Sage : "Nous avons laissé notre adversaire en vie"

Comment expliquez-vous cette défaite qui paraît invraisemblable ?

Pierre Sage : "Comme vous venez de le dire, c'est invraisemblable, c'est cruel, mais cela est dû au fait que nous avons laissé notre adversaire en vie, je pense. En première mi-temps, nous aurions dû rentrer au vestiaire avec un avantage, à mon avis, supérieur à un but. Mais ils ont gardé espoir et ont su saisir toutes les opportunités que nous leur avons laissées. Ils ont même failli marquer en première mi-temps, vous vous souvenez sans doute de ce ballon sauvé sur la ligne. Toutes les petites choses que nous leur avons laissées, ils les ont capitalisées et transformées en buts, tandis que nous, malgré de nombreuses occasions franches — je pense qu'on en a eu sept —, n'avons malheureusement inscrit que deux buts."

Rayan Cherki a parlé de honte, est-ce le sentiment qui prédomine après la rencontre ?

Pierre Sage : "Je n'ai pas vraiment le sentiment de honte, je pense que c'est un mot fort, mais on a des raisons de s'en vouloir, ça c'est sûr. Par contre, comme je l'ai dit, la transformation des occasions n'a pas été faite. Le fait d'avoir laissé de l'espoir à cet adversaire, qui s'est alors uni et rempli de solidarité pour croire en cette possibilité, nous a coûté cher. Et nous avons entretenu cet espoir, notamment en les aidant sur le troisième but. Donc, on pourrait presque parler de honte, mais en réalité, ce soir, je ne suis pas déçu d'avoir perdu, je suis déçu de ne pas avoir gagné. C'est ce sentiment-là qui m'envahit, personnellement."

Est-ce que vous pensez avoir fait une erreur dans la gestion du match ?

Pierre Sage : "En première mi-temps, non, car j'ai l'impression que nous nous sommes créés beaucoup de situations, que nous les avons vraiment mis sous pression et que nous avons récupéré le ballon assez facilement, assez haut. C'est sur des erreurs individuelles que nous avons concédé des opportunités. Donc, je ne pense pas que cela soit lié à l'organisation du jeu ou aux choix des joueurs. Ensuite, en deuxième mi-temps, nous parvenons à marquer. Et au moment où nous voulons remettre de l'énergie pour continuer à pousser, nous encaissons ce but, ce qui donne à notre adversaire l'idée que tout est possible ce soir. Puis, nous faisons une erreur de placement sur le deuxième but : nous prenons un ballon dans le dos sur notre côté gauche, et il y a un centre au deuxième poteau, repris tant bien que mal, mais qui finit au fond. Nous nous créons, je pense, cinq ou six occasions pour revenir à 2-2, jusqu'à finalement égaliser. Mais sur un ballon où nous sommes en large supériorité numérique, l'intention de jeu n'est pas la bonne. À ce moment-là, je pense qu'il aurait fallu repartir court, avec l'idée de construire une action face à un adversaire qui était regroupé. Au lieu de cela, nous dégageons sur le seul adversaire, et il saisit cette énième chance que nous lui avons donnée."