Jorge Sampaoli revient sur la défaite de l'OM à Nice et regrette l'abandon de ses idées de jeu par ses joueurs.
Coach, défaite très lourde ce soir, comment estimez-vous la différence qu'on a pu voir petit à petit entre Nice et l'OM ?
Jorge Sampaoli : "Je crois que la première mi-temps nous fut favorable, on était supérieur dans la maîtrise et on se retrouve menés 1-0 à la mi-temps de façon injuste, car on a mieux joué que l'adversaire. En 2e mi-temps, on a commencé à abandonner le jeu collectif, il y a eu une sorte d'anarchie de jeu qui nous a amenés à commettre des erreurs. On prend le 2e but au moment où on essayait de pousser Nice dans son camp et ça s'est terminé par un match défavorable pour nous. En première mi-temps, c'est le meilleur niveau de jeu que j'ai vu de l'équipe, on a été capable de jouer vers l'intérieur, on a été supérieurs à diverses hauteurs du jeu, mais on n'a pas su concrétiser les occasions. Et ensuite, on a vu une équipe plus désespérée et ça donne une conclusion logique au match ce soir".
Leonardo Balerdi a commis une grosse erreur, qu'allez-vous lui dire après ce match ?
J.S. : "Leo est un jeune joueur qui a fait un bon match et qui malheureusement commet une erreur sur le 2e but, c'est frustrant. Les erreurs ponctuelles peuvent être corrigées. Le plus inquiétant, c'est qu'en deuxième mi-temps, on n'a plus été l'équipe qui essayait de faire le jeu. Aujourd'hui, on a abandonné l'esprit du jeu. On a essayé de jouer plus individuellement pour aller chercher à tout prix l'égalisation et ça ne nous a menés nulle part. Leo Balerdi a fait des efforts, un bon match. Ce qui est inquiétant, c'est la désunion de l'équipe. Une erreur individuelle peut se rattraper, mais désormais, il faut mettre en place un esprit de jeu collectif qu'on a justement perdu en 2e période".
Quelles étaient vos idées ce soir, au coup d'envoi puis à la reprise de la 2e période ?
J.S. : "C'était un système qu'on avait travaillé, mais l'absence de Kamara nous a donné la possibilité de jouer avec deux milieux pour aider Payet et Thauvin. Ca a fonctionné en première mi-temps, on avait même la supériorité à droite quand Milik fixait le premier milieu et l'objectif était de chercher des joueurs libres pour pouvoir créer des occasions à diverses hauteurs du terrain. En 2e période, on a fait ce changement avec Luis Henrique, avec Balerdi plus vers le milieu du terrain pour garder le schéma où il était plus seul et Gueye à gauche. Mais au-delà de l'échec de ce qu'on a tenté, encore une fois, on a manqué de patience en 2e période et on a abandonné notre jeu".
Vos joueurs sont-ils toujours malades de ce qu'il s'est passé avant votre arrivée à l'OM ?
J.S. : "Vous savez, on vit dans une sorte de société du positivisme où tout le monde pense que tout doit absolument se passer comme on le souhaite, sinon c'est un échec total. En réalité, l'ambiance dans un club quand ça va mal est propice à l'instabilité. Mais l'OM est une ville et un club très important et il est de notre responsabilité de tout faire et de s'employer pour faire plaisir à nos supporters. Il faut qu'on travaille pour savoir exactement où on veut aller. On entame la fin de championnat, on essaie de mettre en place une philosophie et au début du match à 0-0 on était supérieurs. Et dès qu'on a été menés au score, on a abandonné notre philosophie de jeu. Il faut faire face à l'adversaire et dès qu'on est menés, c'est là qu'on justement qu'on doit attaquer. En 2e mi-temps, on a joué pour Nice. On faisait des aller-retours sans maîtrise, et là-dessus ils ont été très forts. Aujourd'hui, il faut savoir qui nous sommes dans le jeu et où on va".