Stambouli : "Ne pas griller les jeunes"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 14/10/2012 à 07:00
Le responsable du centre de formation de l'OM Henri Stambouli revient sur la nouvelle dimension accordée aux jeunes par le club.
Depuis la fin de saison dernière, les dirigeants marseillais ont expliqué vouloir s'appuyer sur la formation. Avec l'arrivée d'Élie Baup à la tête de l'équipe première, plusieurs jeunes ont ainsi fait leur apparition dans le groupe pro, à la grande satisfaction d'Henri Stambouli, directeur du centre de formation de l'OM.
Le Phocéen : l'évolution du centre de formation de l'OM, c'est une belle fierté pour vous ?
Henri Stambouli : "Bien sûr, on est toujours très fier de montrer la qualité de son produit. La plus belle fierté, c'est de voir nos gamins jouer avec l'équipe professionnelle. C'est l'aboutissement d'un centre de formation. Produire des jeunes qui jouent dans votre club. Avant on formait des gens, mais ils jouaient ailleurs. Je prends l'exemple d'Alain Boghossian ou de Mathieu Flamini qui sont partis de suite en Italie. Ça fait mal au coeur. Aujourd'hui notre plus grosse fierté, c'est de voir un gamin comme Rafidine Abdullah qui rentre dans le Clasico, qui joue en coupe d'Europe. Ce sont des émotions très fortes, mais c'est le fruit d'un travail en amont. Il est un peu le fer de lance de ces gamins."
Vous avez été entraîneur, ce rôle ne vous manque pas trop ?
H.S. : "Non, car s'il y a un vrai projet derrière, qui est passionnant, ou il y a beaucoup de boulot, j'adhère à 100%. Pour l'instant on est dans une dynamique magnifique, j'ai envie de m'inscrire dans la durée par rapport à ça."
On parle beaucoup de Rafidine Abdullah, mais y en a-t-il d'autres qui poussent derrière ?
H.S. : "Oui, et Élie les connait très bien. Par contre, il ne peut pas tous les faire jouer en même temps. Il ne peut pas tous les intégrer le même jour, en plus ce serait une erreur. Élie est un formateur, il connait les travers de tout ça, car intégrer trop de jeunes d'un coup, c’est dangereux. Par contre, les intégrer par dose homéopathique c'est parfait. Il y a aussi Gael Andonian qui s'entraîne régulièrement avec eux, puis d'autres qui font les allers retour avec les pros. Il y a une belle génération qui va arriver à maturité, et je pense que Rafi (Abdullah) n'est pas le seul exemple. Il va ouvrir la voie pour les autres."
Avec, les jeunes, il y a un travail à faire pour ne pas qu'ils se grillent ?
H.S. : "C'est ce dernier passage qui est très délicat. Il faut que les entraîneurs pros puissent les évaluer, ensuite, il y a le retour à la réalité. Ils ne sont pas pros, ils viennent s'entraîner, le palier complémentaire étant le match pro. Pour l'instant ceux qui ne sont pas dans ce cursus, il faut les ramener à la réalité, pour qu'ils ne se grillent pas. Cela s'est passé les saisons dernières, mais on modifié le tir."
C'est un peu ce qu'il s'est passé pour les minots au Parc des princes...
H.S. : "Tout à fait. Ce qui caractérise le passage vers les pros, c'est la prestation dans la continuité. Sur un match, on est tous capables de jouer en pro, on le voit d'ailleurs en Coupe de France. Par contre dans la continuité, c'est différent. Cette génération n'a non plus pas eu la chance d'être intégrée à l'équipe pro derrière régulièrement. Donc, ils sont passés à travers. Quand on voit la rentrée de Baptiste Aloe c'est intéressant, mais il va falloir qu'il confirme et qu'il enchaîne."
Il y a des jeunes qui sont prêtés, mais pourquoi en National, et pas en Ligue 2 ?
H.S. : "Ce qui leur a manqué, c'est d'avoir participé à un peu plus de rencontres en L1 chez nous, pour pouvoir les prêter en Ligue 2. Si on se met à la place d'un entraîneur de Ligue 2, il se dit que le gamin n'a jamais joué en pro et a seulement fait des apparitions. Donc, c'est compliqué. À l'inverse, un joueur comme Rafidine, ce sera plus facile de le prêter la saison prochaine. S'il vient qu'à ne plus jouer, il va avoir besoin de temps de jeu, car il est sur une tranche d'âge où il a besoin de se faire une expérience de haut niveau."
Ce contrat d'un an avec un an renouvelable, c'est une satisfaction ?
H.S. : "Oui, car tant qu'ils n'ont pas intégré l'équipe une, qu'ils n'ont pas fait de matchs, on ne les considère pas comme des professionnels. Vous être professionnels quand vous avez fait une dizaine de matchs, et que l'entraîneur fait régulièrement appel à vous. Donc tant que l'on n'est pas dans cette régularité dans la performance, on est encore un stagiaire en apprentissage. Vous ne pourrez pas prétendre à un contrat professionnel. Par contre, ceux qui sont en fin de cycle et qui n'ont jamais intégré l'équipe pro, vous ne pouvez pas vous engager avec eux sur trois ou quatre ans, comme cela se faisait auparavant. Dans ce cas, le joueur aura un an de contrat, plus un an supplémentaire. La preuve se fait sur un terrain, et non pas sur un contrat."