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Interview

Sonny Anderson : "Avec l'OM, j'ai compris que j'avais fait le bon choix"

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 09/12/2020 à 12:00

Sonny Anderson : "Avec l'OM, j'ai compris que j'avais fait le bon choix" Sonny Anderson : "Avec l'OM, j'ai compris que j'avais fait le bon choix"

Il n'a pas joué la C1 avec l'OM mais arrive dans une équipe championne d'Europe. Sonny Anderson se rappelle pour Le Phocéen Mag de son passage rapide mais intense à l'Olympique de Marseille.

Il y a toujours de belles histoires dans le football et notamment lors de certains transferts. Des décisions qui peuvent parfois radicalement changer une saison comme une carrière, et celle d'un certain Sonny Anderson en novembre 1993 en est un bel exemple. Alors que l'OM est en grande difficulté financière, le club de Bernard Tapie doit céder Alen Boksic à la Lazio de Rome et se retrouve démuni au poste d'avant-centre, avec un Rudi Völler toujours précieux, mais victime d'une blessure à l'épaule qui le laisse plusieurs semaines sur le carreau. Jamais à court de bonnes idées, Bernard Tapie pense à un jeune attaquant brésilien qui s'illustre depuis une saison dans l'anonymat du championnat suisse au Servette de Genève. Problème, l'OM n'a pas d'argent et de gros clubs s'intéressent à ce jeune buteur. Mais le Boss trouvera les bons arguments et réussira à se le faire prêter jusqu'à la fin de la saison. La suite, c'est Sonny Anderson himself qui la raconte au Mag du Phocéen. Interview :

Sonny, comment te retrouves-tu à Marseille en ce mois de novembre 1993 ?

Sonny Anderson : "J'étais arrivé du Brésil en Suisse la saison précédente. C'était complètement par hasard, car le Servette souhaitait recruter mon compatriote Evaïr, mais il a refusé d'y aller. L'agent qui était allé le voir est resté un peu pour voir un match amical à Guarani et il m'a remarqué. Je suis parti avec lui en Suisse et j'ai été transféré pour 475 000 dollars au Servette. J'avais 21 ans et j'ai tout donné pour me faire un nom en Europe. J'ai marqué une trentaine de buts, de quoi faire parler de moi en dehors de la Suisse".

C'est donc là que l'OM te remarque et tente de t'attirer ?

SA : "Oui, mais je n'aurais pas dû aller à Marseille, car ils ne pouvaient pas payer un transfert. D'un autre côté, les dirigeants de Dortmund sont venus me voir plusieurs fois à Genève car ils me voulaient absolument. Le Bayern venait de recruter Giovane Elber et Dortmund voulait les concurrencer avec moi. Il y avait aussi les dirigeants de Benfica qui me faisaient des propositions et eux aussi étaient arrivés avant l'OM. Mais, quelques semaines auparavant, on avait joué en amical contre Marseille et j'avais fait un gros match. C'est là que Tapie a eu l'idée de me faire venir en prêt. Quand j'ai su qu'il me voulait, j'ai tout de suite pensé qu'il y avait de grands joueurs dans cette équipe avec Völler, Deschamps, Boli, Rui Barros ou Stojkovic. De plus, Marseille était champion d'Europe en titre. J'ai dit au président que Dortmund et Benfica ne m'intéressaient pas et que je voulais jouer à l'OM. On a trouvé un accord pour que le Servette paye une partie de mon salaire, car l'OM ne pouvait pas payer la totalité. Il a dit ok, qu'il me prêtait six mois et que je devais faire le maximum pour faire un gros transfert l'été suivant. Je ne pouvais pas dire non à l'OM".

Et là, comme au Servette, tu ne tardes pas à te faire remarquer en plantant but sur but. 16 buts en 20 matches !

SA : "Oui, j'arrive directement à la mise au vert pour un match contre Auxerre au Vélodrome, mais Guy Roux porte réclamation pour ne pas que je puisse jouer. Mais, j'ai tout de suite compris que j'avais fait le bon choix, car les Di Meco, Barthez, Sauzée et les autres ont été extraordinaires avec moi dès mon premier entraînement. Du coup, je suis qualifié pour le match suivant à Martigues et Bernard Tapie me parle dans le bus. Il me dit : "Tu as six mois pour prouver au monde entier qui tu es". On gagne 3-0, je marque et je donne deux passes décisives ! J'étais tellement à l'aise dans cette équipe, je vivais dans une ville que j'adorais et avec des coéquipiers fantastiques. C'est grâce à tout ça qu'on a commencé à parler de moi".

Vous terminez finalement deuxièmes, avec la rétrogradation que l'on connait. Quels sont tes objectifs à ce moment-là ?

SA : "J'aurais aimé rester, et je l'aurais fait si le club était resté en Ligue 1, c'est évident. Du coup, le PSG m'a appelé et ils me voulaient absolument. Mais, ils voulaient un prêt d'un an et j'ai refusé. Wenger m'a appelé pour remplacer Klinsmann à Monaco et j'ai signé là-bas pour 3,5 millions d'euros. Une belle affaire, car ils m'ont vendu trois ans plus tard au Barça pour 18 millions (rires), et deux ans plus tard, le Barça m'a vendu pour la même somme à Lyon".

Cette année-là, tu aurais pu revenir à l'OM d'ailleurs ?

SA : "Oui, Rolland Courbis voulait me faire revenir à Marseille quand j'étais au Barça. Mais, il trouvait que les dirigeants demandaient un trop gros transfert. Finalement, c'est Lyon et Jean-Michel Aulas qui ont tenté le pari, et ça n'a pas trop mal marché, non ?"

Retrouvez l'intégralité de l'interview et bien d'autre articles dans le Phocéen Mag n°20 de décembre 2020