver rapidement... désamorce son agent, Jean-Christophe Cano, qui insiste. Le club est responsable et gestionnaire d'entreprise, c'est normal qu'ils s'en préoccupent. Ce sont les règles du jeu, il faut les accepter. Je n'y vois pas là un quelconque complot, une défiance ou quoi que ce soit. Quand on est dans la gestion d'un joueur, il faut avoir une vue d'ensemble".

Et si c'est le salaire de Gignac qui pose tant problème alors que le joueur aime le club, pourquoi ne pas envisager un contrat plus long avec une rémunération moindre. A Saint-Étienne, Bayal Sall a accepté de réduire son salaire pour prolonger dans le Forez. Son agent n'est autre que ... Jean-Christophe Cano. "C'est un vrai choix stratégique. Mais il faut comparer ce qui est comparable. Lorsqu'on a fait ce choix avec Bayal Sall, il sortait de deux saisons blanches, et il fallait retrouver la confiance de ses dirigeants et son entraîneur. Ce n'est pas le cas d'André-Pierre, qui a fait une saison complète commente ce dernier, qui assure que son poulain ne base pas sa saison sur l'ambition de faire taire les sceptiques, qu'ils soient dans ou autour du club. Ce qui est important, c'est de continuer à permettre à André-Pierre d'être performant, de confirmer la saison dernière. Nous on ne s'est pas projeté".