Van Buyten : "Je me suis laissé influencer, je n'aurais pas dû quitter l'OM"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 07/10/2021 à 18:00
Présent comme Didier Drogba pour le match des Héros à l'Orange Vélodrome le 13 octobre, Daniel Van Buyten revient sur sa carrière à l'OM.
A l'instar de Didier Drogba, qui va faire son retour à l'Orange Vélodrome, Daniel Van Buyten va de nouveau fouler la pelouse de l'enceinte du boulevard Michelet à l'occasion du match des héros mercredi 13 octobre. En attendant ce rendez-vous, le "géant belge" a accordé une interview au Phocéen pour se mettre en condition.
Daniel, depuis ton départ de l'OM en janvier 2004, tu n'as pas eu l'occasion de jouer à l'Orange Vélodrome. Tu étais blessé pour OM-Bayern en 2012, ce match des Héros sera donc une première pour toi.
Daniel Van Buyten : "Exactement. J'avais malheureusement dû faire l'impasse sur ce quart de Ligue des champions. Je suis revenu quelques années plus tard pour donner le coup d'envoi d'un match contre Paris avec Monsieur Papin. Etre avec Jean-Pierre c'est toujours un plaisir. Venir à Marseille, c'est un plaisir, c'est le top. L'OM, ça a été une période particulière dans ma carrière. C'est une fierté d'être appelé pour faire ce match-là, merci à l'Unicef d'avoir fait appel à moi. C'est un évènement qui va venir en aides aux enfants et j'apprécie beaucoup la démarche. Je suis père de trois enfants et je sais que ce n'est pas toujours facile. C'est un métier d'être parent et quand des associations comme ça pensent à toi c'est une fierté. Au total, ce sont plusieurs choses qui me tiennent à coeur et c'est parfait que tout soit réuni à l'Orange Vélodrome".
C'est à Marseille que ta carrière a changé. Même si le tournant, c'est peut-être à la coupe du Monde 2002, quand tu prends Ronaldo au marquage en huitième de finale ?
D.VB : "Bien sûr, ce match-là est une référence pour moi. C'était mon premier tournoi avec l'équipe nationale, j'avais très peu de sélections avant. On prend beaucoup en expérience sur des moments comme ça. Maintenant, l'équipe nationale c'est différent de ce qui se passe en club. Le tournant de ma carrière c'est l'OM qui me l'a donné. C'est un club qui a énormément de pression, et j'ai pu le vivre en très peu de temps. J'ai eu de très bons souvenirs en finissant meilleur buteur sur une saison et en marquant les esprits. C'était beaucoup de choses réunies. Quand on a la tête sur les épaules, quand on bosse, quand on donne tout sans tricher, on finit par s'imposer ici et être accepté. Marseille est un club avec beaucoup de médias, beaucoup de pression mais quand on donne le maximum ça marque à vie. Le fait d'avoir été meilleur buteur de l'OM sur une saison en étant défenseur c'est mémorable et j'en parle encore aujourd'hui avec mon gamin".
Un défenseur qui aime monter comme toi serait comme un poisson dans l'eau dans l'OM de Jorge Sampaoli.
D. VB : "Aujourd'hui, les défenseurs sont les premiers à relancer et Marseille a retrouvé ce jeu vers l'avant, avec des défenseurs qui ont la possibilité de monter. J'étais attaquant quasiment jusqu'au début de ma carrière en pro, donc j'ai toujours eu un peu ce sens du but. C'est compliqué du coup de rester tout le temps derrière mais je n'ai jamais eu un entraîneur qui m'a limité à la défense. Donc Sampaoli ça aurait été un plaisir, mais revenir à Marseille durant ma carrière tout simplement ça aurait été un plaisir. J'étais épanoui aussi au Bayern Munich donc c'était compliqué. A la toute fin peut-être, mais j'ai fait d'autres choix, des choix de famille plutôt".
Le vrai regret, ce n'est pas sur un retour, tu étais au sommet au Bayern, vous avez d'ailleurs gagné la Ligue des champions. C'est peut-être ton départ juste avant une belle épopée en Coupe UEFA en 2004 ?
D.VB : "Je ne suis pas le principal intervenant là-dedans. Quand j'ai quitté Marseille à ce moment-là, je n'étais pas pour un départ, mais on m'a poussé vers la sortie. C'est un énorme regret. Quand on a l'impression d'avoir tout donné, que les résultats sont là, que les prestations sont bonnes mais que les choix sont un peu plus politiques... J'ai senti à ce moment-là que c'était compliqué de rester. Quand on te dit que tu ne joueras plus, que tu seras sur le banc... C'est un manque d'expérience parce que je serais resté, ça n'aurait pas été le cas. OK, en Coupe UEFA c'était très bien mais en championnat ce n'était pas bon, et je sais qu'à ce moment-là les supporters auraient mis la pression suffisante pour que je joue car ils n'auraient pas compris pourquoi ça n'aurait pas été le cas. J'étais trop jeune à ce moment-là, je ne me voyais pas rester sur le banc, ça ne correspondait pas à mon caractère, même si je suis un battant. Mais j'aurais dû rester, montrer que j'aurais pu m'imposer. Je me suis laissé influencer..."
Tu as passé deux saisons et demie à Marseille, mais on a l'impression que ça compte autant pour toi que le Bayern Munich où tu as quand même joué huit ans.
D. VB : "Marseille, c'est à part dans tout ce qui tourne autour, de la ferveur. Alors vous allez me dire c'est normal, chaque supporter est amoureux de son équipe. Mais à Marseille l'OM a une importance particulière. Quand je me baladais dans la ville, je sentais vraiment que les gens me parlaient avec leur coeur. Au Bayern, ils acceptent le footballeur, mais à Marseille, tu es accepté comme quelqu'un de la famille. Si en plus tu es bon... Moi, ça m'est arrivé d'aller au restaurant et de ne pas payer parce que le patron était heureux que je vienne chez lui. Les supporters marseillais, tu n'as pas ça dans tous les stades".
Informations
Match des Héros à l’Orange Vélodrome
La billetterie et la tombola sont accessibles via le lien suivant : www.unicef.fr/match-des-heros
Mercredi 13 octobre 2021 - Coup d’envoi 19h00
Diffusion TV en direct sur la Chaîne L’Equipe, diffusion web sur la chaîne Twitch et le TikTok de l’OM, Orange sur la plateforme « Immersive Now » retransmis en live immersif (vidéo 360°), et sur France 3 PACA le 17 octobre.
(Pour vivre cet événement en espaces Loges, contactez le service OM Hospitalités : om.hospitalites@om.fr)