A la fin de la saison dernière, l'OM se trouvait dans une situation bien inconfortable en ce qui concerne la défense : Jérémy Morel et Rod Fanni, reconvertis à ce poste, étaient en fin de contrat et malgré la volonté de Marcelo Bielsa de les prolonger, les deux éléments se sont engagés ailleurs. Stéphane Sparagna tardait lui à signer son premier contrat pro avec son club formateur, après une proposition de contrat indigne d'un joueur appelé à défendre les couleurs de l'équipe de France au tournoi de Toulon alors que Doria, acheté à prix d'or mais jamais utilisé par l'entraîneur argentin, devait s'engager définitivement avec Sao Paulo. Ne restait donc que Nicolas Nkoulou, ardemment convoité par Lyon à un an de la fin de son contrat, et Baptiste Aloé.
Mais en quelques semaines, la donne a totalement changé. Le club a d'abord engagé Karim Rekik, déjà courtisé la saison passée. Un transfert de près de 5 millions d'euros, qui offrait même la possibilité à Vincent Labrune de chambrer Jean-Michel Aulas en assurant que, sans la signature de Jérémy Morel à l'OL, ils ne seraient pas allés chercher un tel joueur. Sparagna a signé son contrat, et a même livré un super match contre la Juventus en préparation. Avec le départ de Marcelo Bielsa, Doria, rentré à Marseille où il était lié contractuellement, n'est plus forcé de se trouver un point de chute. Le nouvel entraîneur, Michel, entend lui donner sa chance : "Le garder ? Pourquoi pas ! Il fait partie de l'effectif, les entrainements qu'il a faits sont positifs. C'est un jeune joueur, il est arrivé d'un autre championnat. L'an dernier ça ne s'est pas passé comme prévu, c'est pour ça qu'il était un peu triste. Mais petit à petit il va bien s'intégrer à l'équipe". Mais alors que Lyon a abandonné l'espoir de recruter Nicolas Nkoulou en enrôlant Mapou Yanga-Mbiwa, l'OM serait en cette fin de mercato sur l'opportunité Jason Denayer, bloqué désormais à Manchester City par un sacré quatuor : Kompany, Otamendi, Demichelis et Mangala. Comme Baptiste Aloé est toujours là, cela pourrait donc faire six défenseurs centraux dans l'effectif dans le secteur où l'on pratique généralement le moins de turn-over. Il y a donc forcément des explications rationnelles à cette situation :
- L'OM ne souhaite pas recruter Jason Denayer et fait croire à cette piste pour mieux se concentrer sur d'autres dossiers.
- La réhabilitation de Doria n'est qu'un leurre pour le rendre plus attractif auprès de clubs éventuellement intéressés.
- Alors qu'il est à un an de la fin de son contrat, la direction de l'OM n'apprécie pas de voir Nicolas Nkoulou jouer la montre pour mieux partir libre l'an prochain. Avec le recrutement de Denayer, ils ont l'opportunité de le décrocher de son statut d'indispensable pour ainsi reprendre la main dans les négociations, pour le vendre à leurs conditions ou pourquoi pas le prolonger.
- Michel entend suivre les essais de Marcelo Bielsa qui a fait de Stéphane Sparagna une sentinelle devant la défense lors de certains matchs de la préparation.
- Alors qu'il avait des touches en début de mercato avec des formations de Ligue 1 et de Ligue 2, Baptiste Aloé serait désormais enclin à partir en prêt, conscient qu'il n'aura peut-être plus autant de temps de jeu qu'avec Marcelo Bielsa.
- Contre toute attente, Karim Rekik pourrait repartir après une poignée de jours à Marseille à la suite d'une proposition financière intéressante pour le club. Après tout, le jeune Batave a signé sur l'insistance de Marcelo Bielsa, qui n'est plus au club. Ca ne serait pas le premier à faire ça, c'est d'ailleurs souvent des défenseurs centraux qui sont concernés par ces transferts éclair. Il y en avait eu deux à l'OM à la fin des années 90. Lamine Diatta et Eric Decroix avaient signé en juillet, ils n'étaient déjà plus là en septembre. En Liga, Roberto Ayala n'a pas fait de vieux os à Villareal alors que Martin Demichelis n'est resté que quelques semaines à l'Atletico Madrid.
Une chose est sûre, la situation ne pourra pas rester en l'état, au moins pour les protagonistes.