Hiroki Sakai vient de renter dans un club très fermé. Il y a quelques jours, contre la Lazio au Vélodrome, le latéral japonais a fêté son 100e match sous le maillot de l'OM, ce que moins d'une centaine de joueurs ont eu la chance de réaliser dans toute la grande histoire de l'OM. Retour sur l'importance de l'ancien joueur d'Hanovre dans les plans de Rudi Garcia.
"C'est avant tout un arrière droit, même s'il a beaucoup de qualités offensives et défensives. Il est très costaud. Je pense que Sakai a fait un super choix pour Marseille. Et la réciproque est vraie. C'est un garçon admirable, qui travaille, volontaire, il n'y aura jamais un problème avec lui, promettait à l'époque au Phocéen son sélectionneur désormais coach du FC Nantes, Vahid Halilhodzic. C'est vrai que la mentalité japonaise est complètement différente, mais il a passé déjà plusieurs saisons en Bundesliga, et il s'est bien adapté. Alors même si Marseille c'est spécial..." Débarqué en 2016 à Marseille sans parler un seul mot de français, Hiroki Sakai a d'abord inquiété par ses prestations sous les ordres de Franck Passi comme lors du déplacement à Guingamp, où il avait pris le bouillon. Mais il s'est vite repris et a su convaincre Rudi Garcia, qui n'avait pas forcément prévu de lui confier un rôle aussi important dans le Champions Project. Avec Florian Thauvin, ils sont les seuls arrivés cet été-là à prendre une part active dans les plans du coach. L'ailier champion du monde a d'ailleurs grandement facilité l'intégration du latéral Nippon et leur association semble désormais naturelle. Dernier exemple en date, le une-deux XXL à Monaco sur 2e but.
Le "soldat", comme le surnomme amicalement Thauvin, en est d'ailleurs à deux passes décisives cette saison, et neuf au total depuis qu'il joue à l'OM. Pourtant, le dernier buteur contre Leipzig (son seul but) pourrait encore se libérer davantage dans la zone de vérité. Son énorme occasion ratée contre la Lazio en témoigne. Néanmoins, il convient de louer ses qualités défensives. Très dur à passer en un contre un, le Phocéen a ajouté ces derniers mois une nouvelle corde à son arc. Avec le départ de Patrice Evra, Garcia a dû trouver des solutions et l'a testé au poste d'arrière gauche. Un essai concluant, qui a permis à l'OM de s'en sortir avec seulement trois latéraux de métier la saison dernière (c'est toujours le cas), pour deux postes. Il a également disputé quelques matchs dans la défense à trois utilisée en fin de saison dernière par Rudi Garcia, notamment en Coupe d'Europe, au poste de stoppeur axial droit. Et contre Dijon, il a encore été testé à un autre poste : stoppeur axial gauche. Une polyvalence intéressante pour l'OM, qui ne dérange pas le Japonais, comme il l'a confié au Phocéen : "Je joue parfois à droite, parfois à gauche, parfois central droit à trois, parfois central gauche. Mais peu importe où je joue, je le fais à 100%. Comme toujours. Je ne sais pas si je joue bien ou non, mais comme on a gagné (contre Dijon), je suis heureux. Non, pour moi ça n'est pas un problème. C'est le coach qui décide avec son staff et je les respecte".
Pour la deuxième fois cette saison (il avait été exempté en septembre), le voici parti pour un long voyage avec sa sélection, quelques mois après le Mondial russe. Le Japon affrontera à domicile le Vénézuéla vendredi et le Kirghizistan mardi prochain, pour deux matchs amicaux. Espérons que son sélectionneur ne tirera pas trop sur la corde, d'autant qu'il était revenu de la précédente trêve avec un problème aux adducteurs. De son côte, l'Olympien fera tout pour éviter pareille mésaventure : "Je veux jouer pour ma sélection à 100%, mais je veux en faire de même avec l'OM. Oui, c'est compliqué de gérer tout ça, mais je fais ce qu'il faut. Je fais attention à la récupération, aux étirements, à ce que je mange ou bois. Je fais tout pour y arriver". Un professionnalisme qui explique en plus de ses performances, une cote d'amour importante chez les supporters de l'OM, comme avait pu l'être celle d'un Cesar Azpilicueta à l'époque par exemple. Si son début de saison est à l'image de l'équipe, avec par exemple un match catastrophique à Nîmes, il reste un garçon fiable, un joueur de devoir, un garçon humble qui ne triche pas. Le public du Vélodrome ne s'y trompe pas.
Maxime Ippolito