Alors que l'OM cherche toujours une recrue, l'agent de Romain Alessandrini estime que le dossier est loin d'être définitivement fermé.
"Pour Alessandrini, c'est clos... On nous a fait comprendre que ça ne se ferait pas." C'est ce que disait José Anigo il y a deux semaines, après un forcing effréné auprès du Stade Rennais pour débaucher le jeune marseillais. Mais le directeur sportif ajoutait : "Mais dans un an, dans six mois... il intéressera toujours l'OM". Un club qui l'a lâché alors qu'il l'avait déjà dans ses filets, qui l'a encore loupé l'été dernier pour une somme dérisoire et qui souhaite plus que jamais récupérer le coup, quitte à signer un gros chèque.
Cela tombe bien, l'envie est réciproque. Romain Alessandrini, qui a repris l'entraînement collectif avec son groupe et qui retrouvera la compétition début septembre, est loin de lâcher l'affaire. Pas question d'aller jusqu'au bras de fer avec le club qui l'a révélé, mais simplement le refus de balayer l'affaire d'un revers de main. Le joueur souhaite clairement rejoindre l'OM et surtout discuter avec des dirigeants qui refusent de l'écouter. C'est cette attitude que dénonce son entourage, et en particulier son agent, Yvan Le Mée, que nous avons contacté : "On dit au garçon : vous avez changé de statut, vous êtes international, on ne veut pas que vous réalisiez votre rêve à l'OM, mais on ne lui propose pas un avenir différent au Stade Rennais. On souhaite que Rennes se positionne clairement. Et si cela ne convient pas à Romain, il faut lui laisser la possibilité de ne pas rater l'opportunité de rejoindre l'OM... sa famille, jouer au Vélodrome, son rêve depuis tout petit."
Lui qui a failli connaitre sa première sélection avec les Bleus avant de se blesser au genou estime également qu'un retour à l'OM mettrait un sérieux coup de boost à son avenir en Bleu : "Il sait que l'OM peut accélérer son retour en Équipe de France. Avec la Coupe du Monde bientôt, s'il ne prend pas le bon wagon, ce sera compliqué. Alors qu'en jouant la LdC avec Valbuena, Payet, des internationaux, il se rapprochera de la sélection".
Reste à savoir si, en dépit du veto présidentiel, le Stade Rennais saura conserver "de gré ou de force" un joueur qui souhaite s'en aller. Un grand classique des périodes de mercato, qui penche souvent du côté des joueurs, au grand dam des dirigeants de club. C'est l'avis de l'ancien président olympien Christophe Bouchet : "C'est extrêmement compliqué de garder un joueur contre son gré dans le marché actuel, c'est le diktat des joueurs... Même s'il y a l'exemple de Toulouse, où le président Sadran fait des plans sur 2 ou 3 ans avec les joueurs et ne cède jamais. Mais quand on a une proposition pour un joueur, on n’est pas certain de l'avoir 6 mois ou 12 mois plus tard. On l'a vu avec M'Vila, déjà à Rennes... C'est un sujet d'une grande complexité. Rennes a deux options : faire respecter l'autorité du club, ou réaliser un actif en mettant l'affect de côté. La balle est du côté de son actionnaire."
On pourrait citer des dizaines d'exemples de "bras de fer" et dans la grande majorité des cas, les clubs sont rarement sortis gagnants. Alors peut-on encore raisonnablement espérer voir l'enfant du pays enflammer les travées du nouveau Vel' ? : "Oui, estime son agent Yvan Le Mée, car rien n'est acté définitivement à Rennes. À l'OM, qui n'a pas recruté sur le côté gauche, on ne peut plus communiquer sur Romain et le Stade Rennais, mais je pense qu'ils seraient toujours ravis de l'accueillir. Enfin, je pense que les supporters marseillais ont envie de voir des gamins de la région se défoncer pour le maillot !" Ce qui est sûr, c'est que le message est passé.